Les semaines à venir vont être cruciales dans la saison 2023 de Caroline Garcia (n°6). Éliminée prématurément au tournoi WTA 1000 de Montréal, la Lyonnaise entre dans un moment crucial. Entre la défense des points de son titre au tournoi WTA 1000 de Cincinnati, cette semaine, et ceux de sa demi-finale à l’US Open, les semaines à venir s’annoncent tendues.
On y est. Un an après son formidable parcours au tournoi WTA 1000 de Cincinnati, où elle avait soulevé le trophée, Caroline Garcia (n°6) doit remettre en jeu les 1 000 points acquis en 2022. Il s’agit là de l’ultime répétition générale avant l’US Open (du 28 août au 10 septembre), où la Lyonnaise aura aussi une demie à défendre. Également vainqueure lors des WTA Finals de fin de saison, la joueuse de 29 ans ne doit pas se louper si elle veut garder une chance de défendre cet ultime titre en fin d’année. Ce qui est loin d’être fait. Car, en 2023, les choses ne se sont pas déroulées comme elle l’aurait souhaité. « Depuis le début de l’année, j’ai eu probablement trop d’attentes, j’ai voulu accomplir trop de choses », a confié Caroline Garcia sous le soleil éclatant de Cincinnati. « Et puis, on finit toujours par entendre les bruits et les voix autour de soi et ça m’a beaucoup pesé. Il y a eu une combinaison de beaucoup de choses qui a fait que je n’ai pas réussi à me libérer. Or, avec mon jeu, il faut que j’aie les idées claires, que je sois libérée. Les fautes, je vais continuer à en faire car cela fait partie de mon style de jeu. Il faut que je l’accepte et que j’accepte la frustration qui va avec. » Ce discours n’a rien de nouveau. Dès le début de la saison, un malaise s’est installé. Caroline Garcia n’a jamais fait preuve de fausse pudeur quand il s’agit d’évoquer les émotions qui la tourmentent. « Roland-Garros, ce fut très très dur », a reconnu la 6ème joueuse mondiale. « C’est une des défaites que j’ai eu le plus de mal à digérer. Il m’a fallu énormément de temps et ça a eu un impact très fort sur moi, au final. C’était dur de revenir sur le terrain, de revenir s’entraîner, de retrouver la motivation et le feu intérieur. »
Conséquence : Caroline Garcia, adepte du jeu sur gazon, n’y a pas obtenu les résultats escomptés. Elle a ensuite rapidement été battue lors des tournois WTA 500 de Washington et WTA 1000 de Montréal. Mais, fidèle à elle-même, elle n’a pas perdu son sourire radieux. Sur ses réseaux sociaux, la Lyonnaise a expliqué qu’elle était « toujours là, toujours en vie et (qu’elle) joue toujours au tennis. » Elle a ensuite expliqué la teneur de ses propos : « À Montréal, je suis sortie du court déçue parce que j’avais fait des erreurs, mais au moins j’avais vécu le match avec mon coeur, en vivant des émotions. Et cela faisait un moment que je n’avais plus vécu ça. Tout ce que je redoutais depuis le début de l’année est arrivé. Au final, ça n’a pas changé ma vie. » Mais elle préfère prévenir : cette prise de conscience ne veut en aucun cas dire qu’elle va retrouver de sa superbe, du jour au lendemain, en revenant sur les terrains de ses exploits passés. « Un jour ou l’autre, ça paiera », a-t-elle ajouté. « Et si ce n’est pas cette année, ce sera l’année prochaine. » On retrouve là un des piliers du système de la Française, la croyance inébranlable que le travail finira par payer. Même s’il y a tout de même un bémol. « Tu as beau t’entraîner, au bout d’un moment il faut des résultats », a confié la joueuse de 29 ans. « On veut bien s’entraîner et souffrir, mais il faut une carotte au bout. Et ces derniers temps, la carotte, je ne l’avais pas trop. Mais ça ne vient pas tout seul, il faut de l’aide. »

C’est pour cela que Caroline Garcia avait rappelé Bertrand Perret, l’entraîneur avec qui elle avait retrouvé les sommets l’an dernier avant que leur collaboration ne s’arrête juste avant les Masters. « Quand une collaboration recommence, ce n’est jamais tout à fait pareil », a-t-elle cependant prévenu. « Il y a des similitudes, mais tout le monde a évolué pendant la pause. Il y a des bases, mais ça ne peut pas cliquer comme ça… J’avais de bons souvenirs avec Bertrand et je me suis peut-être trop mise de pression en me disant qu’on allait repartir comme l’an dernier et refaire exactement la même chose. Et comme les résultats ne sont venus ni avec le temps, ni avec le travail, des fois c’était dur. Mais il faut l’accepter, il faut de la patience. » Pourtant, parfois, on pourrait croire que l’amour du tennis, quand les résultats ne suivent pas, pourrait s’amoindrir. Pas pour Caroline Garcia, qui aime ce sport par-dessus tout. « C’est pourquoi ce fut si difficile après Roland-Garros », a-t-elle confié. « Je vis le tennis pleinement. Quand ça marche sur le court, c’est parce que je le fais à fond, sans retenue. Et dès que je perds ça, mon jeu perd en intensité, en impact. La ligne est hyper fine, mais je ne vis pas le tennis pour le faire à moitié. Mais quand je me repenchais, après Roland-Garros, sur tous les moments difficiles, je me disais que je n’étais pas allée au bout de ce que j’étais capable de faire. Et arrêter aurait signifié avoir des regrets. Et comme je ne veux pas en avoir, je continue à chercher des solutions. » Des solutions, il faudra ainsi en trouver si elle veut éviter une chute inéluctable au classement WTA, qui la priverait de la défense de son titre, en fin d’année, lors des WTA Finals. Ce qui serait franchement dommage.
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @CincyTennis
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