Au début de la saison 2024, Paula Badosa (n°29) était loin de son meilleur niveau. Minée par les blessures à répétition et un corps meurtri, la joueuse espagnole a su se reconstruire physiquement pour retrouver son meilleur niveau. Et les quarts de finale en Grand Chelem, à l’US Open.
Paula Badosa (n°29) n’a qu’une obsession : faire partie des meilleures joueuses mondiales. Ce dont elle a encore parlé, dimanche, après avoir éliminé Yafan Wang (n°80) en huitièmes de finale de l’US Open. « Si je ne suis pas parmi les meilleures, ça ne m’intéresse pas de jouer au tennis », a ainsi déclaré la joueuse de 26 ans. « Je vais jouer mon premier quart de finale ici, ce sera mon premier match sur le court Arthur-Ashe. C’est pour ça que je joue au tennis. » Il y a quelques mois pourtant, lors du tournoi WTA 1000 de Miami, Paula Badosa était au fond du trou. Éliminée dès le deuxième tour par son amie, Aryna Sabalenka (n°2), elle expliquait alors qu’elle était déjà heureuse de pouvoir marcher sans douleur, de simplement jouer au tennis. Elle qui avait atteint la seconde place mondiale se retrouvait autour du 80ème rang. Loin de ses objectifs, en somme.

Les difficultés de l’Espagnole remontent un peu plus loin, en mai 2023. Lors du tournoi WTA 1000 de Rome, sur terre battue, une fracture de fatigue à une lombaire l’avait quasiment mise hors jeu durant une saison. Pendant ces longs mois, Paula Badosa a connu la souffrance. Elle pouvait à peine marcher. Les traitements s’enchaînaient mais rien à faire : la douleur n’en finissait plus. Tant bien que mal, l’actuelle 29ème mondiale est revenue sur le circuit en début d’année. Retombée à la 100ème place mondiale, elle saignait à l‘Open d’Australie. Problème : elle se blessé encore, la douleur l’accompagne au quotidien et on lui fait comprendre qu’il sera difficile pour elle de continuer à être une athlète de haut niveau. À Madrid, alors qu’elle joue sous cortisone pour gérer ce mal qui la ronge, Paula Badosa décide de rappeler David Antona Bravo dans son équipe. Il avait déjà été son préparateur physique en 2021, lors de son accession dans le Top 10, avant que leurs chemins ne se séparent. Il voit immédiatement le problème. « La blessure est guérie, entre guillemets, mais elle avait encore un peu mal au dos », a-t-il confié. « Sa forme n’était pas la meilleure et sa confiance non plus. Elle voyait que les autres filles étaient très bien préparées alors qu’elle n’arrivait pas à enclencher une bonne dynamique. Je lui ai fait comprendre qu’elle n’avait pas la condition physique d’une athlète de haut niveau. Pour avoir des résultats dans le haut niveau, il faut du talent. Mais il faut aussi une bonne condition physique, une bonne nutrition, un bon travail de physiothérapie. Il fallait reprendre tout ça car Paula l’avait négligé ces derniers mois. »

Bloqué à Madrid, le préparateur physique envoie un programme à suivre à l’entraîneur de la joueuse espagnole, Pol Toledo. « Je lui ai dit que, quelques mois avant la fin de l’année, elle remarquerait de grands changements », a déclaré David Antona Bravo. Et si ce changement s’était déjà opéré sur cet US Open ? « Après Madrid, nous avons fait un bloc très dur de quatre ou cinq jours », a ajouté le préparateur physique. « Après Madrid nous avons fait un bloc très dur de quatre ou cinq jours, ajoute le préparateur physique. « Matin et après-midi en double séance. À la fin de la semaine, il y avait déjà des progrès notables. Ses jambes s’affinaient et elle se sentait mieux, plus forte. » Paula Badosa a également rappelé le nutritionniste de ses débuts, Dani de la Serna. Et surtout, les douleurs ont disparu et la cortisone n’est plus d’actualité. De quoi lui redonner le sourire, à l’heure d’affronter Emma Navarro (n°12) pour tenter de rallier les demies à New York.