Comme annoncé fin juin, Gabriel Debru (n°355) a décidé de mettre entre parenthèses le circuit ATP pour partir aux États-Unis. À bientôt 20 ans, il va ainsi tenter sa chance sur le circuit universitaire, alors qu’une blessure au poignet gauche l’a mis sur la touche depuis le mois de février. Un choix qui peut paraître étonnant, mais qui pourrait s’avérer intéressant pour la suite de sa carrière.
En ce mois d’août, loin du Masters 1000 de Cincinnati et de l’US Open, Gabriel Debru (n°355) va débarquer sur le campus de Champaign-Urbana, pour intégrer l’université de l’Illinois. Fin juin, l’annonce était officiellement faite : le joueur français, vainqueur de Roland-Garros chez les Juniors en 2022, va mettre sa carrière sur pause pour rejoindre son frère, Mathis, présent dans l’Illinois depuis 2022. En réalité, l’idée lui trottait dans la tête depuis deux ans, au moment où sa collaboration avec Boris Vallejo à la FFT a touché à sa fin. Mais ensuite, le jeune tricolore avait rejoint l’académie de Riccardo Piatti et découvert le Top 300 sur le circuit ATP. Il visait même grand pour la saison 2025. « Il s’est très bien préparé cet hiver », a expliqué Riccardo Piatti pour nos confrères du quotidien L’Equipe. « Il est parti en Amérique du Sud (en janvier, ndlr) pour prendre de l’expérience, gagner des points et se rapprocher du Top 100. Puis il y a eu la blessure. »

Ce poignet gauche, devenu trop douloureux, l’a contraint à se faire opérer en mai et à vivre une saison blanche. Et à prendre du retard sur des joueurs de sa génération, comme João Fonseca (n°52), certes plus jeune, ou encore Jakub Mensik (n°17). « Il pouvait effectuer sa rééducation ici puis reprendre sur dur, où il ne s’était pas du tout entraîné », a déclaré le légendaire entraîneur italien. « Ou partir en université. Je trouve ça bien de ne pas se mettre la pression pour revenir tout de suite. » La FFT a suivi le dossier et aidé à ce qu’il se concrétise. « C’est peut-être le moment de le faire », a confié Ivan Ljubicic, le directeur du haut niveau. « Si on parle de haut niveau, ce n’est pas un choix idéal mais il en a tellement envie que je le comprends. Le plus important, c’est qu’il récupère de sa blessure. »

Plusieurs raisons peuvent expliquer le choix de Gabriel Debru. À la fin de l’année, il n’aura quasiment plus de points à l’ATP. En cas de bons résultats et d’une place dans le Top 20 universitaire, il obtiendrait, grâce à l’accord entre l’ITA (Intercollegiate tennis association) et l’ATP, des invitations pour des tournois du circuit Challenger. Car en parallèle des rencontres avec sa fac, le joueur français pourra disputer des tournois sur le campus, où un Challenger et des Futures sont prévus en 2026, et ailleurs. Il devrait même pouvoir profiter d’un classement protégé (environ 250ème mondial), Aussi, il bénéficiera d’une bourse complète et devrait être payé dans le cadre d’un lucratif contrat appelé NIL (name, image, likeness). Enfin, Gabriel Debru va profiter de l’un des meilleurs complexes du pays, l’Atkins Tennis Center, avec ses 6 courts intérieurs et 20 extérieurs. À Champaign-Urbana, il peut faire -15 degrés l’hiver. Si bien qu’on joue en salle d’octobre à fin avril. Et uniquement sur dur. Une bonne occasion de progresser, pour ce terrien, sur une surface où il n’a jamais excellé : 31 victoires pour 33 défaites. Une opportunité aussi d’affirmer son identité de jeu, lui qui souhaite plus se porter vers l’avant.