Avant 1973, le tournoi du Queen’s était mixte. Mais depuis plus d’un demi-siècle, il n’était plus réservé qu’au circuit ATP. Cette semaine, après des décennies d’absence, le circuit WTA fait ainsi son retour au Queen’s. Un retour attendu par la presse et les joueuses britanniques.
Après exactement cinquante-deux ans d’absence, le circuit WTA a enfin refoulé le prestigieux gazon du Queen’s, tournoi londonien emblématique faisant office de préparation à Wimbledon, avec la vedette locale Emma Raducanu (n°37) en reine de la deuxième journée, ce mardi. La poussière de Roland-Garros à peine retombée, la saison sur gazon a débuté dans l’ouest de Londres, et de manière historique puisque les femmes sont de retour au Queen’s pour la première fois depuis 1973. Le tournoi, mixte jusqu’à cette année-là, a ensuite été réservé uniquement aux hommes, tandis que le circuit féminin se trouvait un autre point de chute, à Eastbourne, sur la côte sud de l’Angleterre. Mais la Fédération britannique de tennis a récemment changé son fusil d’épaule. Son objectif : redonner un coup de projecteur sur le plateau féminin, au tout début de la saison sur herbe, la semaine précédant la venue des hommes. Malgré les forfaits des deux têtes d’affiche, la Japonaise Naomi Osaka (n°52) et l’Américaine Jessica Pegula (n°3), le plateau conserve de l’attrait avec la Tchèque Barbora Krejcikova (n°17), sacrée à Wimbledon l’an dernier mais éliminée d’entrée, et l’Américaine Madison Keys (n°8), titrée en janvier à l’Open d’Australie.

Mardi, la vedette du jour, se nommait Emma Raducanu, la Britannique qui a écrit l’histoire en remportant à 18 ans l’US Open (en 2021), pour sa première apparition et après être passée par les qualifications. Lundi, les spectateurs ont fait la queue pendant une heure pour voir la star associée à sa compatriote Katie Boulter (n°34) au premier tour du double. « J’adore jouer sur ces petits courts où l’on sent vraiment le soutien du public », a-t-elle raconté après son match. « J’étais en train de remplir ma bouteille et je discutais littéralement avec des personnes dans les gradins, tellement c’est proche. C’est vraiment très agréable. » Emma Raducanu peut rêver de prendre la relève d’Olga Morozova, dernière championne sacrée au Queen’s. Quand la Russe a triomphé, en 1973, c’était un autre monde. Les participantes arrivaient au tournoi en métro, elles devaient parfois se déporter sur un court en bois, à l’intérieur, quand la pluie jouait les trouble-fêtes, et la lauréate repartait avec seulement 1 000 livres sterling pour récompense de ses efforts. La gagnante de la finale, dimanche, recevra un chèque de 120 000 livres sterling (plus de 142 000 euros). Cependant, le montant de la dotation totale du tournoi féminin (1,043 million de livres soit 1,2 million d’euros) a fait débat avant le début de la compétition, étant inférieur de moitié à celui des hommes. En réponse aux critiques, la LTA s’est engagée à ce que le tournoi féminin soit doté d’une dotation égale d’ici à 2029.