Admis pour les qualifs de Roland-Garros, le cas de Jules Marie semble déranger…

Dans quelques jours, Jules Marie (n°225) participera aux qualifications de Roland-Garros. Ce sera la troisième fois de sa carrière qu’il y sera aligné, mais cette fois dans un contexte différent des deux premières. D’ailleurs, le joueur normand semble déranger, même si personne ne lui dit en face.

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En 2022, Jules Marie (n°225) sortait de sa retraite anticipée avec un objectif fou : revenir dans le Top 250 et décrocher une place pour les qualifications de Roland-Garros. L’objectif initial devait être atteint en 2023, mais il aura fallu un peu de patience au Normand pour l’atteindre. Un an après, il participera pour la troisième fois de sa carrière au Grand Chelem parisien, mais pour la première fous grâce à son classement et non avec une invitation. « Quand j’ai repris le circuit en 2022, j’avais écrit objectif Roland en 2023 », a déclaré Jules Marie dans un entretien avec Ouest France. « J’avais un an et demi pour le faire et je n’avais pas réussi. J’y suis parvenu un an plus tard et j’en suis très content, très fier car ce n’était pas du tout écrit à l’avance. J’ai dû gagner énormément de matches pour me rapprocher du Top 200. Je suis ravi de retrouver les terres de Roland. Je vais être l’une des attractions des qualifs, oui. Je m’en rends compte. Ça va être le feu, d’autant plus qu’ils ouvrent le Suzanne-Lenglen cette année. On a fait la demande pour jouer dessus ou sur le 14. La fête serait d’autant plus belle. Quand j’étais jeune, j’avais eu deux invitations. Ce Roland n’aura pas la même saveur car j’y vais par mes propres moyens, grâce à mon classement. J’ai une communauté incroyable, énormément de gens seront là pour me soutenir. Les gens vont venir voir Jules Marie, le tennisman et le youtubeur qu’ils voient tous les trois jours sur la chaîne. Forcément, ça ajoute de la pression. Les gens vont vouloir que je gagne et moi, je vais vouloir bien jouer sur une surface qui n’est pas naturelle pour moi. »

Joueur professionnel mais aussi youtubeur, le profil de Jules Marie, aussi particulier soit-il, semble déranger dans la sphère du tennis. En cause, le fait qu’il partage son quotidien sur le circuit à travers des vidéos, mais aussi qu’il ait fait appel aux dons de ses fans pour pouvoir payer les gens qui l’accompagnent. « Est-ce que je dérange ? Oui, j’en dérange certains, je ne sais pas lesquels mais oui », a ajouté le joueur français. « J’ai ce sentiment-là, que ce soit au sein de la Fédé ou des joueurs français. J’ai eu plein d’échos de joueurs français qui pensent que c’est dérangeant. Pourtant, on a la même envie : développer le tennis, faire parler du tennis. Je sens que je dérange. Devant moi, les joueurs ne disent rien. C’est plus dans mon dos que j’entends beaucoup de choses. Ce qui a dérangé au départ, ce sont les cagnottes participatives. On avait annoncé un budget de 250 000 €. Les joueurs et coaches se sont arrêtés là-dessus. Ils pensaient que le circuit ATP coûtait 250 000 €. Ils n’ont pas compris que j’avais une double casquette de joueur de tennis et de responsable d’une entreprise avec six personnes à payer tous les mois. Ils ont juste oublié de regarder la deuxième page… »

Quoi qu’il en soit, il faut savoir que les affaires de Jules Marie ne sont pas rentables depuis son retour à la compétition. En effet, il a dû faire face à de nombreuses dépenses et même si les 20 000 € qu’il gagnera pour jouer un premier tour aux qualifications de Roland-Garros seront une belle bouffée d’air, ce sera loin d’être suffisant. « Quand tu reçois un virement de 20 000 € sur ton compte en une opération, c’est incroyable, orgasmique », a reconnu le joueur de 32 ans. « Mais l’ATP a lancé le programme baseline, qui garantit aux joueurs figurant dans le Top 250 en décembre 2023 de toucher 75 000 $. Faire Roland peut me permettre de gagner plus. Ça fait du bien, mais je suis encore loin de gagner de l’argent. Je n’ai pas gagné un tournoi en 2022, pas fait un tournoi du Grand Chelem en 2023. Ces deux années, j’ai fait énormément de dépenses. Une participation à l’Open d’Australie et à Roland-Garros ne compensera pas toutes les dépenses des deux dernières années. » Peut-être que disputer les qualifs de Wimbledon, puis de l’US Open, lui permettrait d’y voir un peu plus clair sur son compte en banque.

Article rédigé par Yannick Giammona

Crédit photos : @JulesMarie01

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