Analyses

Aslan Karatsev, la révélation de l’Open d’Australie, prêt à entrer dans l’histoire

Le Russe Aslan Karatsev (n°114), âgé de 27 ans, est la révélation de cette édition 2021 de l’Open d’Australie, même s’il est en train d’éclore au plus haut niveau sur le tard. Bourreau de l’Argentin Diego Schwartzman (n°9) et du Canadien Félix Auger-Aliassime (n°19), il est parti à la chasse aux records, peut-être un peu malgré lui.


Dans un tournoi du Grand Chelem, on cherche toujours les belles histoires, celles qui font briller les yeux des spectateurs et nous font écrire des belles lignes. Celle d’Aslan Karatsev (n°114), ce joueur russe issu des qualifications, mérite ainsi d’être contée. Qualifié pour les quarts de finale de l’Open d’Australie, le Russe est le premier qualifié à réaliser un tel exploit à Melbourne depuis 1996. Il affrontera le Bulgare Grigor Dimitrov (n°21) pour une place en demi-finales. Cette explosion tardive se heurtera-t-elle à une forme de manque d’expérience ? En tout cas, cette rencontre sera des plus intéressantes à suivre, d’autant plus que le joueur bulgare, qui a infligé un cinglant 6-0 au troisième set à Dominic Thiem (n°3) en huitièmes, semble être au sommet de sa forme.

Mais revenons-en à Aslan Karatsev. Comment se fait-il qu’un joueur de 27 ans, qui n’est jamais entré dans le Top 100 au classement ATP et qui comptait jusque-là seulement trois victoires sur le circuit principal, puisse donner la sensation de frapper la balle comme un joueur du Top 20 ? Au-delà de la surprise créée par ce joueur, le tennis russe – pays qui a remporté l’ATP Cup – est en pleine éclosion, avec trois joueurs qualifiés pour les quarts de finale, une grande première. Pour ceux qui ont vu jouer Karatsev, cela vaut la peine de dire qu’il ne semble pas être un nouveau venu, quel que soit son âge. Son jeu, bien qu’il soit plus agressif qu’à l’accoutumée, avec un rythme très élevé à chaque coup, sans changement de rythme (ce qui le rend similaire au tennis pratiqué par Andrey Rublev), a trouvé sur les courts extrêmement rapides de Melbourne Park un terrain de jeu idéal. « J’ai joué ici avant, et c’était plus lent, oui« , a expliqué le joueur de 27 ans en conférence de presse. « Mais pour moi c’est bien. Je pense que la surface rapide, pour moi, c’est toujours une très bonne chose. »

Cette réussite sur une surface très rapide se traduit par une statistique probante. Aslan Karatsev frappe en moyenne 40 coups gagnants par match. Sans montrer de réelles émotions, sauf une fois qu’il a remporté la balle de match, son tennis s’exprime de mieux en mieux au cours de cette quinzaine australienne. Le 114ème joueur mondial, quant à lui, semble jouer toujours de la même façon : en ayant toujours la même intention, frapper la balle le plus fort possible, quel que soit l’adversaire qui se trouve de l’autre côté du filet. Un jeu ultra agressif, car pour le Russe ça passe ou ça casse. Et pour l’instant, ça passe la plupart du temps. « Mon jeu est agressif, j’essaie de jouer avec un style plus agressif, à la recherche d’un bon service, en travaillant le point le plus vite possible, sans courir derrière la ligne de fond », a expliqué Aslan Karatsev. « J’essaie de rester près de la ligne. Ma performance est impressionnante, mais j’ai travaillé dur et tout se passe maintenant. C’est comme si vous ne saviez jamais quand cela allait se produire. Et c’est arrivé ici. Mais c’est une sensation formidable. » A voir désormais si cette agressivité suffira pour bouscule Grigor Dimitrov et se frayer un chemin en demi-finales.

Crédit photos : @AustralianOpen

À LIRE AUSSI :

#AO2021 – L’actu de l’Open d’Australie en décalé n°8 : Rafael Nadal se moque du kiné, Daniil Medvedev bientôt sur le podium

#AO2021 – L’actu de l’Open d’Australie en décalé n°7 : éternelle Serena Williams, Dominic Thiem s’effondre