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L’improbable duo composé de John Isner et Diego Schwartzman, en demi-finales à Rome !

Trois rencontres, trois victoires. Cette semaine, John Isner et Diego Schwartzman se sont réunis pour disputer le double au Masters 1000 de Rome. Parti d’une blague – 38 centimètres séparent les deux joueurs, ce qui fait forcément sourire -, les voici désormais en demi-finales au Foro Italico, après avoir vaincu ce vendredi Lloyd Glaspool et Harri Heliövaara.


Le 26 avril dernier, l’annonce avait fait fureur sur les réseaux sociaux : « John Isner et Diego Schwartzman feront équipe lors du tournoi de double du Masters 1000 de Rome. » Rire, parce que d’un côté nous avons l’un des plus grands joueurs du circuit (2m08) et de l’autre, l’un des plus petits (1m70). Faites le calcul : 38 centimètres les séparent. Aussi insolite soit cette association, la paire argentino-américaine disputera ce samedi les demi-finales du Masters 1000 de Rome. Vendredi, en quarts, ils ont aisément éliminé la paire composée de Lloyd Glaspool et Harri Heliövaara en deux sets 6-3, 6-2. Au tour précédent, John Isner et Diego Schwartzman ont frôlé la défaite, mais ils ont finalement éliminé l’une des meilleures paires du monde : les Colombiens Juan Sebastian Cabal et Robert Farah (6-3, 3-6, 12/10). Pourront-ils aller jusqu’en finale ?

Et si John Isner avait écrit un tweet prémonitoire ? Lors de l’annonce de leur association, voici ce qu’il avait écrit sur son compte : « Allez Diego Schwartzman, machine à relancer, on fonce. » Tout était parti de leurs surnoms : « servebot » pour le géant Isner et « returnbot » pour El Peque. L’un étant donc un gros serveur et l’autre un gros relanceur. Chacun leurs forces pour rendre le duo complémentaire. Au Foro Italico, les deux joueurs ont désormais le titre en ligne de mire. Pour soulever la coupe, il leur faudra encore remporter deux rencontres. À commencer par leur demie, prévue aux alentours de 17h, face à Andrey Golubev et Maximo Gonzalez. Avec d’anciens n°1 mondiaux de la spécialité et des vainqueurs en Grand Chelem dans leur escarcelle, ils peuvent désormais rêver en grand. De là à les voir remporter leur premier titre commun en double dimanche et, pourquoi pas, décider de disputer Roland-Garros ensemble dans un peu plus d’une semaine ?

Amis dans la vie, adversaires sur le circuit en simple, John Isner et Diego Schwartzman ont souvent plaisanté de leur différence de taille. Sujet à moqueries pour sa taille, qu’il juge exactement à 1m68 (et non pas 1m70, comme indiqué sur le site officiel de l’ATP), l’Argentin avait pu sembler agacé par les remarques à ce sujet, mais jamais il ne s’en est plaint sportivement parlant. Bien au contraire, puisqu’il s’est adapté. Par exemple, il a compensé sa petite taille en devenant très précis sur les zones d’impact au service. Ses faiblesses sont devenues des chantiers pour progresser. « J’ai beaucoup travaillé mon jeu depuis la ligne de fond de court », expliquait Diego Schwartzman en 2017. « J’ai aussi beaucoup travaillé mon service et d’autres choses pour battre les joueurs plus grands que moi. (…) Être grand peut vous aider pour beaucoup de choses, vous pouvez servir très bien et très fort. Depuis la ligne de fond, vous pouvez faire beaucoup plus de choses, parce que vous avez plus d’armes. » Plus proche de nous, lors de l’annonce de la composition de l’équipe Monde pour la Laver Cup, le joueur argentin n’avait pas manqué d’humour pour commenter sa présence dans l’équipe : « Ce qu’il y a de mieux avec la Laver Cup, c’est que je peux retrouver mes deux frères. » Les deux frères en question sont ainsi les Américains John Isner, évidemment, mais aussi l’autre géant du circuit : Reilly Opelka (2m11), qui est le plus grand joueur du Top 100 sur le circuit ATP.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @atptour

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