Après plus de trois ans d’absence, Lucas Pouille (n°97) a fit son retour dans le Top 100 du classement ATP, en d’absence. Le Nordiste va mieux, même si quelques blessures freinent encore sa progression. Mais il est bien accompagné, notamment par son entraîneur, Enzo Py.
Grâce à deux belles semaines sur le circuit Challenger, Lucas Pouille (n°97) a enfin atteint un premier objectif : retrouver le Top 100. Vainqueur du Challenger 100 de Mouilleron-le-Captif, puis finaliste du Challenger 75 de Saint-Brieuc (après avoir déjà fait finale au Challenger 125 de Saint-Tropez fin septembre), le joueur français a franchi une étape. Cependant, en raison d’une blessure, il n’a pas été en mesure de s’aligner au Masters 1000 de Paris-Bercy ni au tournoi ATP 250 de Metz, prévus à son programme. « C’est l’un de ses poignets qui va mal », a expliqué Enzo Py, son entraineur, dans un entretien avec nos confrères du quotidien L’Equipe. « C’est encore très délicat. Pour le moment, aucune reprise de tournoi n’est prévue. On est dans le money-time pour le cut de l’Open d’Australie, le 2 décembre. Il est inscrit à des tournois ou il fera des demandes de wild-cards s’il a vraiment besoin de jouer, mais pour l’instant, il ne peut pas. On va serrer les fesses jusqu’à la fin. Et s’il peut faire un tournoi ou deux pour récupérer 10 ou 15 points, on ira. Mais on prendra zéro risque. La marge est très mince. Ça se jouera entre trois et cinq places en fonction du cut cette année. » Lucas Pouille souffre d’une petite fissure à un poignet et d’une énorme tendinite, blessures avec lesquelles il a dû composer lors des dernières semaines d’octobre où il était en compétition.

Ce qui entache un peu sa progression, et surtout son prochain objectif : rester dans le Top 100 et être directement admis dans le tableau principal de l’Open d’Australie. La décision se fera le 2 décembre, à six semaines du début du tournoi. Si le joueur de 30 ans ne sait pas s’il pourra jouer d’ici là, l’heure sera au bilan de la saison 2024. « Le vrai bilan se fera le 2 décembre avec le cut pour l’Australie », a assuré Enzo Py. « À quelques places près, tu peux faire une très bonne saison ou nourrir des regrets. Ce qui m’intéresse, c’est quelles sont les perfs de Lucas quand il est présent dans un tournoi. Et on se rend compte qu’à chaque fois qu’il joue, il score. C’est très encourageant. Le bilan parle de lui-même avec deux titres malgré une saison coupée en deux avec un début d’année marqué par des pépins dès la fin de la première semaine de l’année en Thaïlande où il abandonne sur Vacherot en finale. » Co-entraîné par Enzo Py et Nicolas Copin une bonne partie de l’année, ce dernier a arrêté après en septembre après le Challenger de Saint-Tropez. Enzo Py est tout de même accompagné de Pierre Mazenq, de la FFT, pour le physique et d’Olivier Choupeau pour la partie kiné. « J’aime bien conduire le bateau », a confié Enzo Py. « Lucas a son expérience, il sait faire. Mais disons que c’est plus confortable quand tu es seul pour communiquer avec ton joueur. Même dans un sport individuel, ça reste très compliqué la communication quand il y a plusieurs intervenants. Chacun a sa sensibilité. »

Après la récupération physique et le bilan de cette saison 2024 qui va bientôt s’achever, il faudra également se fixer de nouveaux objectifs pour 2025. Jusqu’où Lucas Pouille peut-il aller, si tant est que son corps le laisse tranquille ? Peut-il retrouver le Top 10 mo dial ou s’en rapprocher ? « C’est compliqué à dire parce que je suis toujours partagé entre le souvenir que j’ai d’un Lucas Top 10 mondial et un Lucas qui, depuis quatre, cinq ans, n’est plus au contact du plus haut niveau mondial », a expliqué son entraîneur. « J’aimerais bien qu’il s’installe à un classement très confortable dans une dimension tennistique qui lui ressemble, entre 40 et 60ème mondial. C’est ce que je pense aujourd’hui dans ce que je le vois faire. Après, en rejouant des gros tournois sur les deux, trois premiers mois de l’année, en regoûtant à ça et à des victoires, je pense qu’il pourrait peut-être performer et s’installer plus haut. Mais ça, c’est fictif. » D’autant plus qu’il faut travailler l’aspect préventif pour éviter ces blessures à répétition. « On sait que Lucas est fragile », a ajouté Enzo Py. « C’est quelque chose qu’il a en tête, qu’on a en tête, nous, son staff. Il est suivi par les kinés de la FFT au CNE et par son kiné à lui qu’il prend en déplacement, Olivier Choupeau. Il a un rôle primordial au côté de Lucas. Il connaît le corps de Lucas, il sait quand ça commence à déconner, en haut, en bas, des petites tensions. Il sait adapter le traitement, la prévention, les déverrouillages, les soins. Lucas a confiance en lui. Mais oui, on sait qu’un petit truc peut devenir quelque chose de plus conséquent. C’est de l’adaptation semaine après semaine, pas jour après jour. Parce que ça fait un an qu’il retravaille énormément physiquement avec Pierre Mazenq. J’ai l’impression que le corps de Lucas s’est restructuré à l’intérieur. Les fibres sont en ordre de marche et renforcées pour encaisser la charge que le tennis de haut niveau demande. » Nous, tout ce qu’on demande, c’est de vibrer à nouveau en Grand Chelem avec le Tricolore, comme lors de ce magnifique parcours à l’US Open en 2016, qui l’avait vu terrasser un certain Rafael Nadal (alors 5ème mobdial) pour rallier les quarts de finale.
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