Ce jeudi, Dayana Yastremska (n°93) va disputer sa première demi-finale en Grand Chelem à Melbourne. Mais avant de se frayer une place dans le dernier carré de l’Open d’Australie, l’Ukrainienne a vécu plusieurs galères, alors qu’elle était promise à un avenir radieux. Portrait de cette combattante de 23 ans.
Une suspension pour dopage évitée de peu
En 2016, Dayana Yastremska (n°93) disputait la finale de Wimbledon chez les Juniors. Deux ans plus tard, en 2018, elle devenait la plus jeune joueuse née en 2000 à entrer dans le Top 100 au classement WTA. Promise aux sommets, l’Ukrainienne atteignait son meilleur classement, un 21ème rang mondial, en janvier 2020, après avoir remporté trois trophées (Hong Kong en 2018, Strasbourg et Hua Hin en 2019) et disputé les huitièmes de finale à Wimbledon en 2019. Et puis, son destin a changé, un an après, en janvier 2021. Dayana Yastremska est alors suspendue provisoirement pour dopage après un contrôle positif à la mestérolone (un androgène et stéroïde anabolisant utilisé dans le traitement des faibles taux de testostérone). La joueuse ukrainienne s’était justifiée en indiquant que ce test positif était le résultat d’une contamination résultant de rapports sexuels avec son ex-petit ami, ce dernier ayant ingéré ce produit afin de pallier une impuissance sexuelle. Cinq mois plus tard, en mai 2021, la joueuse était innocentée et la sanction levée. Mais le mal était fait : sa progression en avait pris un sérieux coup.

Un vrai parcours du combattant à Melbourne
En 2024, Dayana Yastremska est prête à repartir de l’avant. Pourtant, si son parcours en Australie ressemble à un conte de fées, il a été tout sauf facile. En effet, elle a dû passer par les qualifications, où elle avait le statut de tête de série n°1, qui n’est jamais facile à porter. Elle a d’ailleurs dû cravacher dur pour obtenir sa place dans le tableau principal. Dayana Yastremska a successivement éliminé, en trois sets accrochés, Lea Boskovic (n°221), Valentini Grammatikopoulou (n°219) et Maya Joint (n°565). Une fois ce piège évité, la joueuse née à Odessa a moins souffert : elle n’a plus cédé qu’un petit set, au troisième tour, face à l’Américaine Emma Navarro (n°26). Mercredi, en quarts de finale, elle n’a d’ailleurs pas tremblé pour sortir la Tchèque Linda Noskova (n°50) en deux sets 6-3, 6-4. Après avoir éliminé trois têtes de série (Marketa Vondrousova, Emma Navarro et Victoria Azarenka), elle est devenue la première qualifiée à atteindre le dernier carré à Melbourne depuis 1978. « C’est sympa d’écrire l’Histoire, d’autant que je n’étais même pas née la dernière fois que c’est arrivé », a-t-elle déclaré en conférence de presse, dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « J’étais nerveuse pendant la matinée, mais j’ai réussi à évacuer mes émotions. Le plus important était de maintenir un haut niveau d’énergie. C’est une nouvelle marche de franchie. » Si Dayana Yastremska va au bout, elle égalera Emma Raducanu (n°296), seule joueuse à avoir remporté un Grand Chelem en sortant des qualifications, à l’US Open en 2021.

Un engagement sans faille pour son pays, l’Ukraine
Comme la plupart des joueuses ukrainiennes, Dayana Yastremska soutient son pays, empêtré dans une guerre depuis l’invasion de la Russie en février 2022. Sur la caméra qu’elle a signé suite à sa victoire en quarts de finale sur la Rod Laver Arena, la joueuse de 23 ans a une nouvelle fois laissé un message d’encouragement aux soldats de son pays. « C’était un message pour les combattants ukrainiens, pour leur dire que je suis très fière d’eux », a-t-elle expliqué en conférence de presse. « Ils méritent un respect immense, c’est ma mission d’écrire quelque chose pour eux. » Durant le tournoi, la 93ème joueuse mondiale a révélé que des bombes étaient tombées sur la maison de sa grand-mère pendant la première semaine de l’année. « C’est difficile de jouer mais, après deux ans, on apprend à gérer tout ce qui se passe à l’intérieur », a-t-elle confié. D’ailleurs, depuis le début du conflit, Dayana Yastremska s’entraîne en France la plupart du temps, aux côtés d’un Français spécialiste de la préparation mentale, Emmanuel Heussner. « J’adore la France, il y a de bonnes conditions pour s’entraîner », a déclaré l’Ukrainienne. « Mais je préférerais être à la maison… » Et on la comprend.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @WTA, @AustralianOpen
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