À Roland-Garros, Alexander Zverev semble remis de sa blessure… mais la route a été longue !

Tout le monde s’en souvient : il y a un an, lors d’une demi-finale dantesque face à Rafael Nadal (n°15), l’Allemand Alexander Zverev (n°27) s’était grièvement blessé à la cheville. Le processus de récupération de son articulation a été très long, ce qui explique en partie le manque de résultats du joueur de 26 ans depuis son retour à la compétition.

---

L’image est encore imprimée dans la rétine de tous les fans de tennis et on entend encore le cri perçant qui nous a fait froid dans le dos. L’année dernière, nous avions quitté Alexander Zverev (n°27) sur des béquilles, pour saluer une dernière fois la foule du Court Philippe-Chatrier, quelques minutes après avoir été évacué en fauteuil roulant. La blessure à la cheville du joueur allemand était violente et sa saison était alors terminée. La bataille faisait pourtant rage depuis près de trois heures entre l’Allemand et Rafael Nadal (n°15), en demi-finales de Roland-Garros, même si le score n’affichent que 7-6 (8), 6-6. C’est à ce moment-là que le joueur de 26 ans s’était tordu la cheville. Résultat : trois ligaments arrachés et une opération dans la foulée. Alexander Zverev est revenu à la compétition en début de saison 2023, mais il a attendu la fin de l’Open d’Australie pour faire appel au Croate Dalibor Sirola, responsable de la performance au Piatti Tennis Center, tout près de Monte-Carlo, où vit le joueur allemand, pour s’occuper de lui.

Préparateur physique très réputé, il a accepté d’aider Alexander Zverev à se reconstruire, tout en conservant ses fonctions de management en Italie. Et il suit encore le 27ème joueur mondial, comme à Roland-Garros, où il vient de se qualifier pour les huitièmes de finale. Après s’être occupé de joueurs comme Ivan Ljubicic, Milos Raonic, Maria Sharapova ou encore Jannik Sinner (n°9), Dalibor Sirola a raconté à nos confrères du quotidien L’Equipe le processus engagé ces derniers mois. « À Melbourne, Sascha ramait encore avec sa cheville, elle pouvait même encore être douloureuse, notamment après les longs matches ou les longues séances », a-t-il d’abord expliqué. « Elle était même gonflée, parfois, après l’effort ! Et quand on a commencé, il y avait une grande différence d’élasticité entre ses deux chevilles. Il décollait beaucoup moins quand il sautait en s’appuyant sur la droite que sur la gauche. On s’est concentré sur cet aspect les deux premières semaines, en faisant beaucoup d’athlétisme, avec des exercices de course pour récupérer cette élasticité sur l’ensemble de son articulation, aussi bien au niveau du tendon d’Achille que des muscles jumeaux du mollet. Aujourd’hui, le retard est quasiment rattrapé. »

Cependant, le Croate n’a pas pu travailler comme il le voulait et il a dû s’adapter à la façon dont le joueur allemand récupérait de cette terrible blessure. « Quand vous commencez à travailler, en quelque sorte dans l’urgence, avec quelqu’un qui a un point faible comme ça, vous regrettez de ne pas avoir pu mettre en place tout le travail de l’intersaison, au moment où vous bénéficiez vraiment d’une longue période pour préparer quelqu’un sérieusement », a poursuivi Dalibor Sirola. « Et quand vous devez régler un problème si particulier, vous ne pouvez pas non plus commencer à agir sur d’autres spécificités que vous observez et auxquelles vous voudriez bien pouvoir toucher immédiatement. » De son côté, Alexander Zverev a également dû prendre son mal en patience avant de récupérer une confiance totale dans sa mobilité, surtout quand il a de nouveau posé les pieds sur terre battue. « Perdre tôt à Miami, en mars, a été un mal pour un bien, parce qu’on a pu bâtir deux semaines d’excellent entraînement », a expliqué le Croate. « Courir sur terre, glisser sur terre… Sacha était inquiet au début, mais avec le temps et les répétitions, les choses sont assez vite rentrées dans l’ordre. Juste après son deuxième tour, jeudi soir, quand il a eu fini de battre Alex Molcan facilement, et alors qu’il venait de refouler pour la première fois le sol du Chatrier, il nous a dit : ‘Aucun problème avec le court, désormais, tout va bien.’«  L’Allemand serait-il prêt à renouveler sa performance de 2022, en atteignant de nouveau les demi-finales du côté de la Porte d’Auteuil ?

Article rédigé par Yannick Giammona

Crédit photos : @atptour, @rolandgarros

À LIRE AUSSI :

Pourquoi Roland-Garros boude le tournoi féminin pour ses night sessions ?

Pour Novak Djokovic, à Roland-Garros, c’est « jeu, set et patch » !