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Partons à la découverte de Beatriz Haddad Maia, la nouvelle coqueluche du tennis brésilien

Après avoir connu le succès grâce à Gustavo Kuerten il y a deux décennies, le tennis brésilien s’est peut-être trouvé une nouvelle coqueluche, sur le circuit féminin cette fois. En un an, Beatriz Haddad Maia (n°24) a changé de statut. En effet, elle vit une saison 2022 pleine, où elle affiche une nette progression, au point de devenir dangereuse pour n’importe qui. Nous vous proposons ainsi d’en découvrir plus sur une joueuse qui disputera ce dimanche sa première finale dans un tournoi WTA 1000, à Toronto.


Il y a un an, à la même époque, Beatriz Haddad Maia (n°24) n’était que 183ème joueuse mondiale et elle était quasiment une inconnue pour le grand public. La voilà aux portes du Top 15 au classement WTA, elle qui disputera ce dimanche la finale du tournoi WTA 1000 de Toronto. Sa première dans un événement d’une telle envergure. Il faut dire qu’en 2022, la joueuse de 26 ans n’a cessé de progresser, au point de terrasser les meilleures joueuses du monde et de s’imposer comme LA joueuse à suivre. Après avoir atteint la finale du double à l’Open d’Australie en janvier dernier, elle a ensuite atteint la finale d’un tournoi sur trois surfaces différentes. En effet, elle s’est imposée au tournoi WTA 125 de Saint-Malo, sur terre battue, au début du mois de mai, avant d’enchaîner avec une finale au tournoi WTA 125 du Trophée Lagardère, avant Roland-Garros, la semaine suivante. Au cours de la saison sur gazon, la joueuse brésilienne a ensuite joué son meilleur tennis pour remporter ses deux premiers trophées sur le circuit principal. Ainsi, elle s’est imposée coup sur coup aux tournois WTA 250 de Nottingham et de Birmingham. Le seul hic réside dans ses parcours en Grand Chelem, où elle n’a pas dépassé le deuxième tour, perdant même d’entrée sur le gazon de Wimbledon. En début de saison, à Melbourne, elle avait d’ailleurs échoué face à celle qui sera son adversaire en finale du WTA 1000 de Toronto : Simona Halep (n°15), qui signe également un beau retour en forme.

D’ailleurs, Beatriz Haddad Maia jouera là sa première finale sur dur ; mais elle confirme qu’elle est une joueuse polyvalente, capable avec sa patte de gauchère d’être performante sur toutes les surfaces. Au Canada, elle a quand même éliminé des joueuses comme Leylah Fernandez (n°13), Iga Swiatek (n°1), Belinda Bencic (n°12) ou encore Karolina Pliskova (n°14). Un beau tableau de chasse, en somme ! « Je suis heureuse, c’est un moment spécial », a déclaré la 24ème joueuse mondiale samedi en conférence de presse après sa qualifications pour la finale. « J’ai eu un tirage assez difficile, j’ai joué des matches très difficiles. Surtout dans les situations où j’étais à terre et que je ne jouais pas bien, je suis restée forte mentalement. Je pense que c’est pour ça que j’ai l’opportunité d’affronter Simona en finale. Pour moi, c’est très spécial. » Il est vrai que mentalement, il lui a fallu être forte pour éliminer la n°1 mondiale en trois sets ! Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres… Mais la récompense est là, avec cette entrée assurée dans le Top 20 et un Top 15 qui n’a jamais semblé aussi proche, surtout si elle soulève le trophée à Toronto. « Beaucoup de bonnes choses me sont arrivées ces dernières semaines », a ajouté la joueuse de 26 ans. « Les résultats viennent d’un travail acharné. La seule chose que j’ai changée au cours des douze derniers mois a été de me concentrer davantage sur le processus, pas sur les résultats. Bien sûr, on se fixe des objectifs, et le prochain c’est d’être dans le Top 20. Je suis très contente parce qu’au tennis on ne sait jamais quand ça va arriver. J’essaie toujours de donner 110% de moi-même. » Le travail finit toujours par payer, tel est le message que veut transmettre Beatriz Haddad Maia.

En effet, à 26 ans, sa percée peut sembler un peu tardive. La Brésilienne a disputé son premier tableau principal sur le circuit WTA à Florianopolis, dans son pays, en 2013. Année où elle a remporté deux trophées sur le circuit ITF. Il lui a donc fallu attendre neuf ans pour enfin atteindre le Graal sur le circuit principal. Celle qui a commencé le tennis à l’âge de cinq ans et qui est aujourd’hui coachée par Rafael Paciaroni avait pourtant eu quelques opportunités, notamment lors de la saison 2017, sa meilleure jusqu’en décembre dernier. Cette année-là, Beatriz Haddad Maia avait terminé la saison dans le Top 100, à la 65ème place mondiale, après avoir notamment atteint la finale du tournoi de Séoul, où elle s’était inclinée face à la Lettonne Jelena Ostapenko (n°16). Elle a donc dû travailler très dur, pendant cinq ans encore, avant de s’élever vers les sommets. Mais aujourd’hui, elle peut brandir sa fierté d’être une joueuse brésilienne et au-delà de cela, une joueuse qui représente le continent sud-américain. « C’est très important et un plaisir pour moi non seulement d’être brésilienne, mais aussi d’être une femme sud-américaine », a-t-elle précisé lors de sa conférence de presse à Toronto. « Nous avons beaucoup d’hommes, Argentins et Brésiliens, qui jouent aussi de grands tournois. C’est très spécial pour moi de représenter le girl power à ce stade du tournoi, je suis très fière de moi et de mon équipe. » Et pour rester fière jusqu’au bout, celle que l’on surnomme « Bia » devra s’imposer en finale du WTA 1000 de Toronto face à Simona Halep. Ce qui viendrait confirmer ses belles dispositions tout au long de cette saison 2022. Ne lui restera plus qu’à confirmer en Grand Chelem, et pourquoi pas à l’US Open, où tout semble possible. Comme on l’a vu en 2021, avec une finale inédite et rafraîchissante.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @WTA, @NBOtoronto

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