Ce mercredi, Damir Dzumhur (n°69) a fait mal au clan français, puisqu’il a éliminé Giovanni Mpetshi Perricard (n°37) au deuxième tour de Roland-Garros. Pourtant, son histoire mérite d’être racontée, puisqu’il est un véritable survivant. Après être né sous les bombes à Sarajevo, il aurait pu mourir d’une pancréatite, il y a trois ans, ce qui en fait le miraculé de Roland-Garros. Car il s’en est sorti, même si la pandémie de Coronavirus avait mis un coup d’arrêt à sa carrière.
Damir Dzumhur (n°69), au-delà d’être le tombeur de Giovanni Mpetshi Perricard (n°37) au deuxième tour, fait figure de miraculé à Roland-Garros. 23ème joueur mondial en 2018, il avait chuté au classement mondial suite à la pandémie de Covid-19, qui a été un véritable coup d’arrêt pour lui. « Avec le Covid, il a coulé. Il est devenu fêtard, il a perdu l’hygiène de vie d’un athlète de haut niveau », a raconté Petar Popovic, l’entraîneur serbe qui l’a épaulé entre 2018 et 2020. Conséquence, il est sorti du Top 100, jusqu’à atteindre son pire classement en août 2022, une 243ème place mondiale au classement ATP. Pendant près de deux ans, il a erré sur le circuit secondaire, retrouvant sa place parmi les 100 meilleurs une première fois en août 2024, parvenant petit à petit à la pérenniser pour remonter dans le Top 70 il y a peu.

Le pire moment du joueur bosnien dans toute cette période ? Damir Dzumhur l’a vécu lors des qualifications de Roland-Garros, un tournoi forcément particulier pour lui, en 2022. Après s’être fait sortir d’entrée par Fernando Verdasco, il a ressenti de violentes douleurs à l’estomac, au point d’être admis aux urgences, à Paris, où on lui a détecté une pancréatite aiguë. « J’ai perdu onze kilos en quelques jours », a-t-il raconté dans une longue interview accordée au site spécialisé Clay, en avril dernier. « C’était très soudain et tout s’est passé très vite. J’étais à Roland-Garros en 2022 et je jouais contre Fernando Verdasco lors des qualifications. Peu de temps après le match, j’ai ressenti une forte douleur à l’estomac, qui a augmenté de plus en plus. Et à un moment donné, j’ai réalisé que quelque chose n’allait pas, parce que ce n’était pas une douleur normale, c’était très fort et rare. Après une consultation avec le médecin sur place, ils m’ont envoyé dans un hôpital à Paris. J’ai eu de la chance qu’ils me prennent en charge tout de suite, car j’avais une inflammation du pancréas, une maladie très grave. Le médecin qui m’a examiné m’a dit que j’avais de la chance d’être jeune et en bonne forme, car quelqu’un de plus âgé ou de plus faible aurait pu facilement mourir avec ce genre d’inflammation. C’était une période difficile, mais je m’en suis sorti assez rapidement. Je suis retourné sur le court de tennis seulement quatre mois après l’incident. Je suis tellement heureux de pouvoir avoir une vie normale, de pouvoir jouer au tennis, parce qu’à ce moment-là, je pensais vraiment que c’était la fin de ma carrière. »

Tellement heureux que le Bosnien ne s’est même pas rendu compte qu’il avait gagné après avoir remporté la balle de match face à Giovanni Mpetshi Perricard, ce mercredi. En tout cas, il est bien de retour et à 33 ans, il en veut encore. Si Petar Popovic assure qu’il a arrêté de trop faire la fête, il pourrait faire figure d’épouvantail dans ce tableau masculin de Roland-Garros. Même si, au troisième tour, il aura fort à faire face au tenant du titre : Carlos Alcaraz (n°2). Mais au tennis, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Et si Damir Dzumhur parvenait à gêner le petite génie espagnol ?
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