Clément Chidekh (n°191) a vécu une sorte d’ascenseur émotionnel lors des qualifications de l’Open d’Australie. Alors qu’il n’avait jamais gagné un match en Grand Chelem, il a franchi deux tours. Il aurait pu s’en satisfaire, mais le destin a été cruel avec lui, avec une défaite sur la dernière marche malgré… trois balles de match !
Aucun joueur français n’est parvenu à s’extirper des qualifications de l’Open d’Australie. C’est le maigre bilan du tennis tricolore, après la semaine préliminaire à Melbourne. Pourtant, l’un d’entre eux était à un point de disputer son tout premier tournoi du Grand Chelem. Il s’agit de Clément Chidekh (n°191), qui malgré trois balles de match a échoué jeudi face au Libanais Hady Habib (n°219) en trois sets 6-4, 3-6, 7-6 (8). Cruel, certes. Mais il y a quand même de quoi se satisfaire. Avant son troisième et dernier match, le joueur de 23 ans faisait d’ailleurs état de sa joie d’être en Australie. « J’ai travaillé toute ma vie pour être ici », a expliqué Clément Chidekh pour nos confrères du quotidien L’Equipe. « Il fait super beau, on joue dans des conditions incroyables. Chaque minute sur le court, c’est un vrai bonheur. Ce matin (mercredi, ndlr), j’avais de la musique dans les oreilles au moment où je marchais sur le logo de l’Open d’Australie. Je me suis dit : ‘C’est exactement ça, profite !’ C’est le Grand Chelem que je regardais avant d’aller à l’école, début janvier, quand il fait froid. Ce sont mes premiers souvenirs à la télé, la finale Djoko-Tsonga (2008), Nadal-Verdasco en demie (2009)… C’est le Grand Chelem qui m’a fait le plus rêver. »

On comprend mieux pourquoi le joueur français désirait tant rejoindre le tableau final du premier Grand Chelem de la saison. Ce qui aurait été une première pour lui, comme évoqué précédemment. Surclassé par Zizou Bergs (n°66) en deux sets 6-1, 6-1 en 2024 à Roland-Garros pour ses débuts en Grand Chelem, Clément Chidekh pouvait tout de même être satisfait d’avoir fait mieux à Melbourne. « J’ai gagné autant de matches ici que j’ai gagné de jeux à Roland-Garros, c’est déjà une belle évolution », rigolait celui qui est entraîné par Lionel Zimbler. Si on revient un peu sur son parcours, le Tricolore est passé par le championnat universitaire américain, où il jouait pour les Huskies de Washington. Après cette expérience enrichissante, Clément Chidekh a eu besoin de temps pour effectuer sa transition vers le circuit professionnel. « Les premiers mois ont été durs, j’ai eu du mal », a confié le joueur de 23 ans. « Je voyais des mecs comme Ben Shelton et Gabriel Diallo réussir vite avec un gros service. Mais, moi, ce n’est pas une arme que j’ai. »

C’est là que Lionel Zimbler l’a énormément aidé. Clément Chidekh s’entraîne à Marseille, avec Benjamin Bonzi (n°70), avec qui il partage son entraîneur. « Lionel m’a beaucoup aidé, il m’a donné confiance en mon projet », a déclaré le 191ème joueur mondial. « Et j’ai eu une prise de conscience : mes parents et mes entraîneurs sont devenus la nouvelle équipe pour laquelle je joue, celle qui remplace l’équipe universitaire pour laquelle je jouais avant. Ça a redonné du sens à ce que je fais. J’adore me battre pour les gens que j’aime. Je vis un peu avec ce mantra du bonheur qui n’est réel que quand il est partagé. Je tire ma motivation de la fierté sur le visage de mes proches. C’est mon projet, mais ils sont aussi dans le bateau. C’est cool de pouvoir rendre le bonheur à tous ces gens qui ont fait pas mal de sacrifices pour que j’arrive là. » À voir désormais collent il se remettra de ces trois balles de match gâchées. Peut-être que sa première en Grand Chelem aura lieu en mai prochain, du côté de la Porte d’Auteuil…
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