Est-ce un hasard ? Les trois médaillés des Jeux Olympiques de Paris (dans l’ordre, Novak Djokovic, Carlos Alcaraz et Lorenzo Musetti) ont tous perdu rapidement à l’US Open. On peut même rajouter Félix Auger-Aliassime (n°19), quatrième lors du tournoi olympique et éliminé d’entrée à New York. On ne peut plus croire au hasard, dans un calendrier surchargé en cette année si spéciale…
Lors d’une année olympique, dans le monde du tennis, c’est un peu comme si on ajoutait un cinquième tournoi du Grand Chelem. Disputé entre Wimbledon et l’US Open, les Jeux Olympiques de Paris ont ainsi laissé des traces. Quoi de plus normal, après un enchaînement Roland-Garros/Wimbledon pas toujours évident ? On ne peut que constater statère les dégâts : les quatre joueurs présents en demi-finales à Roland-Garros lors du tournoi olympique ont connu une désillusion à Flushing Meadows. Félix Auger-Aliassime (n°19) a perdu d’entrée face à Jakub Mensik (n°65). Carlos Alcaraz (n°2), meurtri après n’avoir décroché « que » l’argent, a déraillé dès le deuxième tour contre Botic Van de Zandschulp (n°74), auteur dun exploit sans lendemain. Médaille de bronze à Paris 2024, Lorenzo Musetti (n°18) s’en est sorti de justesse au deuxième tour avant de sombrer au troisième tour face à un homme qui revient en forme, Brandon Nakashima (n°50). Enfin, Novak Djokovic (n°3), le grand médaillé d’or des Jeux Olympiques de Paris, a accusé le coup et a lui aussi été sorti dès le troisième tour par le tube de l’été : Alexei Popyrin (n°28).

Aucun de ces quatre joueurs ne semble avoir compris ce qui lui arrivait, entre manque de jus et lassitude mentale. « C’est peut-être à cause des Jeux olympiques, je ne sais pas », tentait d’analyser Novak Djokovic en conférence de presse. « Pour l’instant, je n’ai pas vraiment envie d’analyser tout ça. » De son côté, Carlos Alcaraz a confié : « Je n’avais pas suffisamment d’énergie. » Il a egalement reconnu qu’il aurait dûcouper plus longtemps apres la déception des JO. « Personne, ni moi, ni mon équipe, n’aurait pu imaginer pareil scénario », a déclaré, pour sa part, Félix Auger-Aliassime à la presse canadienne. « Dernièrement, pourtant, je faisais les choses plutôt bien mais là, il n’y a rien qui allait. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ça. » Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les Jeux Olympiques ont une influence négative sur les résultats de l’US Open. En 2021, après les Jeux Olympiques de Tokyo, les médaillés d’argent et de bronze, Karen Khachanov et Pablo Carreño-Busta, avaient perdu d’entrée à New York. Quant à Novak Djokovic, il avait explosé émotionnellement en finale face à Daniil Medvedev (n°5). Cependant, un autre obstacle s’est présenté aux joueurs cette année : le changement de surface, avec des JO disputés sur terre battue. Cela avait seulement été le cas à Barcelone en 1992, où les quatre demi-finales des JO avaient ensuite disparu d’entrée à l’US Open. Loin d’être un hasard.
Certes, le changement de surface est une chose. Mais la débauche d’énergie émotionnelle engendrée par la présence d’un joueur aux Jeux Olympiques, une expérience unique pour un athlète de haut niveau, en est une autre. Novak Djokovic courait après ce dernier achèvement. On peut comprendre qu’il relâche un peu la pression après avoir atteint un de ses derniers objectifs. Tout comme on peut comprendre que la déception ressentie par Carlos Alcaraz ou Lorenzo Musetti influence leurs résultats seulement quelques semaines après. On peut cependant pondérer ces propos, puisque les trois médaillées féminines (Qinwen Zheng, Donna Vekic et Iga Swiatek) sont encore en lice à l’US Open. Cela dit, les deux grands favoris, Jannik Sinner (n°1) chez les hommes et Aryna Sabalenka (n°2) chez les dames, sont aussi les grands absents des Jeux Olympiques de Paris. Et vous l’aurez compris : on ne croit plus au hasard. Ils ont pu prendre du repos après Wimbledon et préparer au mieux l’été américain. Et cela se ressent sur le court, même s’ils ne faut pas les ériger en vainqueurs avant la fin du tournoi.
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