Roland-Garros

L’exploit de Thiago Seyboth Wild à Roland-Garros est-il vraiment une surprise ?

Ce mardi, le Brésilien Thiago Seyboth Wild (n°172) a créé une énorme surprise au premier tour de Roland-Garros. En effet, il a sorti l’un des favoris au titre, le Russe Daniil Medvedev (n°2), et avec la manière, en plus ! Mais si son nom vous semble inconnu, vous devriez savoir que ce joueur aurait peut-être déjà explosé si le confinement, en 2020, n’était pas passé par là…


Souvenez-vous : en février 2020, Thiago Seyboth Wild (n°172) remportait, du haut de ses 20 ans, son tout premier trophée sur le circuit principal – et unique à ce jour. C’était au tournoi ATP 250 de Santiago, au Chili, sur terre battue. Il devenait, au passage, le plus jeune vainqueur d’un tournoi de la tournée sud-américaine sur terre battue depuis Rafael Nadal (n°15), en 2005. Vainqueur de l’US Open chez les Juniors, le joueur brésilien s’était alors approché du Top 100, avant que la pandémie de Coronavirus ne mette un coup d’arrêt soudain à sa progression. Il lui aura fallu trois ans pour s’en remettre, mais il semblerait qu’il ait enfin repris sa marche en avant. Avec, ce mardi, son tout premier match dans le tableau principal de Roland-Garros, après s’être extirpé des qualifications. Et quel match ! Un véritable thriller, face à Daniil Medvedev (n°2), récent vainqueur du Masters 1000 de Rome, conclu en cinq sets 7-6 (5), 6-7 (6), 2-6, 6-3, 6-4. « J’ai vu Daniil jouer pendant toute ma carrière chez les Juniors, jusqu’à aujourd’hui », a déclaré le joueur de 23 ans après sa victoire. « Jouer sur ce terrain contre ce genre de joueur, et le battre, c’est un rêve devenu réalité. En entrant sur le court, je voulais juste aller au filet autant que possible et utiliser mon coup droit contre le sien et cela a plutôt bien fonctionné. »

Là où Thiago Seyboth Wild a impressionné, c’est par son calme : il a frappé 69 coups gagnants sur l’ensemble de la partie ; de plus, il est revenu de deux sets à un, après avoir manqué deux balles de set dans la deuxième manche. Et tout ça alors qu’il disputait sa toute première rencontre de la saison sur le circuit principal ! Pas mal, même s’il a accumulé de la confiance en remportant deux trophées sur le circuit Challenger. « C’était assez difficile », a malgré tout confié le 172ème joueur mondial. « J’ai commencé à avoir des crampes dans le deuxième set. J’ai fait de mon mieux et j’ai essayé de jouer mon meilleur tennis et ça a marché. Je suis vraiment content de la façon dont j’ai joué. » C’est notamment grâce à ses montées au filet que le Brésilien a pu s’imposer. Au final, il a remporté 69% des points à la volée (38/55). Et, dans un cinquième set sous haute tension, il a scellé la victoire au service, avec un coup droit destructeur.

De son côté, Daniil Medvedev n’a pas semblé abattu. S’il avait été élevé au rang de favori pour cette édition 2023 de Roland-Garros, il ne faut pas oublier qu’il déteste la terre battue. Et il n’a dû son nouveau statut pour le Grand Chelem parisien qu’à une conjecture favorable : sa victoire au Masters 1000 de Rome, l’absence de Rafael Nadal et un tableau a priori dégagé, puisque ni Carlos Alcaraz (n°1) ni Novak Djokovic (n°3) ne se trouvaient dans sa moitié de tableau. Oui, mais. Il ne faudra jamais oublier que le Russe aura probablement toujours du mal à s’adapter à cette surface ocre. « À chaque fois que la saison de terre battue est finie, je suis content », a-t-il lâché en conférence de presse, où il est apparu complètement détendu. « Donc, aujourd’hui, je suis de nouveau content. Un quart de finale, un quatrième tour, plusieurs premiers tours, peu importe au fond : je suis content que ça s’arrête. Aujourd’hui, avec le vent et le court sec, j’ai eu la bouche pleine de terre dès le troisième jeu. Je n’aime pas ça. Peut-être que certaines personnes aiment bien manger de la terre, en avoir plein les sacs, les chaussures, les chaussettes – d’ailleurs si vous avez des chaussettes blanches, vous pouvez les jeter après la saison sur terre. Donc je suis content que tout ça soit fini. » En tout cas, pour Thiago Seyboth Wild, c’est loin d’être terminé. Il aura un bon coup à jouer pour avancer dans ce tournoi, même s’il devra se méfier d’un revenant : l’Argentin Guido Pella (n°423), 33 ans et tombeur du Français Quentin Halys (n°88) au super tie break de la cinquième manche.

Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @rolandgarros

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