Aucune night session du tableau féminin depuis le début du tournoi… Comme en 2024, Amélie Mauresmo, directrice de Roland-Garros, est critiquée pour l’absence de matches féminins en soirée sur le court Philippe-Chatrier. Pourtant, elle assume ses choix, car il est compliqué pour elle de prendre une autre direction avec un seul match en nocturne.
Pourquoi n’y a-t-il aucun match féminin en night session à Roland-Garros ? Chaque année, la question se pose en plein tournoi. En 2025, après quasiment une semaine passée du côté de la Porte d’Auteuil, il n’y a encore eu aucune rencontre du tableau féminin en night session. Ce match aux ambiances électriques est-il donc réservé aux hommes ? Amélie Mauresmo, qui a pourtant été une grande figure du tennis féminin, a dû répondre à ces interrogations en conférence de presse, vendredi. « Vous savez, c’est marrant parce que c’est la même question que l’on me pose année après année », a réagi la directrice du tournoi. Mais si les femmes avaient le droit de jouer le soir sur le Court Philippe-Chatrier, la question ne se poserait même pas. Si elle n’a pas écarté l’idée de planifier un match du tableau féminin en soirée, Amélie Mauresmo a reconnu une chose : tant que les femmes joueront en deux sets gagnants, il sera difficile de les faire jouer à la lumière des projecteurs. « Notre système d’avoir un match unique le soir n’a pas changé et, de fait, on ne va pas changer toute la façon de penser autour de cela », a reconnu Amélie Mauresmo.

Cependant, elle a rejeté tout autre argument car selon elle, ce n’est pas une question d’intérêt mais de temps de jeu. « Ce n’est pas que les filles ne méritent pas d’avoir une night session », a-t-elle insisté en conférence de presse. « Cela n’a jamais été le cas et je ne vais pas accepter que vous puissiez véhiculer ce message parce que c’est clair. Deux sets, ça peut aller très vite. Cela, c’est une question de temps de jeu. Ce n’est pas la qualité de jeu, ce n’est pas le niveau qu’elles peuvent déployer. Non. Je ne parle pas de cela. Qu’est-ce que vous feriez-vous ? » Et Amélie Mauresmo le reconnaît : il est impossible de satisfaire tout le monde et de remplir l’ensemble des critères souhaités par toutes les parties. Elle prend donc des choix qu’elle est prete à assumer jusqu’au bout. « Ce sont des choix », a assumé la patronne. « Parfois on ne peut pas satisfaire tous les critères. On ne peut pas cocher toutes les cases. Il faut opérer des choix. »

Pourtant, vendredi en début d’après-midi, Ons Jabeur (n°36) a souligné sur ses réseaux sociaux que « personne ne contestait la grandeur du tennis » joué sur le circuit masculin. « Mais mettre à l’honneur une moitié du sport ne devrait pas signifier qu’on ignore l’autre », a ajouté la joueuse tunisienne. « Quand une femme gagne 6-0, 6-0, on dit que c’est ‘ennuyeux, trop facile’. Quand on homme y parvient, on parle d’une ‘démonstration de force, d’un joueur inarrêtable’. » Interrogée sur la question après s’être qualifiée pour les huitièmes de finale, Iga Swiatek (n°5) n’a pas été aussi impartiale. Si elle ne veut pas trop se mouiller, la Polonaise souhaiterait que les femmes soient mises sur un pied d’égalité. « Il devrait y avoir une égalité », a expliqué la triple tenante du titre. « Personnellement, je n’ai pas de position catégorique sur le sujet. Je veux juste faire mon travail et je suis le programme que l’on me donne. Mais oui, il doit y avoir une égalité, parce qu’un match de tennis féminin peut tout autant être un spectacle divertissant qu’un match de tennis masculin. Comme vous l’avez vu aujourd’hui : il y avait des olas pendant mon match. On peut donc aussi donner un spectacle intéressant. C’est la raison pour laquelle je pense que l’on devrait être sur un pied d’égalité. » Rendez-vous en 2026 pour voir si les choses évoluent ?