Tout le monde se souvient encore de Bernard Tomic (n°181), ainsi que de ses frasques, sur et en dehors des courts. Qualifié pour le tableau principal du tournoi ATP 250 d’Almaty, l’Australien a perdu au premier tour face à Corentin Moutet (n°41). Mais il était heureux, car depuis trois ans, le joueur de 32 ans s’est remis sérieusement aux affaires. On ne le reconnaîtrait presque pas.
Parfois, les premiers tours des tournois ATP 250 peuvent donner lieu à des entrées en lice face à des adversaires méconnus pour les têtes d’affiche. Tête de série n°8 du tournoi ATP 250 d’Almaty, au Kazakhstan, Corentin Moutet (n°41) a bien eu droit à un duel inédit, avec un match pour le moins improbable. Ainsi, le Tricolore a affronté l’ancien espoir déchu du tennis australien, Bernard Tomic (n°181), qui a failli le pousser dans un troisième set, ce lundi. À bientôt 33 ans, celui qui avait disputé les quarts de finale à Wimbledon en 2011 (à seulement 18 ans) et atteint la 17ème place mondiale en 2016 est encore là. À la différence près que désormais, il fait parler de lui pour ses performances sur le court et non plus pour ses frasques. Des polémiques en tout genre, il y en a eu, bien trop pour les compter, la dernière étant une photo en 2020 sur la plateforme OnlyFan avec son ancienne petite amie.

Au mois d’août 2022, Bernard Tomic était retombé au 825ème rang mondial. C’est là qu’il a décidé de reprendre sa carrière en main, après plusieurs années d’errance. « Je m’ennuyais, alors je suis revenu », a expliqué le joueur australien, dimanche soir, après avoir rallié le tableau principal à Almaty, dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « C’est un défi que je me lance à moi-même. J’étais un peu lassé il y a quelques années, je ne m’entraînais pas beaucoup quand j’avais 25-26 ans. J’ai fait une longue pause en quelque sorte, donc ça m’a pris du temps pour retrouver ce que je voulais vraiment faire. Ça va faire trois ans que j’ai repris correctement et les résultats commencent à suivre. Mais qu’est-ce que c’est dur ! Je vieillis, j’ai besoin de temps. » Sa victoire au deuxième tour des qualifications en témoigne, puisqu’elle a été arrachée au bout du tie-break de la troisième manche face au Suisse Marc-Andrea Huesler (n°251).

Toujours aussi peu soucieux du regard des autres, Bernard Tomic est entré dans le bureau du superviseur, encore dégoulinant de sueur dimanche soir, pour demander un jour de repos avant d’attaquer le tableau principal du tournoi ATP 250 d’Almaty. Ce qui lui a été refusé, puisqu’il a foulé le court lundi pour affronter Corentin Moutet, qui s’est imposé en deux sets 6-1, 7-6 (9). Il a ainsi enchaîné un sixième match en sept jours, après trois premières matches au Challenger 125 de Jinan, en Chine. « C’est un sport de fous sans déconner », a-t-il déclaré. « Mais si je suis là, c’est que je suis fou aussi, il ne faut pas que je compte les heures que j’ai passées dans ma vie à faire des trajets improbables. » Loin du strass et des paillettes, c’est au fin fond du Kazakhstan que Bernard Tomic poursuit sa renaissance. Il s’est ainsi retrouvé dans le tableau principal d’un tournoi ATP pour la deuxième fois seulement depuis 2021. Ces dernières années, il alterne plutôt entre les ITF, Challenger et qualifications de tournois ATP, avec pour objectif de retrouver le Top 100 avant de raccrocher. « Je ne sais même pas combien je suis au classement, je suis autour du top 150, non ? », s’est-il permis de plaisanter. « C’est avant tout une question de motivation. Là en sortant du court, je n’ai plus rien dans le moteur, je suis complètement à sec. Mais j’y trouve quand même du plaisir. Je fais ça pour me challenger. J’étais descendu près du Top 1000 il n’y a encore pas si longtemps, là, je vise le Top 100. Et si j’y entre, je verrai si ça me motive encore. Mais on ne va pas se mentir, je ne retrouverais jamais mon prime comme quand j’étais dans le Top 20. »