Ce lundi, en night session sur la Rod Laver Arena, Océane Dodin (n°95) disputera le premier huitième de finale en Grand Chelem de sa carrière. Fait surprenant : à Melbourne, elle est seulement accompagnée par son compagnon, qui s’est mué le temps de la quinzaine australienne en entraîneur de tennis… même s’il n’y connaît rien !
Il est pompier et n’a jamais joué au tennis. Voilà qui résume la situation de l’entraîneur d’Océane Dodin (n°95) à l’Open d’Australie, qui n’est autre que… son compagnon ! Thomas, de son prénom, pompier à Montpellier, a ainsi posé des congés pour suivre la joueuse tricolore en Australie. Alors qu’elle a battu Clara Burel (n°51) pour une place en huitièmes de finale à Melbourne, Océane Dodin doit désormais affronter une joueuse d’un autre calibre : Qinwen Zheng (n°15). Et pour un premier match en deuxième semaine d’un tournoi du Grand Chelem, la Française aura droit à la night session sur la Rod Laver Arena. Mais à 27 ans, il est hors de question de changer les habitudes établies entre elle et son compagnon depuis le début de la quinzaine. Elle a d’ailleurs prévenu : Thomas ne sait pas jouer au tennis mais a développé sa « technique pour envoyer les balles au panier. »

Certains journalistes et spectateurs de Melbourne Park l’ont d’ailleurs vu à l’œuvre avec Océane Dodin. Une chaise est placée au milieu du court, avec un panier posé dessus. Et Thomas enchaîne les séries en lançant les balles et en les frappant devant lui. En gros il réalise presque un service. Habillé en noir, « très émotif » dans la victoire selon la 95ème joueuse mondiale, il a aussi une bonne dose d’autodérision. « Vous allez voir les secrets de l’entraînement et le niveau du coach », a-t-il lancé, comme une blague, aux supporters tricolores présents en Australie. La séance s’est terminée après une petite demi-heure, sans aucun échange. Thomas a alors pris le temps de développer. « Je ne suis pas coach, ça reste son père qui a toujours été là, je suis là pour l’accompagner », a-t-il expliqué dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Je viens avec elle de temps en temps quand je peux avoir deux ou trois congés par-ci, par-là et je fais office d’un petit peu tout. Comme elle l’a dit, j’ai développé deux ou trois petites techniques pour frapper la balle pour qu’elle essaie d’en tirer quelque chose. » Lui, il était plutôt fan de football et de rugby, mais il a dû se plonger dans le tennis pour sa compagne, rencontrée il y a cinq ans.

Thomas a d’ailleurs plus une carrure de rugbyman que de joueur de tennis. Cependant, il tient à classer le tennis à part. « Je ne suis pas du tout joueur mais c’est un sport que j’ai appris à découvrir avec elle », a-t-il déclaré en évoquant la petite balle jaune. « C’est prenant à tout point de vue : physique, technique, tactique, mental. En fait, c’est un sport dément. Les gens qui jouent au tennis sont vraiment des machines, c’est au-dessus. » Dans quelques heures, il sera de nouveau présent dans la box d’Océane Dodin pour l’encourager. Même s’il a dû prolonger ses congés pour être encore là à ses côtés. « C’est inédit, pas spécialement prévu mais pour l’instant la vague est bonne, donc on la surfe », a-t-il ajouté. « On profite du moment et on y va à fond. Il ne faut pas trop se poser de question. » Et il faidra pousser fort derrière Océane Dodin, qui a déjà affronté deux fois Qinwen Zheng. « Elle m’a battue à chaque fois, mais c’était sur terre », a précisé la joueuse de 27 ans. « Elle joue très bien et est très agressive, avec un super service. Je ne me prends pas la tête, je vais juste essayer d’être agressive moi aussi. De toute façon, je ne vais pas faire des chops. » En somme, on sait déjà que ça va cogner et que la Tricolore n’aura rien à perdre. Et c’est bien là qu’elle peut être la plus dangereuse.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @FFTennis
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