Depuis mardi, au lendemain de sa victoire au Masters 1000 de Cincinnati, Jannik Sinner (n°1) se retrouve au cœur d’une tempête médiatique. La raison ? L’officialisation de ses deux contrôles positifs au clostébol, en mars dernier lors du Masters 1000 d’Indian Wells. Blanchi par un tribunal indépendant, cette décision interroge au sein des joueurs, qui dénoncent une différence de traitement en comparaison à d’autres cas de joueuses et joueurs moins bien classés que le n°1 mondial…
Ce mardi, nous avons appris que Jannik Sinner (n°1) venait d’être blanchi par un tribunal indépendant, après avoir été testé positif au clostébol à deux reprises, une substance à laquelle il a été contaminé involontairement en mars 2024, selon l’Agence internationale de l’intégrité du tennis (ITIA). Cette décision ne passe logiquement pas pour certains joueurs, ce qui soulève plusieurs questions. Lors du Masters 1000 d’Indian Wells, Jannik Sinner a donc été testé positif au clostébol, un stéroïde anabolisant, avant d’être à nouveau testé positif dix jours plus tard. Ces tests positifs n’avaient pas été rendus publics le temps de l’enquête. À l’issue de l’investigation, un tribunal indépendant a conclu que le joueur « n’a commis aucune faute ou négligence », selon l’ITIA. Le joueur italien a expliqué au tribunal « que la substance avait pénétré dans son organisme à la suite d’une contamination par un membre de son staff, qui avait appliqué sur sa propre main un spray en vente libre contenant du clostébol pour soigner une petite blessure. » Ce membre du staff de Jannik Sinner lui a prodigué des massages pendant cette période, ce qui expliquerait la contamination. « Le physiothérapiste de Jannik a utilisé ce produit sans gants et couplé avec les différentes lésions sur le corps de Jannik, cela a causé sa contamination par inadvertence (…) Jannik n’est pas en tort », a plaidé son clan dans un communiqué. Le code mondial antidopage indique pourtant que les sportifs sont responsables de leur environnement.
Il est à noter que l’expertise scientifique du cas de Jannik Sinner indique que la dose ingérée par le n°1 mondial est trop petite pour avoir une influence sur ses performances. N’empêche, la version de l’Italien a fait réagir dans le microcosme du tennis. À commencer par Tara Moore, contrôlée positive aux métabolites de nandrolone lors du tournoi de Bogota en avril 2022 et finalement blanchie un an et demi plus tard par un tribunal indépendant, contre lequel l’ITIA avait fait appel. « J’imagine que seule l’image des joueurs majeurs compte », a-t-elle regretté sur les réseaux sociaux. « J’imagine que l’avis du tribunal indépendant est rendu comme il doit l’être. Pourtant, ils remettent en question mon cas. Cela n’a pas de sens. » De son côté, Denis Shapovalov (n°105) a déploré des « règles différentes pour des joueurs différents », faisant référence au classement de n°1 mondial de Jannik Sinner, qui le protègerait des suspicions. « Je n’ose pas imaginer ce que tous les autres joueurs exclus après avoir été contaminés par des substances se sentent aujourd’hui », a-t-il écrit. « Qu’en est-il des joueurs exclus après seulement trois ‘no shows’ alors qu’ils n’ont jamais été testés positifs », lui a répondu Lucas Pouille (n°151), engagé cette semaine lors des qualifications de l’US Open.
Comme souvent, Nick Kyrgios a également réagi à cette actualité brûlante du tennis. « Ridicule, que ce soit accidentel ou pas. On te teste deux fois avec une substance interdite… Tu devrais être suspendu pendant deux ans. Ta performance a été améliorée. Crème de massage… Oui, c’est bien », a dénoncé l’Australien sur X. « Accidentel ? Vous croyez vraiment que le kiné a appliqué de la crème sur une coupure qui lui a fait échouer deux tests de stéroïdes anabolisants… » Pour rappel, en septembre 2023, Simona Halep avait été suspendue pour quatre ans en raison d’un test positif au roxadustat à l’US Open 2022 et d’irrégularités sur son passeport biologique. Elle avait alors expliqué que son test positif était lié à un complément alimentaire qu’elle prenait sans intention de se doper. Un appel au CAS avait statué qu’elle était partiellement responsable de la prise de ce complément, mais avait réduit sa sanction à neuf mois, sans que la décision de justice n’ait été pour le moment publiée. Deux poids deux mesures, vous avez dit ?
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