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Pierre-Hugues Herbert : « Ma liberté est plus importante qu’être joueur de tennis professionnel »

Non vacciné contre le Coronavirus, le Français Pierre-Hugues Herbert (n°109) a la chance de pouvoir jouer en France, vu qu’il a contracté le virus en janvier dernier. En conférence de presse après son premier tour à Marseille, il est revenu sur les incertitudes liées à ses choix, qu’il semble ne pas regretter le moins du monde. Il a également parlé d’un nouveau membre de son équipe, qui l’accompagne désormais sur le circuit.


Ce mardi, Pierre-Hugues Herbert (n°109) a franchi le premier tour du tournoi ATP 250 de Marseille en battant le Kazakh Mikhail Kukushkin (n°168) en deux sets 7-6 (5), 7-5. Après avoir scellé la victoire, il est revenu en conférence de presse sur sa joie de pouvoir jouer, lui qui a notamment renoncé à l’Open d’Australie parce qu’il ne veut pas se faire vacciner contre la Covid-19. « Je suis juste hyper heureux de pouvoir jouer », a déclaré le Strasbourgeois dans des propos relayés par L’Equipe. « J’avais très peu d’avenir en fin d’année dernière. Je suis très content d’être sur le terrain, de pouvoir jouer des tournois en France, à la maison, qu’on a envie de jouer, devant notre public. C’est ce qui me donne envie d’être joueur de tennis. Je suis très heureux. » Présent sur le circuit Challenger après une pause le temps de se soigner du virus, le joueur tricolore est longuement revenu sur ce qu’est devenu son quotidien, qui s’écrit en pointillés. « Je suis heureux de pouvoir faire mon quatrième tournoi cette année, en sachant qu’en fin d’année dernière et en début d’année, quand je regardais l’Open d’Australie à la télé, je me demandais très sincèrement si j’allais pouvoir rejouer au tennis en 2022 », a-t-il expliqué. « Ça a été une période vraiment difficile à gérer. J’ai continué à m’entraîner alors que je n’avais aucune visibilité. J’ai eu le sentiment de prendre des claques quasiment chaque semaine. J’essaye de profiter de chaque instant. Je me rends compte de la chance que j’ai de faire ce métier. »

Cependant, Pierre-Hugues Herbert sait déjà qu’il devra faire une croix sur certains tournois, comme les Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami, qui auront lieu en mars aux États-Unis. « C’est une question que j’ai posée à l’ATP pour savoir s’ils avaient eu des retours », a d’ailleurs confié le 109ème joueur mondial quand on lui a parlé d’exemption pour rentrer sur le territoire américain. « Ils sont en contact avec le Comité olympique américain et ils ont eu deux ou trois réponses négatives depuis la fin d’année dernière. J’ai fait une croix dessus. Je pense que je vais jouer en Challengers en mars, potentiellement en Suisse. Et ensuite passage sur terre battue. Aujourd’hui, je vis vraiment au jour le jour, je n’ai aucune visibilité. C’est pour ça que j’essaye de profiter au maximum de tout ce qui m’arrive quand je peux jouer. Je ne sais pas si la semaine prochaine il va y avoir des décisions positives ou négatives. » Dans la même situation que le Serbe Novak Djokovic (n°1), qui préfère renoncer aux grands titres et aux records parce qu’il ne souhaite pas se faire vacciner, le Français a forcément réagi aux derniers propos du n°1 mondial. « Moi, j’ai fait l’impasse sur l’Open d’Australie alors que potentiellement, avec Nicolas Mahut, on aurait pu aller au bout et regagner un Grand Chelem », a précisé le joueur de 30 ans. « La liberté est plus forte que le tennis et tout le reste. Je me suis beaucoup retrouvé dans l’interview qu’il a donnée. Il dit aussi, et c’est important, qu’aujourd’hui il a cette vision, mais que cette vision peut évoluer avec le temps. C’est sa position aujourd’hui, elle peut évoluer. Grand respect pour sa position. Il a des convictions, respect. Il est capable de mettre de côté le fait qu’il soit potentiellement le plus grand joueur de tous les temps pour une raison extra-sportive. »

Par ailleurs, Pierre-Hugues Herbert est revenu sur ses propres choix, qu’il est prêt à assumer même s’il doit renoncer aux plus grands tournois, en simple comme en double (où il joue souvent les premiers rôles avec son compatriote Nicolas Mahut). « C’est un choix fort, même si je n’ai pas la carrière de Novak », a-t-il précisé. « Être un homme, une personne dans la société, c’est se faire sa propre idée. On nous a donné une éducation, on va à l’école, on nous donne des moyens pour prendre des décisions dans notre vie… Chacun trace sa route de la manière qu’il souhaite. On a la chance de vivre dans un pays où on est libre. Pour moi, c’est plus important que tout. Cette liberté est plus importante qu’être joueur de tennis professionnel. » Enfin, le joueur tricolore a parlé d’une nouvelle personne présente dans son entourage : Francesca Dauzet, accompagnatrice de la performance qui travaillait avec Daniil Medvedev (n°2) auparavant. « J’explore pas mal de choses depuis pas mal d’années pour devenir un meilleur joueur de tennis », a expliqué le Strasbourgeois. « J’ai cherché aussi un peu sur l’aspect accompagnement de la performance. J’ai commencé à travailler avec elle. C’est le premier tournoi qu’on fait ensemble. On a commencé en début d’année. »

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @FFTennis, @Open13, @WeAreTennisFR

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