Adrian Mannarino (n°66) fait parfois figure d’OVNI dans le paysage du tennis français. Gaucher et atypique, tout le monde sait désormais qu’il met la plus basse tension du circuit ATP quand il fait corder ses raquettes. Au cours d’une interview accordée à nos confrères d’Eurosport avant de s’envoler pour le Challenger 100 de Nouméa (où il a perdu d’entrée face au 530ème joueur mondial…), le joueur tricolore a évoqué son outil de travail, ainsi que l’origine de cette tension aussi originale qu’il ne l’est lui-même. « Ce n’est pas quelque chose qui est venu volontairement, en réalité », a ainsi expliqué le joueur de 36 ans. « Quand j’ai commencé, j’étais comme tout le monde, aux alentours de 23, 24 kilos. Et puis, le fait est que je suis un joueur qui casse très peu son cordage. Quand je fais des entraînements, l’hiver, ça peut m’arriver de jouer deux ou trois semaines avec la même raquette sans casser le cordage. Donc, oui, c’est vrai que le cordage lui-même perd en tension au fil du temps. Sauf que moi, quand ça fait trois semaines que je joue avec la même raquette, qu’elle a perdu 5 kilos, au bout d’un moment, quand je redémarre avec une raquette neuve, j’ai l’impression de ne pas réussir vraiment à jouer. » Un changement que le joueur français n’a pas réalisé du jour au lendemain. Comme on le sait, le matériel des tennismen est une machine de précision, autant qu’une voiture en Formule 1. « Au fil des années, j’ai descendu d’un kilo, un demi-kilo », a ajouté le 66ème joueur mondial. « Et puis finalement, après tout ce temps, je suis arrivé à peu près entre 10 et 12. Mais ce n’était pas quelque chose de voulu. C’est juste que moi, quand je remonte un petit peu la tension, je n’arrive plus du tout à jouer. Ça paraît étonnant pour les autres, mais quand j’ai une raquette qui est cordée à 14 kilos, j’ai l’impression d’avoir une brique entre les mains et de ne pas réussir à dépasser le filet. C’est vrai que c’est très particulier. Après, je pense que je passe tellement d’heures sur le court que finalement, j’ai mon bras qui va à une certaine vitesse tout le temps. C’est presque robotisé. Au final, je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir une raquette détendue quand je joue avec. » Au-delà de la tension, Adrian Mannarino a évoqué le cordage avec lequel il joue : un modèle de la marque Luxilon, l’Alu Power pour les connaisseurs. Un cordage qui a une bonne réputation sur le marché et qui, selon le Tricolore, est l’un des plus utilisés sur le circuit professionnel. « Je ne saurais pas citer toutes les spécificités des cordages actuels mais la plupart des joueurs jouent en ce moment sur le circuit avec le même cordage », a-t-il révélé. « Avec celui-là, tu peux descendre en tension sans avoir de réelle perte de contrôle. C’est la marque Luxilon. Je ne sais pas s’il y a des statistiques mais je pense qu’il y a 80% des joueurs qui jouent avec. »
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