Après plusieurs mois difficiles, ai cours desquels il a forcément pensé à prendre sa retraite, Adrian Mannarino (n°89) revit. Après une saison sur gazon honorable, il a réalisé deux belles perfs lors du Masters 1000 de Cincinnati, pour s’offrir un duel face à un des cadors du circuit : Jannik Sinner (n°1) !
Malgré les difficultés, Adrian Mannarino (n°89) n’est pas encore prêt à dire stop. Engagé au Masters 1000 de Cincinnati, le Français de 37 ans a brillamment dominé Tommy Paul (n°16), dans la nuit de lundi à mardi, pour rallier les huitièmes de finale. Après avoir perdu le premier set, il s’est battu pour finalement revenir à hauteur, avant de s’imposer en trois sets 5-7, 6-3, 6-4. « L’an dernier, c’était compliqué », a confié Adrian Mannarino dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Dès qu’on gagne quelques matches, on a tendance à croire que tout est plus facile, on voit un peu mieux le jeu, on panique un peu moins, on accumule de la confiance. Au contraire, quand les défaites s’enchaînent, le doute s’installe, on prend les mauvaises décisions, on panique. C’est pour ça que c’est important de surfer la vague quand elle est positive. Le match contre Paul, il aurait pu tourner en sa faveur. » Il s’agit ainsi d’un retour en lumière après une période sombre, où l’idée de raccrocher définitivement sa raquette l’a sérieusement effleuré. « Il y a eu des moments de doute », a ajouté le 89ème joueur mondial, retombé un temps au-delà du Top 100. « J’ai toujours tendance à y croire, mais les résultats sont révélateurs. Cette année, j’ai perdu contre de très, très mauvais joueurs sur des Challengers. Je me disais qu’il allait bientôt falloir que j’arrête parce que ça devenait ridicule. Mais, d’un autre côté, les gens avec qui je travaille ont réussi à me motiver et à me faire croire que c’était encore possible. Et là, j’arrive à avoir un petit moment où les résultats s’enchaînent. Mais il ne faut pas s’arrêter là, il faut continuer. J’ai l’impression de mieux jouer et ça fait du bien au moral. Parce que je peux vous dire que quand on ne se sent pas bien sur le court et qu’on enchaîne les défaites, on a vite le moral dans les chaussettes. »

L’année 2024 a été particulièrement éprouvante pour Adrian Mannarino. Les défaites successives ont miné sa confiance, le plongeant dans une spirale négative. « On ne maîtrise pas tout, non », a déclaré le joueur tricolore. « Mais on peut continuer à s’entraîner dur, à bosser physiquement. C’est vrai que quand les mauvais résultats s’enchaînent, c’est un peu plus dur de se lever le matin pour s’entraîner, mais il faut s’accrocher, continuer à bosser. J’ai la chance que ce ne soit pas trop compliqué pour moi de me lever le matin pour aller à la gym et m’entraîner. Ça peut paraître con pour certains, mais j’aime ça, j’aime faire du sport. Du coup, j’ai peut-être tendance à mieux rebondir que certains qui restent au fond du trou. C’est mon mérite. Je n’ai pas que des points forts dans mon jeu, mais ça, j’arrive à le maîtriser plutôt bien. J’ai le mérite de m’accrocher. » Pire encore, certaines performances décevantes sur le circuit Challenger ont failli avoir raison de la carrière du Français, comme évoqué plus tôt. Mais il n’a pas lâché, à aucun moment, quitte à être le seul à croire en lui.

Et, petit à petit, la tendance s’est inversée. Les victoires ont commencé à s’accumuler, et la confiance à revenir. Il faut aussi souligner l’importance de son entourage, qui a su le remotiver, lui redonnant l’espoir de renouer avec le succès. « Moi, j’y croyais », a expliqué Adrian Mannarino. « Mais quand tu es le seul, ça devient un peu dur. Mais quand des personnes en qui tu as confiance y croient aussi, ça aide. Des gens qui te caressent dans le sens du poil, il y en a beaucoup. Des gens qui te mitraillent dans le dos, aussi. Il faut être imperméable aux critiques et réussir à garder confiance envers les gens avec qui on travaille. Tout seul, c’est compliqué, ce n’est pas un métier facile. Mais, à plusieurs, c’est un peu plus facile. Je remercie vraiment mon coach (Erwann Tortuyaux, ndlr) qui m’a poussé dans les moments durs. C’est notre victoire à tous les deux. » Résultat : ce mercredi, dans la chaleur de Mason, Adrian Mannarino affrontera l’Italien Jannik Sinner (n°1), ce qui se fait de mieux en ce moment dans le tennis mondial, pour une place en quarts de finale. Mais l’important est ailleurs pour le Français, à qui on va laisser le mot de la fin : « C’est sympa, j’ai l’impression de plutôt bien rejouer au tennis. »
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