De plus en plus de joueuses et de joueurs de tennis rejoignent la plateforme OnlyFans. Quel est leur intérêt ? Pourquoi ce réseau social qui fêtera bientôt ses dix ans, et qui est mondialement connu pour ses contenus à caractère sexuel, veut-il parier sur des sportifs ? Grâce à nos confrères du quotidien L’Equipe, on peut désormais y voir plus clair…
OnlyFans, vous connaissez ? Pour les néophytes, il s’agit d’une plateforme qui permet de payer pour du contenu (photos, vidéos et diffusions en direct) via un abonnement mensuel. Pourquoi vous en parler aujourd’hui ? Pour la simple et bonne raison que de plus en plus de sportifs, dont des professionnels du tennis, se mettent à être actifs sur cette plateforme, connue pour ses contenus sulfureux. « Il va y avoir de plus en plus de joueurs de tennis dans les prochains mois », a d’ailleurs déclaré Chloé Paquet (n°243) dans un article du quotidien L’Equipe, elle qui a rejoint la plateforme il y a environ un an. « Je ne serais pas étonné que des grosses stars débarquent », a ajouté Jonathan Eysseric, néo-retraité et présent lui aussi sur OnlyFans. Pour l’instant, une petite dizaine de joueurs de tennis y sont présents, de Nick Kyrgios (n°671) à Pedro Martinez (n°92), en passant par Alexandre Müller (n°43). Créé en 2016, ce réseau social a pour objectif, en investissant le milieu du sport, de changer son image et d’élargir son audience.

Aujourd’hui, OnlyFans est plutôt connue pour son contenu érotique et pornographique, ce qui a fait parler quand les premiers joueurs de tennis l’ont rejoint. Cependant, selon Jonathan Eysseric, cette plateforme est bien « censée à la base rapprocher les fans de leurs idoles, ce qui n’avait pas trop marché car il y avait déjà Instagram. » Et à cause de cette réputation sulfureuse, l’ATP et la WTA refusent que le logo OnlyFans apparaisse en match. « Par rapport à l’image, ils ne veulent pas », a expliqué Océane Dodin (n°821), également présente sur OnlyFans. « On a le droit en interview de mettre des casquettes, des pulls avec le logo, mais au niveau des matches, quand ça passe à la télé, pour le moment on ne peut pas. » Alexandre Müller s’était fait taper sur les doigts par les instances au début de sa collaboration avec le réseau social. « L’ATP a refusé qu’Alex affiche le badge à l’Open d’Australie l’année dernière », a rappelé Jonathan Eysseric. Et si au début, les membres d’OnlyFans de faisaient chambrer dans les vestiaires, leurs pairs semblent être passés à autre chose. « J’étais un peu stressée, je pensais que ça allait faire un peu de bruit, mais il n’y a pas eu trop de réactions du vestiaire », a notamment confié Chloé Paquet. « Là c’est même l’inverse, on vient me demander des conseils parce que certaines sont approchées. »

La question que l’on peut se poser, c’est quel genre de contenu peut partager un acteur du tennis ? Prenons l’exemple d’Océane Dodin, dernière venue sur la plateforme. Ainsi, la joueuse de 29 ans propose à la fois des « insides », « les après-entraînements et plein de choses du tennis que je ne montre pas sur Instagram« , et « du contenu plus sexy » tout en ayant établi « des limites » avec ses proches. Ce qui semble fonctionner : « Là, j’ai plus de 1 000 messages en attente, c’est très actif, les gens ont très bien réagi. Il y a eu beaucoup de demandes. » Environ mille personnes se sont abonnées au compte de sa compatriote Chloé Paquet, qui reçoit « environ 30 messages par jour. » Sans la haine habituelle des réseaux sociaux. « Depuis un an, je n’ai pas reçu un seul message d’insultes », a-t-elle assuré. « Il n’y a pas de parieurs, que des gens qui aiment le tennis, des Français, des Américains… Je fais des lives, les gens me posent des questions sur ma carrière, mes objectifs, ils m’encouragent. » La 243ème joueuse mondiale doit tout de même régulièrement mettre les choses au clair avec ses nouveaux abonnés : « 50 % du temps, le premier message c’est : ‘est-ce que tu fais du contenu hot ?’ Je réponds non, pas du tout, je suis joueuse de tennis, je partage ma vie sur le circuit. Derrière, soit ils restent, soit ils se désabonnent, mais ça ne va pas plus loin. »