Ce mardi, Gaël Monfils (n°46) jouera pour une place en quarts de finale du Masters 1000 de Miami. À 38 ans, il n’a pas hésité à modifier la technique de son deuxième service en début d’année. Le but était de retrouver plus d’impact en seconde balle. Le résultat est sans appel.
Gaël Monfils (n°46) n’est pas un joueur comme les autres. Qui d’autre, à 38 ans – et après avoir été un membre du Top 10 -, accepterait de modifier sa technique, du jour au lendemain ? Jusqu’au tournoi ATP 250 de Brisbane, qui a lancé sa saison début janvier, le joueur français était le seul professionnel à appliquer deux techniques différentes au service. En première balle, il utilise un relais d’appuis, c’est-à-dire que sa jambe droite vient se rapprocher de sa jambe gauche en amont de l’impulsion. Mais en deuxième balle, les pieds restaient fixes avant de le propulser vers le haut. Il avait modifié sa technique en première balle il y a environ deux ans. Pourtant, dès le tournoi ATP 250 d’Auckland, qu’il allait remporter la semaine suivante, il s’est mis à calquer la technique de sa seconde balle sur celle de sa première. Pourquoi ? « Parce que Mikael (Tillström, son entraîneur) me l’a demandé et que je lui fais confiance. Il sent ce qui est mieux, et je l’écoute », a-t-il expliqué à Indian Wells à nos confrères du quotidien L’Equipe.

Le coach suédois avait déjà été à l’origine d’un changement d’appuis au service chez Gaël Monfils à l’été 2016, peu de temps avant qu’il atteigne les demi-finales de l’US Open. Fin technicien, Mikael Tillström expliquait alors ce qui l’avait conduit dans cette voie : « On cherchait depuis un moment à ce que Gaël utilise davantage ses jambes au service, à l’impulsion. Avec les pieds très proches, il pouvait pousser très fort mais pas très longtemps. Il ne pouvait tenir à pleine puissance que trente minutes au maximum. On s’est rendu compte qu’il avait plus de fluidité avec ce nouveau positionnement. » Quelques mois plus tard, cette nouvelle rampe de lancement avait envoyé le Tricolore au Masters et à son classement record (n°6 mondial). Pourtant, en 2023, Gaël Monfils a commencé à dissocier techniquement première et seconde balle, retrouvant ses pieds joints sur cette dernière. « Si jusque-là je ne faisais pas le drag (faire glisser, en anglais) en deuxième, c’est parce que je trouvais plus facile de stabiliser mon lancer de balle en appuis fixes », a précisé le 46ème joueur mondial. « Mais disons que j’ai un peu plus de puissance avec le drag, et qu’avec des balles qui ne donnent pas beaucoup, on voulait pouvoir en mettre un peu plus, et c’est plus facile avec cette transition. »

Zapper d’un tournoi à l’autre, en un claquement de doigts, n’a pas eu l’air de poser de souci au Français. « Heureusement, Gaël a toujours été facile dans le changement », a confié Mikael Tillström. « Quand on procède à des ajustements techniques, tout est issu de discussions entre nous, et de feeling de son côté. Ces dernières saisons, il avait le sentiment qu’il pouvait très bien kicker sa deuxième balle avec la vieille technique ; récemment, elle avait perdu en efficacité. En pratiquant le relais d’appuis, il épargne de l’énergie et il trouve une meilleure zone pour sa frappe. » Et les statistiques lui donnent raison. En 2024, il avait remporté 51,6 % des points disputés derrière sa deuxième balle, sur dur. Un pourcentage tombé à 48,9 % à Brisbane. Mais depuis, Gaël Monfils affiche une réussite de 53 %, avec même deux pointes. Une, exceptionnelle, à 68 %, contre Taylor Fitz (n°4) à Melbourne (victoire au 3ème tour) et l’autre, très prometteuse, à 58 %, contre Sebastian Korda (n°25) à Indian Wells. Ça tombe bien, il se retrouve à nouveau face à l’Américain, ce mardi en huitièmes de finale du Masters 1000 de Miami.
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