Il y a cinq mois, juste avant les WTA Finals, l’entraîneur de Caroline Garcia (n°4), Bertrand Perret, avait quitté le navire pour des raisons un peu floues. Ce qui n’avait pas empêché la Lyonnaise de s’imposer à Fort Worth, consolidant sa place dans le Top 10. Après un début de saison en demi-teinte, elle a rappelé son ancien coach. Et elle a expliqué pourquoi elle a fait ce choix.
En octobre dernier, la séparation (juste avant le début des WTA Finals) avait été soudaine et surtout inattendue. D’autant plus que grâce à Bertrand Perret, Caroline Garcia (n°4) avait retrouvé les sommets : un titre en WTA 1000 à Cincinnati, une demi-finale à l’US Open, deux autres trophées et un retour remarqué dans le Top 10. Ce jeudi, cependant, la Lyonnaise a annoncé qu’elle avait rappelé son ancien ien coach auprès d’elle, après le départ de Juan Pablo Guzman, son entraîneur argentin, et surtout Laura Legoupil, préparatrice physique et kiné de la joueuse. « On a vraiment vécu une belle saison ensemble l’année dernière », a expliqué Caroline Garcia à nos confrères du quotidien L’Equipe pour expliquer son choix davoru rappelé Bertrand Perret. « Il comprend mon style de jeu. C’est un style un peu atypique par rapport à ce qui se fait sur le circuit, mais nous, on le comprend et on y croit. La façon dont Bertrand m’a aidée l’année dernière a bien marché et j’ai envie de poursuivre l’aventure comme ça. » Ce week-end, le duo reformé prendra la direction de Paris et du Centre national d’entraînement (CNE), pour le rassemblement de l’équipe de France qui défiera la Grande-Bretagne les 14 et 15 avril prochains, au premier tour qualificatif de la Billie Jean King Cup. Pourtant, on peut se demander quand et comment cette reconnexion s’est effectuée. « Ça fait quelques semaines », a déclaré la Lyonnaise. « On a échangé plusieurs fois avec Bertrand. On s’était croisés à Monterrey. Il était avec les Maria (Tatjana Maria et sa fille Charlotte, qu’il entraînait de manière informelle, ndlr). On avait parlé de mon tennis et de la vie en général. J’ai l’impression qu’il y a encore une page qui peut s’écrire. On n’est pas allés au bout de notre collaboration, j’ai envie de voir ce qu’on peut aller chercher. Mon jeu peut encore bien progresser. En fait, je pense que mon jeu et ma façon de m’entraîner, tout le monde n’arrive pas à les comprendre ou à m’en parler comme il faut. Je ne trouve pas une connexion avec beaucoup de monde sur comment j’ai envie de jouer. Avec Bertrand, on a cette connexion. Autant l’utiliser pour aller plus haut. »
Même si elle est 11ème à la Race 2023, Caroline Garcia a eu du mal à retrouver ce feu qui l’avait fait gagner quatre titres en 2022, dont un WTA 1000 et les WTA Finals. Elle a vécu des défaites difficiles, comme en finale des tournois WTA 250 de Lyon et de Monterrey. De là à dire que l’absence de son entraîneur fétiche y est pour quelque chose ? « Je pense qu’il y a beaucoup de paramètres, sans doute un peu trop même, pour expliquer les hauts et les bas de ce début de saison », a confié la 4èpe joueuse mondiale. « Ça en fait partie. J’ai besoin d’avoir les idées claires, de savoir exactement ce que je dois produire et y croire à fond. Que les personnes autour de moi y croient autant que moi. Qu’ils m’aident, quand ça ne marche pas tout de suite, à continuer dans cette direction, à accepter de faire des fautes. Me pousser dans ce sens, mais de façon positive. Tout est allé hyper vite depuis la fin de saison. Je me suis mis de la pression. Les attentes extérieures m’en ont mis aussi. Et je n’ai pas réussi à jouer aussi relâchée. » La tâche de Bertrand Perret sera sans doute délicate, mais il va essayer de reconsolider des fondations légèrement ébranlées par une tournée américaine décevante, avec des défaites prématurées à Indian Wells comme à Miami. Mais il y a aussi le départ surprenant de Laura Legoupil avec lequel Caroline Garcia doit composer, même s’il doit être difficile à gérer. « On a fait un super travail pendant seize mois ensemble », a commenté la joueuse de 29 ans. « Quand on a commencé, j’avais énormément de difficultés physiques. Mon pied, le genou… On a réussi à bien soigner tout ça. À la salle, j’étais capable de faire de plus en plus de choses. Ces quelques mois ont été extraordinaires, sur le court et en dehors. Ce n’est pas facile, quand tu as enfin un corps en bonne santé, que la personne décide de continuer sa carrière différemment. C’est une période qui me rend anxieuse. Me sentir bien dans mon corps, c’est super important pour moi. »
Après la Billie Jean King Cup, Caroline Garcia disputera le tournoi WTA 500 de Stuttgart pour démarrer sa saison sur terre battue, avec ensuite les tournois WTA 1000 de Madrid et de Rome, avant l’apothéose avec Roland-Garros. La Lyonnaise devra ainsi retrouver cette confiance qui l’a ramenée vers les sommets l’an passé et qui semble lui faire défaut en 2023. « Oui, depuis le début de l’année, je l’ai perdue », a-t-elle confié. « Ça m’a manqué. Quand tu as seize balles de break et que tu n’arrives pas à en convertir une… C’est possible que l’adversaire ait très bien joué sur la majorité, mais peut-être qu’elle s’est sentie en confiance parce que je lui mettais moins de pression. L’année dernière, j’étais plus opportuniste. Dans le tie break contre Sakkari, par exemple, j’ai été moins opportuniste, j’ai fait moins mal. » Consciente de ses difficultés, la joueuse française ne s’est pas gênée pour évoquer la pression que son statut de Top 10 peut générer. D’où l’idée de travailler plus en profondeur sa préparation mentale. « Je l’ai déjà fait et je le fais un peu tout le temps », a expliqué Caroline Garcia. « L’année dernière, je travaillais avec une psy que la WTA offre aux joueuses. Depuis le début de l’année, on a fait des séances plus régulières parce que j’avais besoin d’exprimer certaines choses. Ça fait du bien de les exprimer à quelqu’un qui est neutre. Tu te rends compte que tu as des solutions en toi. Je vois ça comme un suivi général, plus intense à certaines périodes qu’à d’autres. Ça me permet de me vider ou de me poser de nouvelles bonnes questions. »
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @WeAreTennisFR, @TennisMagazine1, @20minutesSport
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