À l’US Open, le format du double mixte a été totalement repensé. Avec, au coeur de l’action, les stars du simple, et quelques joueuses parmi les meilleures en double. Mais surtout, un tournoi complètement dépoussiéré, avec un gros coup médiatique. Alors qu’il débute ce mardi, en pleine semaine de qualifications, on attend de voir si ce double mixte apportera quelque chose de positif ou s’il restera une exhibition grandeur nature.
Avant même le début de l’US Open, le pari semblait réussi pour les organisateurs du Grand Chelem new-yorkais : faire parler d’eux et du nouveau format du double mixte. Avec en majorité des stars du simple qui seront alignées, et un total de seize paires en lice, ce mardi et ce mercredi, au coeur d’un format express, avec seulement deux jours de compétition et un sacré prize money à la clé : 1 million de dollars à se partager pour les vainqueurs (contre 200 000 dollars en temps normal). Les matches seront plus courts (deux sets gagnants de quatre jeux), sans avantage et avec des tie-breaks à quatre partout et un super tie-break de dix points au troisième set. Seule la finale se jouera avec des sets de six jeux, avec les mêmes autres règles que toutes les rencontres. Notez que sur les seize paires en lice, les huit premières étaient inscrites grâce à l’addition des classements WTA et ATP du duo, la promesse étant d’aligner les meilleurs joueurs et joueuses pour une réunion au sommet entre ce qui se fait de mieux, les huit autres paires bénéficiant d’une invitation. Bien entendu, il y a eu de nombreux changements dans les paires annoncées au départ, il y a deux mois. Ainsi, Jannik Sinner (n°1) – s’il peut s’aligner après son forfait lors de la finale du Masters 1000 de Cincinnati – jouer aux côtés de la spécialiste du double Katerina Siniakova. Quant à Gaël Monfils (n°50), il sera finalement le partenaire de Naomi Osaka (n°25), suite au forfait de Nick Kyrgios.

Parmi les stars, on notera également la présence de Novak Djokovic (n°7), associé à sa compatriote serbe Olga Danilovic (n°43), ou encore de Venus Williams, 45 ans, pour un duo américain avec Reilly Opelka (n°66). Si l’idée d’attirer un nouveau public vers le tennis pour faire sens, le côté sportif semble passer à la trappe. Ainsi, ce double mixte ressemble plus à une exhibition lucrative qu’à un véritable tournoi du Grand Chelem. Et c’est bien ce qui fait grincer des dents chez les spécialistes de la discipline, mis de côté dans l’équation, alors que la paire italienne composée de Sara Errani et Andrea Vavassori, tenante du titre, est la seule vraie paire de spécialistes. Certains joueurs français, qui ont connu le triomphe en double, se sont d’ailleurs insurgés. De Kristina Mladenovic à Édouard Roger-Vasselin, en passant par Nicolas Mahut, ils semblaient tous d’accord. « Ça n’a rien à voir avec la compétition », confiait ainsi Nicolas Mahut à nos confrères du quotidien L’Equipe. « L’organisation doit annoncer que le double mixte est terminé, et que c’est une exhibition mixte avant l’US Open. Mais ce n’est plus un Grand Chelem, c’est un tournoi d’exhibition. On ne respecte pas la tradition du tournoi. À partir du moment où l’on parle du double mixte de l’US Open, pour moi il y a un vrai problème. On ne va pas faire croire que c’est un titre du Grand Chelem qui est en jeu. Mais ils ont réussi leur coup parce qu’on en parle, pour la première fois de l’histoire peut-être. En termes de spectacle, j’ai envie de voir ce que ça va donner et les fans sont ravis. »