Depuis quelques temps, Paula Badosa (n°101) n’en finit plus avec les blessures. Victime de douleurs chroniques au dos, la joueuse espagnole a même avoué jouer sous cortisone pour poursuivre son rêve de revenir parmi l’élite. Jusqu’à quand pourra-t-elle évoluer dans ces conditions ?
Elle n’a que 26 ans et son corps est déjà meurtri par les blessures. La semaine dernière, au premier tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart, Paula Badosa (n°101) a dû une nouvelle fois renoncer à terminer un match. Opposée à sa grande amie, Aryna Sabalenka (n°2), elle a fondu en larmes à cause d’une déchirure à l’adducteur gauche. Mais elle était prête à tout pour être présente à son tournoi, à domicile : le WTA 1000 de Madrid, où elle avait atteint les demi-finales en 2021. Quelques mois plus tard, elle remportait le tournoi WTA 1000 d’Indian Wells et accédait à la deuxième place mondiale, son meilleur classement. Et puis les blessures se sont invité à la fête et ont commencé à lui pourrir la vie. En 2023, une fracture de fatigue à la colonne vertébrale l’a gênée au WTA 1000 de Rome. Une blessure au dos qui est devenue chronique et qui l’empêche de développer son potentiel et de jouer normalement. Au total, depuis le début de sa carrière, Paula Badosa a ainsi abandonné à 33 reprises !
Avant le début du tournoi WTA 1000 de Madrid, la joueuse espagnole s’est livrée sur ses déboires et la galère qu’elle vit depuis maintenant un an. « À Indian Wells, les médecins m’ont dit qu’il serait très difficile de poursuivre ma carrière », a-t-elle ainsi révélé dans un podcast diffusé par la WTA. « Je leur ai dit qu’il me fallait une solution, quelque chose. On a essayé les injections de cortisone. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient rien d’autre à me proposer et qu’il faudrait peut-être que je continue à faire ces injections si je voulais jouer encore quelques années […] La douleur est toujours là, mais parfois, elle était telle que je ne pouvais pas la supporter. Maintenant, je peux. » Si la cortisone est une molécule interdite, elle peut être utilisée, sous autorisation, lors d’une blessure chronique comme celle de Paula Badosa. « J’ai beaucoup souffert », a expliqué la joueuse de 26 ans à Madrid, avant le début du tournoi. « Évidemment, quand je vais sur le court et que j’ai mal, c’est très dur à vivre. Au cours des onze derniers mois, je me suis souvent rendue à l’entraînement et cela n’a duré que 20 minutes, puis un autre jour 10 et un autre jour 30. » Cependant, comme sur le court, elle se montre une combattante hors norme : « Je fais tout ce qui est en mon pouvoir, et mon équipe aussi. Nous travaillons tous les jours pour que je me sente bien. La douleur zéro est très difficile, mais je fais de mon mieux et au final, si cela me permet d’entrer sur le court pour jouer, eh bien, j’ai déjà gagné. »
Mercredi, le fantôme de Paula Badosa a perdu dès le premier tour du tournoi WTA 1000 de Madrid, face à sa compatriote Jessica Bouzas Maneiro (n°93). Elle a pourtant remporté le premier set mais tout ne s’est pas ensuite déroulé comme elle l’aurait voulu. En conférence de presse, plutôt courte vu le contexte, la joueuse espagnole a fait part de sa détresse du moment. « Mon niveau de tennis était très bas, ça m’affecte », a-t-elle déclaré. « J’aime beaucoup le tennis et la compétition, mais je n’aime pas me voir comme ça. J’ai toujours eu des attentes très élevées, j’ai fait l’expérience de ce que c’est d’être au sommet et maintenant c’est difficile de me voir au bas de l’échelle. C’est dur pour moi de me relever. » Mais elle ne lâche pas son objectif de vue : remonter au classement et pourquoi pas dans le Top 10, où elle aurait sa place sans toutes ces blessures. « J’aurai toujours cette ambition et je continuerai toujours à croire en moi et à me battre. Et le jour où je ne croirai plus en moi, je ne jouerai plus. »
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @JJlovesTennis
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