Alexander Zverev, n°2 mondial sans avoir remporté un titre en Grand Chelem

Plus de deux ans après sa grave blessure à la cheville, survenue en demi-finales de Roland-Garros, Alexander Zverev (n°2) retrouve cette semaine le deuxième rang mondial. Pourtant, il n’a toujours pas remporté le moindre titre en Grand Chelem. Malgré cela, il a disputé une finale (à Roland-Garros), une demie (lors de l’Open d’Australie) et un quart (à l’US Open). Sa constance est ainsi récompensée, puisqu’il est le nouveau dauphin de Jannik Sinner (n°1), vainqueur à New York. Pourtant, après l’élimination de Novak Djokovic (n°4) à l’US Open, on le voyait déjà aller au moins en finale. Mais un match décevant face à Taylor Fritz (n°7) a douché tous ces espoirs. Très en colère contre lui-même, Alexander Zverev a insisté sur son manque de sensations en revers et des doutes qui en ont découlé sur la nature de la tactique à adopter. En manque de confiance, devait-il prendre des risques en allant vers l’avant ou jouer la sécurité ? Cet entre-deux permanent a fini par le condamner contre un Taylor Fritz qui l’avait déjà battu à Wimbledon, et ce n’est sans doute pas si anodin. En finale à Roland-Garros, par ailleurs, il a clairement lâché mentalement alors qu’il semblait avoir le match en main (il menait deux manches à une contre Carlos Alcaraz). Quand la tension est trop forte, il se replie trop souvent dans sa zone de confort à plusieurs mètres de sa ligne de fond, sans agressivité. Mais pour être agressif, il faut être prêt physiquement. La thèse du jour sans développée par le joueur allemand n’est pas un mythe en tennis, les sensations variant effectivement au cours d’une quinzaine. Mais de tels désagréments arrivent plus souvent quand la jauge d’énergie disponible est dangereusement entamée. Or, il a peut-être aussi payé un certain surmenage, lui qui a joué 73 matches, (un record dans le Top 10).

Nouveau dauphin de Jannik Sinner, Alexander Zverev reste donc une énigme. À 27 ans, il a encore du temps pour aller provoquer son destin en Grand Chelem. Être revenu à ce niveau de tennis et d’ambition est certes déjà une sacrée victoire après sa blessure à la cheville. Mais l’appétit vient en mangeant et maintenant que plus rien ne le freine physiquement, il en veut plus.