Il a attendu le dernier moment, dimanche une heure et vingt minutes avant l’heure limite, fixée à 15h, pour savoir qu’il était admis dans le tableau des qualifications de l’Open d’Australie. Pourtant, Laurent Lokoli (n°277) avait effectué le voyage à Melbourne, dépensant près de 4 000 euros, sans être certain de prendre part au premier tournoi du Grand Chelem de la saison. Récit d’une aventure qui vaut déjà le coup d’être vécue.
Les qualifications de l’Open d’Australie ont à peine commencé – avec un jour de retard, en raison de la pluie – que nos confrères du quotidien L’Equipe relatent déjà l’une des belles histoires de ce début de tournoi. Une histoire qui concerne un joueur français, et pas des moindres : Laurent Lokoli (n°277), dont le parcours tennistique ressemble à un véritable parcours du combattant. Habitué du circuit Challenger et des qualifs en Grand Chelem, le Corse avait décidé d’effectuer le voyage à Melbourne, alors qu’il était classé 239ème mondiale la semaine dernière et apparaissait, il y a quelques jours encore, au dixième rang sur la liste d’attente des qualifications. Une prise de risque maximum qui aurait pu lui coûter cher, comme il l’a raconté au téléphone à un journaliste de L’Equipe. « C’est un vrai soulagement », a expliqué Laurent Lokoli. « J’avais lâché 3 000 ou 4 000 euros pour venir, entre les billets d’avion pour mon coach et moi, l’appartement à louer, les frais… Quand, tout à coup, tu rentres dans le tableau et que tu sais que tes billets sont finalement pris en charge, que tu as un per diem pour ton logement, que tu as de l’argent sur ton accréditation pour manger avec ton coach sur le site, plus une partie du prize-money, c’est une super nouvelle. » Avec 15 000 euros même en cas de défaite d’entrée lors des qualifs, le joueur français va rentrer dans ses frais. Une aventure qu’il a voulu partager via un vlog diffusé à ses fans sur YouTube…
Que s’est-il passé ? C’est bien simple : plusieurs forfaits l’ont fait remonter sur la liste des Alternates, jusqu’à celui du Britannique Liam Broady (n°100), qui a été comme une délivrance pour Laurent Lokoli, qui s’entraînait alors pour la première fois sur les courts de Melbourne Park avec son compatriote Harold Mayot (n°159). Grâce à une notification sur son téléphone, il savait alors qu’il n’avait pas fait le voyage pour rien. « Je devais faire trois tournois à Bangkok », a confié le Corse à nos confrères du quotidien L’Equipe. « Mais le lendemain de ma défaite au premier tournoi (mercredi dernier, ndlr), j’étais troisième de la liste. J’ai pris le temps de la réflexion et j’ai décidé de prendre les billets et d’aller en Australie. C’était un coup de poker, mais avant de prendre l’avion, on a su que j’étais un dehors. » Autrement dit, ce forfait de Liam Broady était attendu et il est tombé à point nommé. D’ailleurs, le joueur britannique a laissé un message très sympa au joueur de 29 ans quand il a su qu’il prendrait sa place dans le tableau des qualifications : « Je t’aime mon pote. Tu as pris le risque de venir et ça a payé. Ça ne pouvait pas arriver à un gars plus gentil. »
On se souvient d’ailleurs qu’en 2023, Laurent Lokoli s’était extirpé de ce tableau toujours dangereux, renouvelant ensuite la même performance à Wimbledon. Si à chaque fois il a perdu au premier tour dans le tableau principal, le joueur français aspire à faire mieux en 2024. « Les Grands Chelems me font vibrer, ce sont ces émotions qui me font vivre », a-t-il affirmé. « J’aime tellement jouer ces tournois, ça me galvanise, c’est magique. » Pour que la magie opère de nouveau, il devra d’abord se défaire de l’Italien Federico Gaio (n°199), dans la nuit de mardi à mercredi, un jour plus tard que prévu. Car la pluie qui est tombée lundi sur Melbourne aura au moins eu un avantage : laisser plus de temps à Laurent Lokoli pour s’adapter aux conditions de jeu. Dans la nuit de dimanche à lundi, il a d’ailleurs pu s’entraîner sur le troisième court, couvert, du complexe de Melbourne Park : la Margaret Court Arena, à l’abri sous un toit lui apportant un certain confort qu’il n’a pas l’habitude de connaître.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photo : @LaurentLokoli
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