Chaque année, lors de la tournée nord-américaine sur dur, joueuses et joueurs doivent composer avec un cocktail explosif : la chaleur et l’humidité. À Cincinnati, les extrêmes sont à leur comble, en témoigne l’abandon d’Arthur Rinderknech (n°70), ce lundi, après avoir frôlé le malaise. Comment font-ils alors pour gérer ces conditions de jeu très difficiles ?
À Mason, où a lieu le Masters 1000 de Cincinnati, la température ressentie était de 39°C samedi, et environ 41°C lundi. Quant à l’humidité, elle était autour des 82% samedi, redescendue à 62% ce lundi. Il n’empêche. Ainsi, sur les courts, les organismes sont mis à l’épreuve. En témoigne l’abandon d’Arthur Rinderknech (n°70), ce lundi, au troisième tour. Au bord du malaise, il s’est même effondré en fond de court, à l’ombre. Par conséquent, ces conditions extrêmes prennent une part importante dans les duels disputés. « Il faut juste essayer de tout remettre à zéro entre chaque point », expliquait le joueur français après sa victoire au deuxième tour. « Bien respirer, boire de la bonne manière, manger de la bonne manière. (…) Faire du sport comme ça, en plein cagnard, ce n’est pas très bon pour le corps ou la tête. Mais c’est pareil pour tout le monde et il faut faire avec. » Quant à Jannik Sinner (n°1), qui n’a passé qu’une petite heure sur le court pour son retour après son titre à Wimbledon, il en est arrivé à la même conclusion : « L’an passé, nous nous sommes préparés à Dubaï, où il fait beaucoup plus chaud qu’à Monaco ou qu’en France et je pense que c’était un très bon choix. On pense renouveler cette expérience là-bas ou à Doha. Mais je pense que le facteur principal dans ce cas-là est la préparation mentale : il faut être prêt à accepter ces situations de chaleur et d’humidité intenses, en les acceptant, parce que ce sont les mêmes pour les deux joueurs. »
Si le joueur italien évoque l’aspect mental, il glisse par ailleurs une des clés pour mieux supporter ces conditions : s’y être plongé en amont des tournois. Une préparation spécifique qui permet d’intégrer ces éléments météorologiques qui peuvent venir perturber le corps et ainsi le déroulé des rencontres. Dans le livre des règles de la WTA, un paragraphe est consacré aux conditions météo extrêmes et se base sur un index : le WBGT (Wet bulb globe température), l’indice de température au thermomètre-globe mouillé, qui combine la température, l’humidité, la vitesse du vent, l’angle du soleil et la couverture nuageuse. Deux cas de figure peuvent être atteints : une modification du déroulement du match ou carrément une suspension du match. Pour modifier le déroulement du match, il faut par exemple atteindre un mix entre 60 % d’humidité et une température de 32,2°C. Une suspension serait par exemple atteinte à 90 % d’humidité et une température supérieure à 32,2°C.
C’est sur ce même indice que se basent les tournois du Grand Chelem qui ont adopté une politique liée à la chaleur (tous hormis Roland-Garros), même si leur manière de l’appliquer peut varier. Seule la phrase suivante offre une ouverture pour un arrêt des matches : « Lorsque les conditions météorologiques ou autres menacent la sécurité immédiate des joueurs, des spectateurs, des officiels ou de toute autre personne présente sur le site du tournoi, le superviseur peut suspendre ou reporter le ou les matches jusqu’à ce que, selon lui, la menace pour la sécurité ne soit plus évidente. » Quoiqu’il en soit, nous n’avons encore jamais vu un match être interrompu, en dehors de l’abandon d’un des deux joueurs, alors que souvent leur organisme souffre quand même de la chaleur et de l’humidité. Les instances attendraient-elles qu’un véritable accident se produise pour revoir leurs règles ?
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