Ce mardi, le Final 8 de la Coupe Davis sera lancé. En l’absence de Jannik Sinner (n°2), vainqueur ce dimanche des ATP Finals, et de Lorenzo Musetti (n°8), l’Italie aura du mal à faire figure de favori. Même si elle joue à domicile, à Bologne. D’ailleurs, le format est toujours critiqué par le trio de tête du tennis mondial. Alors, pourquoi la Coupe Davis ne séduit toujours pas les cadors ?
À partir de ce mardi, la phase finale de la Coupe Davis se déroulera à Bologne, en Italie. L’équipe de France est qualifiée, donc on suivra la compétition. Cependant, ce serait mentir que de prétendre que cette épreuve mythique bénéficie de la même aura depuis son changement de formule en 2018. Même si sa décision a fait polémique, Jannik Sinner (n°2) a refusé la sélection pour cette phase finale pour privilégier la préparation de la saison prochaine. « Avec le calendrier qui est le nôtre, la Coupe Davis, c’est compliqué », a-t-il expliqué la semaine dernière, depuis les ATP Finals de Turin. « C’est difficile d’avoir les meilleurs joueurs de chaque pays tous les ans. D’où l’idée d’une Coupe Davis qui s’étendrait sur deux ans. Ainsi, on pourrait avoir les demi-finales en début d’année et la finale vers la fin de l’année. Sur deux ans, on peut organiser de grands matches dans de grands stades. On pourrait faire quelque chose de plus grand que ce qu’il y a actuellement. » Par ailleurs, le joueur italien a regretté cette nouvelle formule qui impose un terrain souvent neutre. « Prenons l’exemple de Bologne. S’il devait y avoir un match entre les États-Unis et l’Australie, je ne dis pas qu’il n’y aura personne dans les gradins. Mais pourquoi ne pas faire une vraie Coupe Davis ? Malheureusement, je n’ai jamais pu jouer la vraie Coupe Davis, quand il y avait les matches à l’extérieur. Quand vous alliez en Argentine ou au Brésil où tout un stade était, non pas contre vous, mais pour l’équipe en face de vous. C’est ça la Coupe Davis, non ? Un match États-Unis contre Australie à Bologne, il manque le frisson propre à la Coupe Davis. »

Contrairement à son grand rival, Carlos Alcaraz (n°1) sera bien au rendez-vous de la phase finale de la Coupe Davis. S’il rêve de soulever son premier Saladier d’Argent, le n°1 mondial a fait savoir que jouer tous les ans la Coupe Davis n’était pas possible pour les meilleurs joueurs du monde. Lui aussi appelle à un changement de formule pour motiver les cadors du tennis mondial. « Franchement, je pense que la Coupe Davis fait partie de ces tournois auxquels on n’est pas habitué, car on joue pour son pays, avec ses coéquipiers », a-t-il notamment confié lors des ATP Finals. « C’est complètement différent. Je crois que représenter son pays est l’un des plus grands privilèges qu’on puisse avoir dans notre sport. Je suis d’accord, il faut absolument qu’ils fassent quelque chose pour cet événement. Jouer chaque année, ce n’est pas aussi bien que si on y jouait tous les deux ou trois ans. Je pense que si le tournoi avait lieu tous les deux ou trois ans, l’engagement des joueurs serait encore plus fort, car ce serait un événement unique et différent. On ne peut pas y jouer tous les ans. Je dirais qu’ils doivent faire quelque chose pour rendre la Coupe Davis unique. »

Enfin, Alexander Zverev (n°3) n’a pas hésité à critiquer le format de la Coupe Davis. L’Allemand a rejoint la position de Jannik Sinner qui demande une compétition tous les deux ans. « Je suis d’accord avec Sinner », a-t-il déclaré après son élimination aux ATP Finals. « La vraie Coupe Davis, ce sont les matchs à l’extérieur ou à domicile. Jouer les quarts, les demis et la finale sur une semaine, je n’aime pas. » Il a notamment reproché au tournoi de se dérouler à un seul endroit : « La vraie Coupe Davis, c’est une atmosphère. Jouer contre l’Italie en Italie, c’est complètement différent que de jouer contre l’Italie en Espagne. J’ai joué contre Nadal dans une arène de corrida quand même. C’est ça la vraie Coupe Davis. Dans un sens, c’est une exhibition qu’on appelle Coupe Davis. » Que faire pour redonner à cette compétition sa grandeur d’antan ? L’idée de ne la jouer qu’une année sur deux pourrait-elle aboutir ?
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