Samedi, Victoria Mboko (n°85), âgée de seulement 18 ans, a surpris la tête de série n°1 du tournoi WTA 1000 de Montréal. Elle a ainsi éliminé Coco Gauff (n°2), vainqueur notamment de Roland-Garros, pour devenir la plus jeune quart de finaliste canadienne en près de quarante ans.
La plupart des jeunes joueuses ont besoin de plusieurs années pour gravir les échelons inférieurs du tennis professionnel. Cependant, Victoria Mboko (n°85), 18 ans seulement, y est parvenue en quelques mois. Elle a disputé son premier match sur le circuit WTA en mars, et voilà quelle s’offre déjà sa première Top 10, quelques mois après ! Ce samedi, elle a éliminé Coco Gauff (n°2), tête de série n°1 du WTA 1000 de Montréal, en deux sets 6-1, 6-4. Avec la manière, donc ! Elle est ainsi devenue la plus jeune joueuse à atteindre les quarts de finale de ce tournoi… depuis Coco Gauff, elle-même , il y a trois ans. « C’est incroyable », a déclaré la joueuse de 18 ans, en français, lors de son interview sur le court. « Je suis tellement heureuse d’avoir battu une si grande championne. » Victoria Mboko est seulement la deuxième joueuse bénéficiaire d’une wild-card de l’ère Open à vaincre la tête de série n°1 à l’Open du Canada, après Stéphanie Dubois en 2006 (contre Kim Clijsters). Elle est la cinquième plus jeune joueuse à vaincre la tête de série n°1 dans un WTA 1000 depuis l’introduction du format en 2009, devançant seulement Coco Gauff (Rome en 2021), Mirra Andreeva (Indian Wells en 2025), Belinda Bencic (Toronto en 2015) et Kai Chen Chang (Tokyo en 2009). Elle est également la plus jeune Canadienne à atteindre les quarts de finale à l’Open du Canada depuis Helen Kelesi en 1987.

En début de saison, Victoria Mboko était classée 333ème joueuse mondiale. Avant le début du WTA 1000 de Montréal, elle avait déjà grimpé au 85ème rang mondial. Sa victoire contre Coco Gauff la propulse à la 53ème place du classement. Une victoire de plus la propulserait à la 24ème place. Au début de l’année, la joueuse canadienne a débuté par 20 victoires consécutives dans des tournois plus petits, avec quatre titres. Elle s’est qualifiée au WTA 1000 de Rome – son deuxième tournoi WTA – et a poussé Coco Gauff dans un troisième set au deuxième tour. « Je suis sûre que nous aurons encore beaucoup de batailles à l’avenir », a d’ailleurs déclaré la n°2 mondiale. « Oui, je pense qu’elle va connaître beaucoup de succès sur le circuit. » L’ascension extraordinaire de Victoria Mboko témoigne du pouvoir de la pensée positive et de la capacité à se fixer et à atteindre des objectifs qui peuvent sembler inaccessibles.

Ses parents, Cyprien et Godee, ont donné le coup d’envoi de cette histoire en fuyant le chaos de la République démocratique du Congo, un pays d’Afrique centrale réputé pour son instabilité. Ils se sont installés à Charlotte, en Caroline du Nord, où Victoria Vanessa Mboko est née en 2006. Elle a déménagé à Toronto à l’âge de quatre ans et a suivi les traces de ses trois frères et sœurs aînés dans le tennis. Gracia et Kevin ont tous deux continué à jouer à l’université, et Victoria s’est rapidement révélée être un prodige. Elle a participé à son premier tournoi ITF – à Prokuplje, en Serbie – à l’âge de 14 ans. En janvier et février 2025, elle a donc fait sensation en remportant 20 victoires consécutives et quatre titres en W35 – et un W75 – dans des contrées lointaines comme la Martinique et la Guadeloupe (France), Rome (Géorgie) et Manchester (Angleterre). Cela lui a valu une wild-card pour le WTA 1000 de Miami et, dans une séquence qui allait se répéter, elle a surpris Camila Osorio (n°57) au premier tour. Pour son deuxième tournoi WTA, elle s’est qualifiée à Rome, battant deux membres du Top 100. Ce lundi, elle tentera de poursuivre son rêve éveillé face à l’Espagnole Jessica Bouzas Maneiro (n°51). Rien ne lui semble impossible, pas même atteindre le dernier carré, à domicile.