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Satisfait du départ de Kosmos, Nicolas Mahut espère un nouveau souffle pour la Coupe Davis

Vendredi et samedi, la Coupe Davis fera son retour, sans le groupe Kosmos (du footballeur Gerard Piqué). Si cette compétition légendaire n’a pas encore retrouvé son charme d’antan, il y a un joueur qui a beaucoup d’espoirs pour l’avenir. Il s’agit de Nicolas Mahut, 41 ans, qui sera aligné avec la France, en double, face à la Hongrie.


Les joueurs de l’équipe de France sont actuellement en Hongrie pour disputer un match de barrage en Coupe Davis. S’ils en ressortent vainqueurs, les Tricolores pourront disputer la phase finale de la compétition, qui est dans un entre deux paradoxal. En effet, le groupe Kosmos de Gerard Piqué n’organise plus cette épreuve légendaire. Cependant, son nouveau format a été conservé pour 2023, en attendant une probable réforme prévue pour l’année prochaine. Cette annonce de la rupture de contrat entre Kosmos et la Fédération internationale de tennis (ITF), il y a quelques semaines, a ainsi redonné espoir aux passionnés de tennis, qui comme nous ont eu la chance de vivre des émotions exceptionnelles grâce à la Coupe Davis. Nicolas Mahut, pionnier du double depuis de nombreuses années, fait partie de ces gens-là. Il y a quelques années, il était de ceux qui s’étaient élevés contre l’organisation de la Coupe Davis par Kosmos. On peut donc comprendre qu’il voit avec plaisir le démarrage d’une nouvelle ère pour cette compétition centenaire. « On a perdu quatre ans, on n’aurait jamais dû se mettre dans les conditions de vivre cette expérience-là », a déclaré le joueur de 41 ans depuis la Hongrie. « Ils ont peut-être cru prendre une bonne décision, mais ils ont vu que ça ne fonctionnait pas. Que l’idée d’en faire une sorte de Coupe du monde ne pouvait pas marcher. Le public ne répondait pas présent. C’est un échec. Ce n’était même plus retransmis sur les grandes chaînes en France. » Si Nicolas Mahut a largement critiqué le groupe Kosmos et ses objectifs financiers, il en veut aussi à deux autres personnes : les présidents de l’ITF et de la Fédération française (qui à l’époque était Bernard Giudicelli). « J’en veux énormément à Haggerty » (le président de l’ITF, ndlr)« , a ajouté le Tricolore. « Il a eu la fâcheuse habitude de nous décevoir, on peut se poser la question de savoir ce qui va en découler maintenant. Et Bernard Giudicelli sait ce que je pense de sa décision en tant que vice-président de l’ITF et de président de la FFT. Il a évidemment une grande part de responsabilité dans ce fiasco. Je vois qu’il ne se remet pas en question. Je ne suis pas d’accord avec ses arguments comme quoi il aurait agi en responsable pour le bien du tennis. Non. Sa responsabilité, en tant que président de la fédération française, c’était de voter pour l’intérêt de la fédération française et de ses licenciés. »

Depuis, les instances dirigeantes du tennis en ont profité pour reprendre les choses en main. Quelques semaines après l’intégration de l’ATP à l’organisation de la Coupe Davis, les tournois du Grand Chelem, dans un communiqué commun, ont témoigné de leur envie de participer à la refondation de la Coupe Davis. Il y aura donc très certainement un nouveau changement de format dès 2024. « Si j’ai bien compris, les tournois du Grand Chelem vont reprendre la main », a réagi Nicolas Mahut. « On peut arriver à trouver un format de nouveau attractif et redonner son éclat à cette compétition. J’attendais ce moment depuis longtemps. On peut espérer retrouver la Coupe Davis. En ce qui concerne le format, ce qui est difficile dans le calendrier qu’on va avoir, et encore plus avec les Masters 1000 sur quinze jours, c’est de trouver des semaines. Va-t-on jouer sur deux ou trois jours, avec les doubles en trois sets gagnants ? Sur quatre semaines avec des matches en cinq sets, c’est sûr que les joueurs ne voudront pas. L’idée est déjà de retrouver des rencontres sur le mode domicile/extérieur avec la possibilité pour les pays d’avoir du temps pour organiser pour mieux marketer l’événement. Et dans ce cas, peut-être étaler une édition sur deux ans ? À voir… » Il est vrai qu’en France, nous n’en attendons pas plus pour vibrer de nouveau pour une compétition qui est gravé dans le marbre. Avec, dans les mémoires des plus anciens, les succès de 1991 à Lyon, 1996 à Malmö, 2001 en Australie ou, plus récemment, 2017 à Lille. « On a cette culture Coupe Davis en France, qui est très forte », a rappelé l’Angevin. « Mais j’imagine que les jeunes n’ont pas eu envie de jouer au tennis au travers de cette compétition estampillée Kosmos, contrairement à ce qu’on a pu connaître nous. On a voulu être joueur de tennis parce qu’on a regardé la finale de Lyon en 1991. Il faut que ça refasse rêver à nouveau. »

Le vétéran de cette équipe de France, composée en simple de Benjamin Bonzi (n°45) et Ugo Humbert (n°86), en a d’ailleurs profité pour dire ce qu’il en pensait avant d’affronter la Hongrie de Marton Fucsovics (n°71). « Des mecs qui aiment passionnément cette équipe », a-t-il confié. « On aurait dû aller en Colombie ou en Corée, ils auraient fait le déplacement de la même manière. Ugo revient, ça sera un élément important pour les prochaines années, avec un peu de fraîcheur. On n’a pas de patron dans le sens d’un Jo dans le Top 10. On a des joueurs très bons qui grimpent, il va falloir qu’individuellement les mecs progressent pour faire monter le niveau de cette équipe. Mais en termes d’envie, c’est bien ! C’est pour ça que Seb (Grosjean, le capitaine, ndlr) s’appuie sur cette équipe-là. » À Tatabanya, en indoor, Ugo Humbert fera ainsi ses débuts sous le maillot bleu, de quoi être fier même si la Coupe Davis n’a plus la même valeur qu’avant. « Quand j’étais gamin, les week-ends de Coupe Davis, je ne les ratais jamais », s’est-il exclamé. « Je me mettais devant ma télé et je regardais pendant quatre-cinq heures… Et j’étais à fond derrière les Bleus. Pour moi, c’est une compétition incroyable qui m’a toujours fait rêver. J’avais notamment adoré la finale à Belgrade, même si ça n’avait pas marché pour nous. Je me souviens du double. Incroyable, ils étaient menés deux sets à rien et ils avaient fini par gagner ! J’avais adoré. » On ne demande qu’à revivre ce gêné d’émotions.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @FFTennis

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