En pause forcée, parce qu’elle était épuisée par un calendrier surchargé, Ons Jabeur a révélé avoir traversé une période de dépression. La Tunisienne, trois fois finaliste en Grand Chelem, appelle ainsi la WTA à revoir l’organisation du circuit pour préserver la santé des joueuses.
Alors qu’elle s’est mise en pause forcée depuis plusieurs mois, Ons Jabeur a livré des confidences poignantes sur sa santé mentale et le rythme effréné du circuit WTA. Dans un entretien accordé à Sky Sports, la Tunisienne (ancienne n°2 mondiale) a expliqué avoir traversé une période de dépression et craqué face à la pression et l’intensité d’un calendrier qu’elle juge « inhumain ». « Le calendrier est en train de tuer tout le monde« , a ainsi affirmé la triple finaliste en Grand Chelem (Wimbledon en 2022 et 2023, US Open en 2022), appelant la communauté du tennis à « réduire le nombre de tournois. » Elle cite notamment les épreuves de Doha et de Dubaï, deux tournois WTA 1000 disputés coup sur coup. « Je veux y jouer, mais deux tournois d’un tel niveau à la suite, c’est trop. Et ils veulent en ajouter encore. Les tournois WTA 1000 sur deux semaines ? Aucune joueuse n’aime ça. »
Avant le début des WTA Finals, Iga Swiatek (n°2) n’a pas caché sa lassitude face à la densité du calendrier WTA. « Le calendrier est exagéré », a ainsi déclaré l’actuelle n°2 mondiale. « C’est un business avec des contrats et des licences, donc on ne peut pas tout changer du jour au lendemain. Mais la plupart des dirigeants savent que le plan est allé dans la mauvaise direction. » Affublée du surnom de « ministre du Bonheur » pour sa personnalité rayonnante, Ons Jabeur a admis avoir longtemps ignoré les signaux d’alarme. « Mon corps criait à l’aide depuis longtemps », a-t-elle confié. « Je ne l’ai pas écouté. Je pense que j’ai eu une dépression sans même m’en rendre compte, alors que les gens m’appellent la ministre du Bonheur. J’ai été triste pendant longtemps. » Au mois de juillet, la joueuse de 30 ans avait annoncé faire une pause pour se concentrer sur sa santé physique et mentale. Une décision rare sur un circuit où la densité du calendrier est souvent critiquée.

Régulièrement, la WTA assure que le bien-être des athlètes reste une priorité et affirme consulter régulièrement les joueuses pour adapter le calendrier. Les meilleures sont pourtant tenues, selon le règlement, de participer aux quatre tournois du Grand Chelem, à dix WTA 1000 et à six WTA 500, sous peine de pénalités au classement. Face à ces obligations, Ons Jabeur dit vouloir reprendre le contrôle : « J’en ai fini avec le fait que le calendrier dicte ce que je dois faire ou ne pas faire. Je me mets désormais en priorité. C’est un grand pas. » Ces propos font écho à ceux d’autres joueuses, comme Naomi Osaka (n°16), Emma Raducanu (n°29) ou encore Paula Badosa (n°25), qui ont également dû écourter leur saison pour des raisons physiques ou mentales. De plus en plus de voix s’élèvent au sein du circuit pour réclamer un aménagement du calendrier, jugé incompatible avec une carrière durable.