Lundi, Richard Gasquet (n°76) sortira du Top 100 pour la première fois depuis 2005. Soit 19 ans d’une belle constance au plus haut niveau. Forcément, cela met un sérieux coup au moral du Biterrois, qui n’a pas été gâté, qui plus est, par le tirage au sort de l’Open d’Australie (il affrontera Carlos Alcaraz au premier tour). De quoi le pousser vers une retraite qui, semble-t-il, n’a jamais été aussi proche.
Un chiffre résume actuellement la carrière de Richard Gasquet (n°76), que vous avez forcément vu passer ici ou là. Lundi, quand il sortira du Top 100 au classement ATP, il aura passé 956 semaines parmi l’élite du tennis mondial. Et forcément, la réaction du joueur français ne s’est pas faite attendre. « Il fallait bien que ça m’arrive un jour », a-t-il déclaré depuis Melbourne, dans un entretien pour nos confrères du quotidien L’Equipe. « J’avais eu un petit sursis l’année dernière en gagnant Auckland mais là, je n’ai pas pu défendre ces points. Le Top 100, j’y suis resté quasiment dix-neuf ans, c’est énorme. Après, est-ce que je vais pouvoir y remonter ? Telle est la question. » Comme le Biterrois l’a souvent annoncé, pour lui sortir du Top 100 signifierait sans doute la fin. Alors, est-il plus proche que jamais de la retraire ? « Là, j’ai envie d’y revenir le plus tôt possible », a indiqué le joueur de 37 ans. « C’est sûr que le tirage du jour ne m’aide pas. Après, si ce n’est pas possible de remonter, je dirai au revoir. Il n’y aurait pas trop de sens de continuer longtemps à jouer en étant en dehors du Top 100. J’ai un beau mois de février avec Montpellier et Marseille. Je vais ensuite aller à Dubaï, Doha, peut-être les qualifs d’Indian Wells et Miami. Si je me retrouve à jouer des tournois moins huppés, je vais essayer au début mais je ne vais pas rester à galérer en Challenger. »
Notez que Richard Gasquet évoque dans cette interview le tirage au sort de l’Open d’Australie. Et pour cause : il n’a pas été verni, puisqu’il devra affronter Carlos Alcaraz (n°2), tête de série n°2, dès le premier tour. « C’est sévère », a réagi le joueur tricolore. « L’an passé, j’ai eu des tirages corrects et je n’ai pas gagné mais celui-là est un peu dur. J’aimerais bien qu’ils refassent le tableau. J’avais perdu contre lui il y a trois ans, il était déjà très fort. C’est un gros match à jouer, je vais avoir 38 ans cette année, c’est beau d’une certaine manière. C’est peut-être mon dernier Open d’Australie. » L’ombre de la retraite plane encore dans les propos de Richard Gasquet. Pour autant, il n’a pas peur de faire la saison de trop même s’il est bien conscient qu’il jouera probablement plus sur le circuit Challenger que sur le circuit principal. « Non, il n’y aura pas de saison de trop », a affirmé Richard Gasquet. « Je ne ferai pas les mois de trop mais j’ai envie de jouer encore un peu, d’aller à Roland-Garros, Wimbledon, l’US Open. Faire les tournois que j’ai pu connaître. Et dans le jeu, je ne suis pas si mal. Quand j’arrive sur les tournois, je pense qu’il y a des trucs à faire, qu’il y a des matches à gagner. Je ne me dis pas que c’est catastrophique. »

En début de semaine, au tournoi ATP 250 d’Auckland où il était tenant du titre, Richard Gasquet a perdu d’entrée face à Arthur Fils (n°35). Une défaite équipe peut être vue, en quelque sorte, comme un passage de témoin entre deux générations. « Il était plus fort que moi », a expliqué le joueur de 37 ans. « Ça fait bizarre de jouer des joueurs aussi jeunes. Quand il est né, j’étais déjà dans les 100 premiers. J’ai vu passer un post, Benoît Paire était 3/6, Chirac était président, ça fait trop bizarre. Il y a un peu de nostalgie mais ça s’arrête là. Arthur joue très bien. C’est sympa d’avoir un Français qui peut prétendre gagner un tournoi du Grand Chelem. » Et en attendant de passer le relais, nous avons hâte de voir le Français et son magnifique revers à une main évoluer à Melbourne.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @TennisMagazine1, @sportricolore
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