Depuis le Canada, où se joue actuellement le Masters 1000 de Toronto, Alexander Zverev (n°3) rejoint les critiques visant l’extension du format des Masters 1000. Tête de série n°1, il ne s’est pas gêné pour appeller l’ATP à repenser un calendrier qu’il juge ingérable pour les joueurs et peu attractif pour les fans.
Historiquement, les Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami étaient les seuls à se disputer sur une douzaine de jours. Depuis les récentes réformes du circuit ATP, sept des neuf Masters 1000 se retrouvent désormais étalés sur deux semaines. Seuls les Masters 1000 de Monte-Carlo et de Paris-Bercy conservent leur format traditionnel sur une semaine. Cette évolution ne passe pas chez les joueurs du haut de tableau, particulièrement à l’occasion du Masters 1000 de Toronto, qui souffre cette année de nombreuses absences majeures. Alors qu’ils ne sont pas réellement diminués (rien de grave en tout cas), Jannik Sinner (n°1), Carlos Alcaraz (n°2) et Novak Djokovic (n°6) ont volontairement fait l’impasse sur ce tournoi, organisé à peine deux semaines après la fin de Wimbledon. Alexander Zverev (n°3), tête de série n°1 au Canada, a ainsi exprimé son mécontentement dans Nothing Major Podcast. « Vous avez neuf Masters 1000, qui sont obligatoires », a-t-il d’abord expliqué. « La plupart d’entre eux durent deux semaines désormais, sauf Monte-Carlo et Paris-Bercy. Et je pense que ce sont aujourd’hui les deux meilleures semaines du calendrier ATP. »

Vainqueur du Masters 1000 de Paris-Bercy en 2024, le joueur allemand n’a pas caché sa préférence pour les tournois plus courts. « Bercy, c’était génial », a-t-il ajouté. « Je veux dire, j’ai gagné, donc c’était encore plus génial pour moi. Mais vous arrivez là-bas, vous jouez vos cinq matches et vous repartez. Vous n’avez pas à rester coincé entre les matches ou à vous entraîner pour combler les jours off. C’est comme ça que les Masters 1000 étaient avant, et je pense que tous les joueurs adoraient ça. » Le n°3 mondial a également critiqué l’augmentation des tournois ATP 500 obligatoires. « Avant, il fallait jouer trois ATP 500 obligatoires, maintenant c’est quatre », a révélé l’Allemand. « Donc, à moins de zapper les gros tournois, vous vous retrouvez avec plus de vingt tournois dans l’année. » La longueur de la saison se retrouve de nouveau au cœur des débats : près de onze mois de compétition, avec à peine quatre semaines entre la fin de la saison 2024 et le début de 2025.

Alexander Zverev voit dans l’extension des Masters 1000 l’une des causes majeures de cette surcharge. « Prenez Alex de Minaur par exemple », a poursuivi le finaliste de l’Open d’Australie en début de saison. « Il a joué son dernier match de Coupe Davis le 25 novembre et son premier match de United Cup le 27 décembre. Vous avez un mois d’intersaison. Comment voulez-vous prendre deux semaines de repos et préparer votre corps pour une nouvelle saison ? Ce n’est plus possible. » Le joueur de 28 ans appelle ainsi l’ATP à revoir sa copie. « Je pense que c’est un sujet sur lequel l’ATP doit vraiment se pencher et trouver une solution », a-t-il demandé. « Honnêtement, je n’ai pas entendu un seul joueur dire qu’il aimait les Masters 1000 sur deux semaines. Je ne pense même pas que les fans aiment ça. Ils n’aiment pas attendre deux jours pour revoir leur joueur préféré. » Le joueur allemand a également pointé du doigt les limites de la vision seulement économique de cette réforme. « Je comprends que le tennis est un business, mais je ne suis pas sûr que ce plan fonctionne très bien actuellement », a-t-il conclu.