Il y a un an, le Grec Stefanos Tsitsipas (n°6) remportait les Next Gen ATP Finals, cette compétition créée en 2017 et réunissant les huit meilleurs jeunes de moins de 21 ans. Ce dimanche, il a soulevé le trophée aux ATP Finals, le « vrai » Masters. Jusqu’où peut-il aller en 2020 ?
Depuis son arrivée dans le monde professionnel en 2016, Stefanos Tsitsipas, qui termine la saison au 6ème rang mondial non loin du Top 5 (à 405 points près), ne cesse de progresser à pas de géants. Après sa première saison passée chez les pros, il était déjà tout proche du Top 200 (n°210), alors qu’il n’avait que 18 ans. Un an plus tard, à 19 ans et après avoir remporté son premier titre en Challenger, il entrait dans le Top 100 à la fin de la saison 2017 (n°91). Et dès la saison 2018, il allait éclore aux yeux du monde, avec la progression qu’on lui connaît. Si on revient un an en arrière, Stefanos Tsitsipas venait de remporter les Next Gen ATP Finals ainsi que son premier titre ATP au tournoi ATP 250 de Stockholm, après une saison où il avait également atteint la finale du tournoi ATP 500 de Barcelone et surtout du Masters 1000 de Toronto, perdue face à un certain Rafael Nadal (n°1). Il terminait ainsi la saison au 15ème rang mondial, et il n’était pas prêt de s’arrêter là. « L’an passé, c’était une super expérience, un super titre, et ça m’avait extrêmement motivé pour préparer la saison suivante », a expliqué le Grec après sa victoire aux ATP Finals ce dimanche. « Ça m’avait boosté en fait. Gagner les deux Masters, c’est un beau combo, non ? »
Trois titres et trois finales
En effet, dès le premier Grand Chelem de cette année 2019, à l’Australian Open, le joueur grec a continué de régaler ses fans en atteignant les demi-finales, avec au passage une très belle victoire sur le Suisse Roger Federer (n°3), son idole de jeunesse ! Au mois de février, il allait ensuite enchaîner avec un deuxième titre au tournoi ATP 250 de Marseille, suivi d’une finale au tournoi ATP 500 de Dubaï (défaite face à Federer). Après allait suivre une saison sur terre battue honorable, où il remportait un troisième titre au tournoi ATP 250 d’Estoril, disputait la finale du Masters 1000 de Madrid (perdue contre Novak Djokovic) et un match de légende, perdu en huitièmes de finale à Roland-Garros face à Stan Wawrinka (n°16). Il allait ensuite quelque peu marquer le pas, reprenant sa marche en avant cet automne en atteignant la finale du tournoi ATP 500 de Pékin, où il s’inclinait face à Dominic Thiem (n°4). Comme une revanche, il a ponctué cette belle saison 2019 par une victoire sur ce même Autrichien, à Londres, pour remporter les ATP Finals. Durant une semaine, le joueur de 21 ans n’a perdu qu’un seul match, face au n°1 mondial Rafael Nadal (6-7 [4], 6-4, 7-5). C’était alors son dernier match de poules et il était déjà qualifié pour les demies, alors que l’Espagnol n’y est pas parvenu… En demi-finales, justement, Tsitsipas a encore pris le meilleur sur Federer (6-3, 6-4) lors d’une rencontre époustouflante de maîtrise. Avec son jeu agressif, il a gêné un Thiem au sommet de sa forme, qui s’est mis à douter après le gain du premier set. Au final, le grec a de son côté maîtrisé ses nerfs pour l’emporter au jeu décisif du troisième set (6-7 [6], 6-2, 7-6 [4]). C’est le plus beau titre de sa carrière, qui lui permet de maintenir son meilleur classement jusque-là : une 6ème place mondiale, avec des rêves plein la tête. « Pour moi, c’était déjà énorme de participer à ce tournoi mais maintenant, m’en voilà le champion », a déclaré un Tsitsipas qui n’en revenait pas. « En fait, là, tout de suite, je ne ressens rien, parce qu’il y a trop d’émotions pour ressentir quelque chose. C’est dingue de tenir ce trophée. »
La volonté d’aller encore plus loin
Si on suit la progression du Grec depuis ses débuts chez les pros, on peut se dire qu’il lui manque une étape avant de remporter les ATP Finals et un premier titre en Grand Chelem. En effet, il n’a pas encore gagné de titre en Masters 1000. Il a déjà disputé deux finales (Toronto 2018 et Madrid 2019) mais à chaque fois il a échoué contre un membre du Big Three. 2020 sera-t-elle l’année où il parviendra à franchir cette étape ? Quoiqu’il en soit, à 21 ans et 3 mois, Stefanos Tsitsipas est devenu ce dimanche le plus jeune joueur depuis l’Australien Lleyton Hewitt en 2001 (à 20 ans et 8 mois) à soulever le trophée des ATP Finals. Cela prouve qu’il n’a rien à envier à ses adversaires et qu’il pourrait bientôt aller plus loin. Lui, en tout cas, se sent prêt à le faire. Et s’il ne faut pas brûler les étapes, il ne parle pas d’une victoire en Masters 1000, mais bien d’un titre en Grand Chelem. « Il y a quelques années, je disais que j’aimerais remporter Wimbledon, mais maintenant peu importe, tous les Grands Chelems sont géniaux », a-t-il déclaré à Londres. « Mon jeu évolue et je vais dans la bonne direction. Je me sens proche de remporter un Grand Chelem. » La réponse dans quelques mois, où nous aimerions voir enfin un membre de cette fameuse « Next Gen » créée de toute pièce par l’ATP remporter un grand titre et déboulonner un Big Three vieillissant.
Crédit photos : @nextgenfinals, @atptour
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