Ce mercredi, après avoir disputé sa première finale sur le circuit ATP, Valentin Royer (n°75) atteint son meilleur classement. S’il a pris tout son temps pour décoller au plus haut niveau, il compte bien s’y installer durablement. Ce qui est moins connu concernant le joueur tricolore, c’est qu’il a été formé à l’école serbe. Explications.
Finaliste au tournoi ATP 250 de Hangzhou, Valentin Royer (n°75) a réalisé la plus belle semaine de sa carrière. En Chine, il a battu des joueurs qui, il y a quelques mois encore, auraient semblé hors de portée, à l’image de Corentin Moutet (n°37), du grand espoir américain Learner Tien (n°51) et, plus encore, d’Andrey Rublev (n°14), qu’il a sorti au deuxième tour. Le plus impressionnant et sans doute le plus prometteur pour la suite, c’est l’impression qu’il dégage sur le court. Jamais il n’a l’air de surjouer ou d’être dépassé par l’enjeu. Ce qui se dégage de lui, c’est plutôt une forme de force tranquille, celle du joueur qui a le sentiment d’être à sa place. « Il y a une grosse partie de travail mental, il faut rester calme pendant tout le match », a-t-il expliqué, en conférence de presse, après sa qualification pour la finale. « Il ne faut pas gaspiller de l’énergie pour rien mais au contraire la sauver pour les moments importants, les moments cruciaux, ceux où il y a de la pression. Là, on a besoin de toute notre énergie. Je suis calme, mais je peux crier fort sur le court après certains points, mais je garde ça pour les points importants. Des moments comme ça, il y en a peut-être deux ou trois dans un match. Contre Tien, je pense qu’il y a dû y en avoir quatre. »

Il y a moins de huit mois, en février, Valentin Royer naviguait encore au-delà de la 200ème place mondiale. Après le tournoi ATP 250 de Hangzhou, il est désormais 75ème. À 24 ans, sacrée évolution pour ce joueur que personne n’avait vraiment vu venir, sa progression au classement ayant d’abord été le fruit de bons résultats dans des tournois du circuit Challenger, et pas toujours les plus huppés. Après avoir débuté à Pornichet, il a grandi en Europe de l’Est, de la Pologne à la République tchèque en passant par la Serbie, où il a été formé à l’académie de Janko Tipsarevic. Un parcours atypique qui a forgé son identité de joueur. C’est auprès de cet ancien n°10 mondial que Valentin Royer a appris à devenir un énorme bosseur, ainsi qu’il se définit aujourd’hui. Un « travaillomane », comme il l’avait dit en conférence de presse à Wimbledon après sa victoire contre Stefanos Tsitsipas (n°25). « Ce que j’ai réussi à produire sur le court cette semaine, ça traduit tout le travail qu’on fait tous les jours, jour après jour, avec mon équipe. On a une vraie éthique de travail, avec la même routine quotidienne« , a-t-il confié du côté de la Chine.