L’Open d’Australie bat encore son plein, mais on peut déjà en tirer un enseignement : la jeune garde frappe fort à la porte. Plus que prometteuse, cette nouvelle génération menée par Joao Fonseca (n°112), Learner Tien (n°121) ou encore Jakub Mensik (n°48) a fait des dégâts dans le tableau masculin. Ainsi, un vent nouveau souffle sur Melbourne depuis le début de la quinzaine.
Ils n’ont pas encore 20 ans et ont tout fait pour bousculer l’ordre établi. Avec plus ou moins de succès. Avant le début de la saison 2025, les plus grands fans de tennis savaient déjà qu’il faudrait suivre les participants aix Next Gen ATP Finals. À savoir : Joao Fonseca (n°112) et Learner Tien (n°121), les deux finalistes, ou encore Jakub Mensik (n°48), Alex Michelsen (n°42) ou encore Nishesh Basavareddy (n°107). Tous ont prouvé qu’ils sont en pleine progression, jusqu’à battre des membres du Top 10 ou tout au moins leur prendre un set. Ainsi, trois joueurs de moins de 20 ans ont t battu des membres du Top 10 lors des deux premiers tours de l’Open d’Australie. Joao Fonseca s’est offert Andrey Rublev (n°9) d’entrée, alors que Jakub Mensik créait la surprise en sortant Casper Ruud (n°6). Quant à Learner Tien, il a dû batailler mais il a réussi à éliminer Daniil Medvedev (n°5) en cinq sets au second tour. Il fallait remonter à l’édition 2006 de Wimbledon pour trouver trace de deux jeunes aussi performants, en même temps : Novak Djokovic et Andy Murray (qui avaient 19 ans à l’époque).

Ainsi, cette nouvelle génération a fait de l’ombre à la première Next Gen, puisqu’il ne faut pas publier que Alex Michelsen a également sorti Stefanos Tsitsipas (n°11) dès le premier tour à Melbourne. Alors que ces jeunes joueurs ont pour idoles Roger Federer ou encore Novak Djokovic, il y a une différence entre cette génération et la précédente : ils n’ont pas affronté pu très peu leurs idoles de jeunesse. Là où des Stefanos Tsitsipas où encore Daniil Medvedev ont pu se heurter à ces deux ogres (sans parler de Rafael Nadal), la nouvelle génération ne pourra affronter que le Serbe, et encore pas bien longtemps. Décomplexés, ces joueurs se sont même permis de prendre un set à Novak Djokovic lors de ces deux premières rencontres, à l’image de Nishesh Basavareddy ou encore de Jaime Faria (n°125), un poil plus âgé puisqu’il a 21 ans. Par ailleurs, cette génération a déjà vu des joueurs comme Jannik Sinner (n°1) ou Carlos Alcaraz (n°3) briser l’ordre établi par un Big 3 vieillissant. « Il y a quelques années, Jannik et Carlos étaient aussi des adolescents », a fait remarquer Jakub Mensik en conférence de presse, dans des propos relayés par nos confrères d’Eurosport. « Nous pouvons avoir la même approche, s’inscrire dans leurs pas et essayer d’atteindre le même niveau en jouant contre eux. C’est super qu’il y ait toujours du sang neuf. Le tennis bouge, nous pouvons voir des noms nouveaux et différents sur les tournois. Pour les fans aussi, c’est vraiment super. Nous nous poussons vers l’avant, les uns les autres. »

Très ambitieux, ces jeunes loups semblent conscients de ce qu’il en coûte de percer si tôt. Par conséquent, ils ont atteint une maturité physique et technique plus précoce que leurs aînés. En atteste la puissance de frappe de Joao Fonseca, dont le coup droit est le plus rapide de tout le tournoi. Mentalement, ils sont tous déjà très forts, puisqu’ils sont pleinement conscients de leur potentiel. C’est ce qui les rend encore plus dangereux. Sans expérience, certains ont retourné des situations mal embarquées ou ont su asseoir leur autorité pour leur première apparition dans un grand tableau en Grand Chelem. Cependant, ils n’ont pas tous confirmés leurs exploits, que ce soit Joao Fonseca (sorti par Lorenzo Sonego au deuxième tour) ou Jakub Mensik (élimine au troisième tour par Alejandro Davidovich Fokina). La suite sera encore plus difficile : confirmer leur nouveau statut et conforter leur place dans le Top 100. Mais vu le potentiel, ils en sont largement capables.