Depuis leur apparition au calendrier, en 1970, les Masters de fin d’année n’ont cessé de changer de nom, de format, de surfaces et de lieu. Seulement, depuis 2009 et son arrivée à Londres, les ATP Finals se jouent exclusivement en indoor, et en Europe. Un choix de l’ATP qui s’explique par des raisons géographiques, économiques et de calendrier…
1970 : première édition à Tokyo, sur moquette en indoor. 1974 : Melbourne, Australie, sur gazon. 1975 : première édition sur dur indoor, à Stockholm. En 1977, le tournoi des maîtres trouvait sa demeure historique, au Madison Square Garden. Pendant treize années consécutives, les ATP Finals allaient se tenir à New York, de nouveau sur moquette. Avant que l’Allemagne ne récupère l’événement pendant dix ans, d’abord à Francfort puis à Hanovre, dans les années 1990. Les ATP Finals ont ainsi été considérés comme le plus grand tournoi du monde en indoor, juste derrière les tournois du Grand Chelem en terme de prestige. Depuis leur création en 1970, les ATP Finals ne se sont ainsi disputés qu’à trois reprises en extérieur : à Melbourne en 1974 et à Houston en 2003 et 2004. Déplacées à Shanghai en 2005, ils se jouent exclusivement sur dur indoor depuis 2006, après une première édition sur moquette intérieure en 2005.

Une exclusivité remise en question, notamment par Rafael Nadal
Dans les années 2010, cette exclusivité a plusieurs fois été questionnée. En effet, jamais l’épreuve ne s’est déroulée sur terre battue, même intérieure, avec une conséquence : jamais Rafael Nadal, pourtant maître sur ocre avec ses 14 titres à Roland-Garros, n’a triomphé aux ATP Finals. Le Majorquin avait lui-même déclaré au Daily Mail, en novembre 2015 : « On se qualifie pour les ATP Finals en jouant sur gazon, dur, terre et en indoor. Jouer systématiquement le Masters sur dur indoor, je ne suis donc pas sûr que ce soit 100% juste. J’ai toujours joué le Masters sur la pire surface pour moi. Jouer en salle, très bien. Mais rien n’empêche d’y mettre de la terre battue. » Contacté par nos confrères du quotidien L’Equipe, un porte-parole de l’ATP a expliqué, de son côté : « Plusieurs facteurs sont pris en compte lors du choix du lieu et de la surface pour notre événement de fin de saison. Notamment la situation géographique, les infrastructures, le climat, les fuseaux horaires et l’alignement avec la série de tournois européens en salle qui le précède. Le tournoi étant confirmé en Italie jusqu’en 2030, les courts en dur en salle restent la surface privilégiée pour le moment. »

Pas de changement à l’horizon, avec des contrats plus longs
Effectivement, après l’US Open aux États-Unis et une tournée en Asie, les joueurs du circuit masculin terminent l’année par l’Europe, avec deux ATP 500 en Suisse et en Autriche, et un Masters 1000 en France. Déplacer les ATP Finals dans l’autre hémisphère, pour le jouer sur dur extérieur par exemple, obligerait les huit qualifiés à effectuer un ultime voyage, alors que la majorité d’entre eux vivent à Monaco, Dubaï, en Espagne ou dans le sud de la France. Ils se plaignent déjà assez des multiples voyages que leur condition de joueurs de tennis professionnel leur impose. D’autant plus que les semaines qui précèdent ce tournoi sont jouées en indoor. Une manière de conclure la saison en douceur, dans des conditions plus rapides où les matches durent, en théorie, moins longtemps. Jouer les ATP Finals sur gazon ou terre battue intérieure serait techniquement possible, mais le risque de blessure s’accentuerait. Les athlètes ont besoin d’un temps d’adaptation. À moins de modifier le calendrier et de faire jouer la fin de saison sur un type de court différent, les Masters continueront de se disputer sur dur indoor. Ainsi, l’ATP signe désormais des contrats de plusieurs années (généralement cinq ans) avec les villes qui organisent le tournoi des maîtres. Restées douze ans à Londres, les ATP Finals se jouent à Turin depuis 2021.