Ce dimanche, Richard Gasquet (n°148) entamé sa dernière campagne au Masters 1000 de Monte-Carlo. Invité par les organisateurs, ce tournoi tient toujours une place particulière dans son cœur. Car c’est là qu’il s’est révélé : une première fois à 15 ans, en s’extirper des qualifications, puis une seconde fois en 2005, en battant le n°1 mondial, Roger Federer.
Pour Richard Gasquet (n°148), l’aventure professionnelle sur le grand circuit a commencé à Monte-Carlo, en 2002. Grand espoir du tennis français, il vient de grimper de 500 places au classement ATP, suite à une tournée de Satellites (l’ancêtre du Challenger) en Espagne. Cette tournée avait pourtant failli être abrégée, avec un abandon en plein match de la deuxième étape contre Édouard Roger-Vasselin. Mais grâce à ses résultats, le jeune Richard Gasquet, seulement âgé de 15 ans, recevait une invitation pour disputer les qualifications à Monte-Carlo. Classé au 589ème rang mondial, le Tricolore battait successivement Nikolay Davydenko (83ème mondial) puis Adrian Voinea (65ème mondial) pour rejoindre le tableau principal de son premier tournoi sur le circuit ATP. « Monaco, pour moi, représentait surtout la sortie loisir principale de l’année quand on partait en voiture avec mon père pour aller sur le tournoi en spectateurs », s’est-il remémoré dans sa biographie, publiée en 2022. « En qualifs, mon père a surtout peur que je me fasse désosser. Mais je ne ressens rien de tout ça. J’avais tellement confiance… Je franchissais une étape dans le niveau de mes adversaires, mais c’est comme si je hissais le curseur sans m’en apercevoir. »
En effet, tout paraît facile pour Richard Gasquet, qui s’offre au premier tour du tournoi l’Argentin Franco Squillari (7-6 [5], 3-6, 7-5), demi-finaliste à Roland-Garros deux ans auparavant. Une première victoire sur le circuit principal à seulement 15 ans… « Mais moi, ça ne me marque pas sur le coup », a ajouté le joueur français. « Je lève à peine le bras une fois le match fini. Parce que neuf mois avant, j’étais encore en train de jouer au foot avec les copains. Parce que je n’allais ni sauter de joie, ni faire le tour du stade avec ma timidité. Parce que j’étais juste baigné d’une joie simple, celle d’être là sans fantasmer sur la suite. Mais j’ai tout de suite compris que ce match allait être une déflagration. La première chose que je me suis dit le soir, c’est : ‘Ouh la la, ça fait du bruit !’« Anecdote révélée par nos confrères du quotidien L’Equipe : mal à l’aise sous les regards des stars de l’époque (parmi lesquelles Juan Carlos Ferrero ou encore Andy Roddick), Richard Gasquet ne partage pas le même vestiaire qu’eux et préfère s’exiler dans celui des membres du Country Club. Au deuxième tour, il affrontait Marat Safin, alors n°6 mondial. Une défaite logique en deux sets 6-4, 6-1, mais cette première expérience au plus haut niveau a laissé des traces. « Je pense vraiment que cette rencontre contre Safin, avec l’avant match, va rester comme le plus grand moment de ma carrière », a confié le Biterrois. « Il était arrivé au stade en Mercedes, avec son grand sac Adidas, et je l’avais suivi avec mes yeux d’enfant de Sérignan. (…) Dans le couloir avant de rentrer, puis pendant le match, j’ai vécu un moment d’émotion inimaginable pour un ado, contre l’idole de notre génération sur le plus beau court du monde, comme si j’allais jouer à la PlayStation. »