Autrefois court favori des attaquants et des serveurs, le Rolex Paris Masters version Défense Arena n’a pas fait que changer de salle. En effet, la surface semble avoir été ralentie, ce qui change totalement la donne. Analyse.
Giovanni Mpetshi Perricard (n°56) et Reilly Opelka (n°52), deux des cinq meilleurs serveurs du circuit, ont été éliminés dès le premier tour. Ce qui en dit long. En 2025, le Rolex Paris Masters s’est considérablement ralenti. Les statistiques, ainsi que les témoignages, confirment un changement radical de surface. Nous sommes bien loin du Masters 1000 de Paris-Bercy, ultra rapide en 2024. Les données ne trompent pas. Le « Court Pace Index », indicateur officiel de la vitesse des surfaces, est passé de 45,5 en 2024 à 35,1 cette année. Une chute spectaculaire ! En parallèle, la moyenne des points gagnés derrière la première balle recule à 72,5 %, contre 76 % l’an passé. Même sans s’attarder sur les aces, cette statistique traduit un jeu plus lent, où le service ne fait plus la loi.

« Le jeu est un peu plus lent que les années précédentes, mais plus passionnant », a confié Ben Shelton (n°6), heureux de voir des échanges plus construits, dans des propos relayés par RMC Sport. De son côté, Alexander Bublik (n°16) a qualifié les courts de « lents », avec un sentiment « étrange » lié à l’espace et au plafond plus haut. Cependant, Andrey Rublev a tenu à nuancer : « De l’extérieur, ça paraît lent, mais en match, c’est différent. » Carlos Alcaraz (n°1) l’avait d’ailleurs remarqué avant le début du tournoi : « C’est totalement différent de l’année dernière. C’est beaucoup plus lent, mais j’aime bien ça. On peut voir du vrai tennis, avec de longs échanges et pas seulement des services et des points courts ». S’il s’attendait à apprécier les conditions de jeu, le joueur espagnol s’est incliné dès son entrée en lice, éliminé mardi par Cameron Norrie (n°31), un joueur dont le jeu s’adapte parfaitement à ces nouvelles conditions.

Dans ces conditions, il semble difficile de dégager un favori pour soulever le trophée au Rolex Paris Masters. Les gros serveurs voient leur marge se réduire. Le service n’est plus une garantie, et la moindre balle courte se transforme en échange prolongé. À l’inverse, des joueurs complets et solides du fond, comme Jannik Sinner (n°1), Taylor Fritz (n°4) ou encore Daniil Medvedev (n°14), semblent mieux armés pour tirer parti d’un court plus lent. L’Italien, qui sait varier les trajectoires et dicter le jeu sans dépendre de sa mise en jeu, pourrait profiter de ce contexte et de l’élimination de Carlos Alcaraz pour aller chercher son premier Masters 1000 à Paris. Dans une période ou les vainqueurs de Masters 1000 ne sont pas forcément ceux que l’on attend, nous ne restons pas à l’abri d’une surprise, à l’image de la victoire de Valentin Vacherot (n°40), toujours en lice à Paris, lors du Masters 1000 de Shanghaï.
1 réflexion au sujet de “Avec le changement de salle, les courts du Rolex Paris Masters ont-ils été ralentis ?”