Habitué du circuit secondaire, Corentin Denolly (n°328) vient de vivre trois jours inoubliables au tournoi ATP 250 de Houston. En effet il y a décroché sa première victoire sur le circuit principal, après etre sorti des qualifications. Loin d’un tournoi Fitures en Géorgie où, en 2023, un chien errant l’avait méchamment mordu.
Cette semaine, Corentin Denolly (n°328) dispute au tournoi ATP 250 de Houston (terre battue) le tout premier tableau principal de sa carrière sur le circuit ATP. Jamais il n’avait imaginé s’engager au Texas, mais une série de désistements lui a permis d’entrer dans le tableau des qualifications. Il est sorti vainqueur de ses deux matches, avant de franchir le premier tour dans le grand tableau. « Ça faisait un moment que je voulais faire la tournée de Challengers en Floride », a confié le joueur de 27 ans dans des propos relayés par nos confreres de RMC Sport. « Sur la première liste de Houston, j’étais 23ème alternate, mais j’y croyais encore. Il y a eu beaucoup de désistements et j’ai acheté mon billet d’avion mercredi après-midi. Je suis arrivé sous la pluie et je n’ai pas pu taper une balle avant mon premier tour des qualifications contre le Japonais Trotter. » Ce qui ne l’a pas empêché de l’emporter, avant d’affronter son compatriote Adrian Mannarino (n°144). « Je savais qu’il n’était pas trop en confiance mais ça a été compliqué », a-t-il ajouté. « La terre, là-bas, est rapide. Rien à voir avec celle de Roland-Garros. Le problème, c’est qu’il y avait un taux d’humidité assez incroyable. J’aime la chaleur mais j’ai dû boire six litres d’eau. Au début du troisième, je suis au bord des crampes, je me fais breaker mais je suis revenu et ça s’est joué au tie-break. »

Au premier tour du tableau principal, Corentin Denolly a éliminé l’Américain Brandon Holt (n°115) en deux sets 7-6 (7), 7-6 (8). Pas de quoi s’enflammer pour le joueur tricolore, tout de même heureux que le destin lui sourie cette semaine. « C’est vrai que je réalise qu’il y a plein de gars qui sont toujours à zéro victoire sur le grand circuit », a expliqué le joueur français. « Mais je ne m’enflamme pas car je n’ai pas l’impression de jouer chaleur. Je suis conscient que j’ai eu des tirages sympas. Holt, c’est l’Américain pur, qui joue très bien sur dur. Mais je le sentais pataud. Je voulais le voir sur des glissades… Sur les gros rallyes, c’était compliqué pour lui. Mon jeu de terre, il est inné. » Il faut savoir que Corentin Denolly ne joue plus que sur terre battue. Après une blessure au pied, les appuis sur dur sont devenus trop traumatisants pour lui. Grand espoir chez les Juniors, ce gaucher avait atteint le 3ème rang mondial et les demi-finales à Roland-Garros en 2015, mais la suite a été plus compliquée. Il fait partie de ceux que l’on catalogue un peu trop facilement parmi les galériens du circuit. Son quotidien, ce sont les Futures et les Challengers, aux quatre coins du monde. Il aime d’ailleurs disputer le Challenger de Kigali, au Rwanda, chaque année. « On a cette chance de faire un métier où on peut voyager », a déclaré le 328ème joueur mondial. « J’adore découvrir des nouveaux pays, des nouvelles cultures. Je suis dans cette philosophie. Au Tennis Club de Paris, Julien Benneteau dit que je suis l’ambassadeur du Rwanda parce que j’y ai joué plein de fois. Effectivement, je connais l’ambassadeur. Je ne dis pas que je suis chez moi là-bas mais un petit peu! Si je dois retourner à Kigali, j’ai deux maisons où dormir. »

Cependant, selon nos confrères d’Eurosport, sa ville favorite est Santiago (au Chili). Depuis le début de la saison 2025, il a beaucoup joué en Asie et en Afrique, avant de s’envoler pour les États-Unis. Quoiqu’il en soit, Corentin Denolly a beaucoup voyagé, et il n’en garde pas que de bons souvenirs. « C’était en octobre 2023, dans un Futures à Telavi », a-t-il raconté en conférence de presse. « Il y avait beaucoup de chiens errants dans les rues et j’avais été mordu par un chien. J’ai encore ma cicatrice sur le tibia. On voit bien les deux crocs. C’était en rentrant dans mon Airbnb. Je n’étais pas à l’abri que le chien ait une merde. Le propriétaire a été cool il m’a directement emmené aux urgences. Mais bon, on n’était pas à Tbilissi… J’ai eu ma dose de vaccins et je n’ai pas été embêté trop longtemps. J’ai gagné le double avec un pote en jouant sur une jambe. Au final, je m’en étais bien tiré. Le chien m’avait juste mordu mais il aurait pu s’accrocher à ma jambe et vouloir me déchiqueter ! » Au Texas, son parcours semble inespéré. Quoi qu’il arrive, il a la garantie de gagner une soixantaine de places pour décrocher dans une semaine le meilleur classement de sa carrière, aux alentours de la 270ème place. De quoi le rapprocher du cut des qualifications pour Roland-Garros, à la fois très lucratives financièrement et riches en points. Au deuxième tour du tournoi ATP 250 de Houston, il affrontera un autre joueur américain : Aleksandar Kovacevic (n°79).