Ça y est, Diego Schwartzman (n°386) en a terminé avec sa carrière de joueur professionnel. Ce jeudi, il a disputé son dernier match au tournoi ATP 250 de Buenos Aires. Dans une ambiance de folie, El Peque (le Petit) a quitté le devant de la scène comme il le voulait. Après s’être frotté aux plus grands…
La riche carrière de Diego Schwartzman (n°386), 32 ans, a donc pris fin ce jeudi après sa défaite au deuxième tour du tournoi ATP 250 de Buenos Aires. Chez lui. Cependant, son tennis l’a abandonné depuis bien longtemps et ces derniers mois, l’Argentin n’était plus que l’ombre de lui-même. Dans une tribune touchante publiée sur le site de l’ATP, il situe le point de rupture à l’été 2022, au tournoi de Hambourg. « J’ai perdu au premier tour un match accroché, mais quelque chose n’allait pas », a-t-il notamment écrit. « Mon corps n’a pas répondu ce jour-là. Je n’avais pas de bonnes sensations. Mes mains tremblaient un peu. J’avais des irritations et des crampes. » Après ce tournoi, et jusqu’au printemps 2023, Diego Schwartzman a enchaîné les défaites : une seule victoire en quinze rencontres. « J’avais à nouveau la même sensation qu’à Hambourg. Je crampais. Mon corps ne coopérait plus. » Il avait à peine trente ans, mais il ne pouvait plus lutter. Pourtant, tout au long de sa carrière, El Peque a parfois fait jeu égal avec les plus grands noms de son époque, celle du Big Three.

Paradoxalement, c’est sa petite taille qui lui a permis de se distinguer. Pourtant, il a détesté qu’on le ramène si souvent à ça. « Tout le monde me parlait de ma taille », a poursuivi le joueur de 32 ans dans sa tribune. « Je n’aimais pas ça pendant ma carrière, parce que souvent, quand je performais dans des tournois, tout le monde me demandait comment j’y arrivais et comment j’allais faire pour gagner le match suivant. C’était toujours ma taille, mon poids, mon petit corps, etc. » À force de volonté, il est tout de même parvenu jusqu’à la huitième place mondiale, avec ce sommet en carrière : une victoire, sur terre battue, sur Rafael Nadal. C’était en 2020, à l’ère du Covid, lors d’un Masters 1000 de Rome disputé en automne. Par la suite, il atteignait les demi-finales à Roland-Garros, en sortant au passage Dominic Thiem, qui avait été finaliste les années passées. Cette victoire contre Rafael Nadal à Rome, c’est d’ailleurs la seule pour lui contre le Big Three en 23 tentatives.

Rien ne lui a été donné. Pas d’aptitudes athlétiques phénoménales, pas de don technique particulier. « Je n’ai jamais été bon chez les Juniors », a témoigné Diego Schwartzman. « Le seul tournoi du Grand Chelem que j’ai joué chez les juniors, c’était l’US Open 2010. J’ai perdu au premier tour des qualifications. J’avais envoyé un message à ma famille pour leur dire ‘Je ne sais pas ce que je fous là’« . Malgré tout, il s’est fait une place et il a quand même été un poison pour des joueurs comme Roger Federer, Rafael Nadal ou encore Novak Djokovic. Les trois us grands joueurs de l’histoire savaient comment s’en sortir, mais il représentait une petite épine dans leur pied. En 2018, par exemple, il avait mené 6-4, 3-2 et break contre le Majorquin à Roland-Garros. La pluie est ensuite passée par là et le lendemain, il a fini par perdre. « J’ai perdu sept fois en seconde semaine de Grand Chelem contre Rafa ou Nole », s’est-il souvenu. « Je jouais tellement bien. Si je n’avais pas eu ces gars face à moi, je pense que j’aurais pu aller encore plus loin dans ces tournois. Mais je suis fier de ne jamais avoir cédé face à ces légendes sans offrir un combat, et c’est toujours sympa d’avoir des fans qui se souviennent de ça. » Il peut désormais profiter fièrement de sa reconversion, après ces quelques larmes versées sous la magnifique ovation du public argentin.