Ce mardi, Giovanni Mpetshi-Perricard (n°237) va disputer son tout premier match dans le tableau principal de Roland-Garros. Âgé de 19 ans, il avait été demi-finaliste du tournoi juniors, il y a deux ans, en 2021. Après une préparation hivernale où il a côtoyé des joueurs comme Karen Khachanov (n°11) ou encore Daniil Medvedev (n°2), il se sent désormais prêt à plonger dans le grand bain…
On pourrait penser qu’il a un train de retard sur ses deux jeunes compatriotes, Arthur Fils (n°63) et Luca Van Assche (n°82). Si le vainqueur de Roland-Garros Juniors en 2021 et le finaliste sont déjà entrés dans le Top 100 du classement ATP, Giovanni Mpetshi-Perricard (n°237) progresse à son rythme. Ce qui lui a valu, quelque part, de recevoir une wild card pour intégrer directement le tableau principal de cette édition 2023 de Roland-Garros. Comme un coup de pouce à un jeune joueur qui travaille dur et montre tout de même une belle progression. En 2023, le Lyonnais a tout de même remporté son premier trophée en Challenger ; c’était en avril dernier, sur les courts en dur du Challenger 75 de Leòn, au Mexique. Classé 370ème joueur mondial en fin de saison dernière, Giovanni Mpetshi-Perricard a déjà progressé de 133 places, ce qui n’est pas anodin. Et il ne compte pas s’arrêter là, motivé par les résultats de ses pairs. Il doit d’ailleurs sa récente évolution à un changement de cadre opéré en fin de saison dernière : il a ainsi quitté Paris et le Centre national d’entraînement (CNE) pour passer une dizaine de jours sous les 30 degrés de Dubaï, avec son entraîneur Emmanuel Planque. Il a saisi l’opportunité qui lui était donnée de préparer la saison avec le Russe Karen Khachanov (n°11). « Ces jours-là, je n’ai jamais autant bossé sur le terrain et en dehors », a raconté le joueur de 19 ans à nos confrères du quotidien L’Equipe. « Je faisais des exercices un peu nouveaux. Franchement, je m’entraînais déjà beaucoup et plutôt bien mais là, c’était un niveau au-dessus en termes d’intensité, de répétition, de rigueur. Quand je rentrais le soir, j’étais mort, je dormais direct. »
Ensuite, Giovanni Mpetshi-Perricard est parti à Biot, dans les Alpes-Maritimes, pour poursuivre sa préparation au sein de l’Académie Mouratoglou. Là, un autre joueur l’a invité : Daniil Medvedev (n°2), accompagné de son entraîneur, Gilles Cervara. « J’étais stressé, c’était bizarre et perturbant de jouer contre lui : il fait des effets inversés, il joue rasant », a expliqué le 237ème joueur mondial. Toutes ces expériences lui ont servi et l’ont assurément fait progresser. D’autant plus qu’il a pu côtoyer d’autres joueurs de haut rang, comme le Polonais Hubert Hurkacz (n°14) ou un Lucas Pouille (n°670) en pleine reconstruction. « Ça m’a servi », a confié Giovanni Mpetshi-Perricard. « Je me suis dit : ‘Ce genre de mecs s’entraîne comme ça donc toi, tu dois t’entraîner comme ça.’ Après, le niveau ne m’a pas énormément choqué. Ils font des erreurs, s’énervent, sont contents comme nous. J’étais dépassé en termes de constance, mais pas en termes de niveau de jeu. J’étais à ma place, je n’étais pas ridicule quand on faisait des points, des gammes. Être dans l’intimité de ce genre de joueurs permet de se rendre compte que tu peux faire ta place. »
Ce que l’on remarque, c’est que le Lyonnais est désormais convaincu qu’il est à sa place parmi ces joueurs. Seule la constance semble encore lui manquer pour faire aussi bien qu’un Arthur Fils ou un Luca Van Assche : franchir la barre du Top 100. Mais tout vient à point à qui sait attendre et Giovanni Mpetshi-Perricard n’est pas du genre pressé. Même si une particularité accompagne son nom de famille lors de cette édition 2023 de Roland-Garros : sa petite sœur, Daphnée, invitée à disputer les qualifications, était la plus jeune joueuse dans ce tableau du haut de ses 14 ans. Quant au joueur de 19 ans, il va démarrer sa carrière en Grand Chelem, ce mardi dès 11h, sur les courts de la Porte d’Auteuil. Sur le Court 7, il affrontera un joueur qu’il connaît déjà, pour avoir perdu contre lui au premier tour du Challenger 75 de Florianopolis, en avril dernier, en deux sets 7-5, 7-5. Il s’agit de l’Argentin Genaro Alberto Olivieri (n°231), qui est passé par les qualifications et a déjà un pied dans le tournoi. Le chemin s’annonce sinueux mais qui a dit que la route vers les sommets était un long fleuve tranquille ?
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photos : @FFTennis
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