Contre toute attente, Arthur Bouquier (n°254) s’est imposé dimanche au Challenger 125 de Lille. Ces dernières semaines, il avait perdu toute motivation, notamment à cause de problèmes personnels. Mais il a retrouvé son niveau de jeu, jusqu’à créer la sensation dans le Nord, et gagner pas moins de 170 places au classement ATP.
La saison avait pourtant mal commencé pour Arthur Bouquier (n°254). Deux défaites d’entrée, aux 25 000 $ de Hazebrouck et de Nussloch, respectivement face à Tom Paris (7-6 [4], 4-6, 6-1) puis face à Axel Garcian (3-6, 6-2, 6-1). Ce qui avait marqué son entourage, c’était l’attitude, mauvaise, ainsi que le manque de combativité. « Il avait une grosse problématique depuis deux mois avec des soucis personnels », a expliqué un de ses deux entraîneurs, Thierry Kvartskhava, dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Il n’arrivait plus à rester concentré, à être sur son projet. Il était très perturbé et vide d’émotions. Que ce soit à l’entraînement ou en match, ça ne passait pas parce qu’il ne prenait plus de plaisir. Qu’il joue bien ou mal, ça ne créait rien chez lui. En match, dès qu’il y avait un petit accroc, il n’avait pas l’attitude nécessaire pour faire face. Il était ailleurs. On s’est posé beaucoup de questions. » De son côté, le joueur français était bien conscient que quelque chose clochait chez lui. « Quand j’allais sur le court, je pensais énormément à mes problèmes personnels », a indiqué le joueur de 24 ans. « Je n’étais pas heureux sur le terrain. J’allais à l’entraînement, mais histoire de. Je n’avais aucun objectif. J’avais l’impression que mon rêve partait en fumée. Ça m’a énormément affecté pendant quelques mois. J’en avais oublié mon tennis. »

Après sa défaite au 25 000 $ de Nussloch, Arthur Bouquier avait touché le fond. Il ne savait plus quoi faire pour remonter la pente. Thierry Kvartskhava a alors pris l’initiative de le mettre en contact avec un spécialiste de l’ostéopathie émotionnelle, qu’il a rencontré dès son retour d’Allemagne. Il s’agit de « quelqu’un qui travaille sur les blessures émotionnelles », comme l’a indiqué le coach du Tricolore. En quelques jours, les deux entraîneurs d’Arthur Bouquier ont vu du changement. L’envie était de retour, tout comme l’intensité dans les frappes du joueur français. De là, ils ont eu l’idée de faire un pari fou : envoyer Arthur Bouquier disputer les qualifications du Challenger 125 de Lille plutôt que de l’envoyer de nouveau en Futures, où la concurrence est moins rude. « On se disait que sur un gros tournoi, au contact de professionnels d’un niveau plus important, ça allait peut-être débloquer quelque chose », a expliqué Thierry Kvartskhava. « Bon, ça a vraiment débloqué quelque chose ! » Grâce à son point fort, un service surpuissant, et une belle agressivité, le joueur de 24 ans a enchaine les victoires, même si la finale a été tronquée en raison de la grave blessure de Lucas Pouille (n°92).

Sur son parcours, Arthur Bouquier a éliminé son premier membre du Top 100, Benjamin Bonzi (n°62). Désormais, il compte bien « continuer sur cette lancée. » Fort des encouragements des adversaires qu’il a battus au Challenger 125 de Lille. Comme Lucas Pouille, qui lui a glissé lors de la cérémonie de remise du trophée : « Continue, rêve grand, tu verras, il peut se passer de très belles choses, tu peux être surpris. » Et Arthur Bouquier de réagir : « C’est valorisant. De base, je ne suis pas un mec qui a confiance en lui. Entendre ces joueurs me dire ça, ça me donne plus confiance pour la suite. Ça me montre que je suis capable de pas mal de choses. » Son objectif est de rentrer dans le Top 100 et vu le niveau affiché à Lille, il en est grandement capable. « C’est une petite étape de franchie, il faut la confirmer sur les Challengers le plus souvent possible », a déclaré Sébastien Boltz, son autre coach. « Sans se mettre de pression particulière et en restant tel qu’il est, humble, les pieds sur terre. Le chemin est encore très long. »
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