Fait rare : durant toute sa carrière, Rafael Nadal (n°154) a joué avec la même marque de raquettes. Il a même remporté ses plus grands trophées avec un seul et même modèle, qui le suit depuis son premier sacré à Roland-Garros, en 2005. À l’heure où le Majorquin vient de prendre sa retraite, petit retour sur l’histoire d’une carrière.
Retour en 2001, alors que Rafael Nadal (n°154) ne fait pas encore partie du gota du tennis mondial. Babolat est une marque déjà présente, mais plus reconnue pour ses cordages que pour ses raquettes. Même si, en 1998, Carlos Moya s’est imposé à Roland-Garros avec une Pure Drive. Pourtant, à l’époque, il est moqué dans le vestiaire. Pourtant, la marque s’installe peu à peu, équipant des joueurs tels que Andy Roddick ou encore Kim Clijsters. Rafael Nadal choisit ainsi Babolat et sa Pure Drive, alors qu’il n’a que huit ou neuf ans. La marque le remarque logiquement en 2001, et décide de signer ce jeune joueur prometteur. On peut dire que Babolat a alors eu du nez. La marque a même une idée : proposer à Rafael Nadal une nouvelle raquette encore en phase de test. La Aero Drive, qui sera rendue populaire par le Majorquin. « Elle était le fruit de nos innovations car nous voulions faire bouger le secteur », a expliqué Jean-Christophe Verborg, directeur international Sports Marketing au sein de la marque lyonnaise. « Nous avions aussi analysé son jeu, déjà atypique, avec beaucoup de spin. Il s’agissait d’une raquette de la famille des profilées, mais avec une différence au niveau du V qui devait bien correspondre à sa gestuelle singulière. » Bingo : Rafael Nadal a rapidement été emballé par cette nouvelle raquette, quasiment créée pour lui.

Dès 2005, la popularité de Babolat explose, grâce au premier titre du joueur espagnol à Roland-Garros. Les ventes explosent et la Aero Drive tombe en rupture de stock. Et ce n’est pas tout, puisque tout au long se sa carrière Rafael Nadal a effectué quelques ajustements. « En 2010, nous avons fait un gros changement de cordage en passant au RPM Blast », comme l’a confié Jean-Christophe Verborg. « Sur le cadre, les changements se sont faits dans un spectre très réduit. Entre 2012 et 2017, on est passé d’une raquette de 311 grammes à 317. C’est à la fois beaucoup et rien. Pour un joueur de haut niveau, c’est beaucoup alors que vous ne le sentiriez pas. Mais ils sont comme une Formule 1. » Autre anecdote que peu de gens connaissent : Rafael Nadal, jamais embêtant quand il s’agissait de modifier des aspects techniques de sa raquette, n’aimait pourtant pas changer de raquette en cours de saison.

« À chaque fin de saison, nos joueurs reçoivent un jeu de raquettes neuves », a ainsi déclaré Jean-Christophe Verborg. « Rafa en recevait six. Il imprime une telle pression sur son manche qu’il moule quasiment la raquette à sa main. Et il détestait changer de raquette. Dans son jeu de raquettes, il y en avait souvent deux qui avaient beaucoup joué et les autres étaient neuves. Le risque, c’est une perte de rendement de la raquette. Et passer sur une raquette neuve peut entraîner un manque de sensations. Une fois, on lui avait donné sa série comme d’habitude et je le vois pendant Roland-Garros. Je prends une raquette et je lui dis qu’elle est vachement abîmée. Il le reconnaît, mais me dit qu’il n’aime pas changer. Je regarde alors la date de préparation de la raquette et je vois qu’elle lui a été envoyée en novembre. Entre-temps, il avait reçu un autre jeu. Et avec son petit sourire, il répète qu’il n’aime pas changer. Je lui ai dit que ce n’était pas possible de jouer presque sept mois avec les mêmes raquettes. Surtout avec son intensité. C’est un point de vigilance sur lequel on l’a alerté. Il recevait 24 raquettes dans l’année et il fallait lui faire comprendre qu’il devait toutes les utiliser. « on sait que le Majorquin n’est pas adepte des changements, lui qui a toujours tendu son cordage à 25 kg, sans changer d’un iota tout au long de sa longue carrière.
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