Ancien joueur professionnel, Aisam-Ul-Haq Qureshi est aujourd’hui président de la Fédération de tennis pakistanaise. Grâce à lui, le Pakistan accueille cette semaine son premier tournoi de tennis professionnel : le Challenger 50 d’Islamabad. Avec de belles perspectives de développement…
En février 2024, Aisam-Ul-Haq Qureshi est devenu président de la Fédération de tennis pakistanaise. Environnement n vingt-et-un mois plus tard, il vient de créer le premier tournoi professionnel à se disputer dans son pays : un Challenger 50 (échelon le plus bas), qui se joue cette semaine à Islamabad. « C’était un rêve », a affirmé l’ancien joueur pakistanais, dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Il y a eu beaucoup de discussions avec l’ATP. Mais il y a eu la guerre entre l’Inde et le Pakistan (entre avril et mai 2025, ndlr), les conflits israéliens, tout un tas de choses en lien avec la politique qui ont tout compliqué. » Ce qui ne l’a pas découragé, lui qui n’a jamais eu la chance de disputer un tournoi dans son propre pays. Classé 11ème joueur mondial chez les Juniors en 1998, il n’a confirmé qu’en double avec une finale à l’US Open, en 2010, avec l’Indien Rohan Bopanna ; et une demi-finale à Roland-Garros, en 2012, avec le Néerlandais Jean-Julien Rojer.
Mais c’était en 2002 qu’il avait peut-être fait le plus parler de lui. En effet, Aisam-Ul-Haq Qureshi avait choqué en s’associant à l’Israélien Amir Hadad. Un geste fort pour un représentant d’un pays qui ne reconnaît pas l’État d’Israël. « Avec Amir, j’ai appris sur la recherche de solutions, la paix et l’amitié », a-t-il expliqué. « Il ne fallait pas que l’organisation de ce tournoi soit vue comme une provocation à cause des conflits qui nous entourent. » Pour son nouveau tournoi à Islamabad, la question des frontières s’est posée, ainsi que la venue de joueurs indiens et israéliens. « Mais les visas dépendent des ministères, pas de l’ATP », a rappelé Aisam-Ul-Haq Qureshi. « Plusieurs fois, je n’ai pas pu aller jouer en Inde. Je n’ai jamais pu aller en Israël. Parfois, mon visa n’a pas été accepté en Chine. »
Cependant, c’est à un autre problème que le président de la Fédération pakistanaise a dû faire face : le Pakistan souffre d’une absence d’infrastructures pouvant accueillir un tournoi Challenger. « Ça peut sembler fou pour un pays comme la France, mais nous devions partir de zéro. Il a fallu construire le lieu, les vestiaires, les douches, les restaurants, les espaces pour les joueurs. Un vrai centre national de tennis. Nous avions de quoi accueillir des tournois juniors, mais rien au niveau professionnel. » Notez que Aisam-Ul-Haq Qureshi participera au tournoi en double, le dernier de sa carrière. Ensuite, le développement du tennis pakistanais sera sa seule priorité, avec notamment la construction des dix premiers courts couverts du pays.