Jusque-là, la météo sur Roland-Garros aura été loin d’être clémente. C’est peut-être même l’édition la plus pluvieuse, à en croire certains. On pourrait se réjouir qu’avec deux court couverts (le Court Philippe-Chatrier et le Court Suzanne-Lenglen), on puisse jouer toute la journée et même le soir. Mais cela crée des différences, regrettées par les joueurs, ainsi qu’un record : la fin de match le plus tard Porte d’Auteuil pour Novak Djokovic (n°1)…
3h06 : nouveau record pour Roland-Garros
La nuit autant été courte. Pour le vainqueur de ce blockbuster, en tout cas. La nuit dernière, il était 3h06 quand Novak Djokovic (n°1) se qualifiait pour les huitièmes de finale après une rencontre épique face à Lorenzo Musetti (n°30). Au terme d’un match incroyable de rebondissements, d’une durée totale de 4h32, le Serbe a ainsi éliminé l’Italien en cinq sets 7-5, 6-7 (6), 2-6, 6-3, 6-0. Mais pourquoi ce match a-t-il fini aussi tard ? À cause de la pluie, dont nous reparlerons plus loin dans cet article. En effet, un cinquième match a été rajouté sur le Court Philippe-Chatrier, avant la night session, qui a décalé celle-ci. La dernière rencontre du programme n’a donc pas pu débuter à 20 h 30, comme prévu, mais un peu plus de deux heures plus tard… Grand vainqueur de ce match au scénario hollywoodien, Novak Djokovic aurait pu avoir à en redire sur la programmation, mais apparemment les deux joueurs étaient d’accord pour commencer la rencontre, même aux alentours de 23 h. « Je ne veux pas entrer dans le sujet, j’ai mes opinions, mais je pense qu’il y a des excellentes choses à dire à propos du match d’aujourd’hui, tant sur la performance de Lorenzo que la mienne, qui ont été remarquables », a indiqué le n°1 mondial en conférence de presse, dans des propos relayés par nos confrères du quotidien L’Equipe. « Je ne veux pas parler des horaires, je pense que certaines choses auraient pu être gérées différemment. Mais, vous savez, il y a aussi de la beauté, je suppose, à gagner le match à 3 h 30 du matin, si c’est le dernier du tournoi, mais ce n’est pas le cas. Alors oui, je vais devoir changer tous mes jeunes gènes et essayer de récupérer aussi vite que possible. » La récupération et l’enchaînement des matches, voilà qui sera désormais le souci à gérer pour Novak Djokovic s’il veut conserver son titre à Roland-Garros.

Alex de Minaur et Grigor Dimitrov, désavantagés face aux intempéries ?
De leur côté, deux joueurs ont participé à la polémique sur les horaires des matches et la programmation du côté de la Porte d’Auteuil. En effet, si des membres du Top 10, voire du Top 5, ont pu jouer sans interruption grâce aux deux couverts, ce n’est pas le cas de tout le monde. Le premier à s’être plaint est l’Australien Alex de Minaur (n°11), dont la rencontre du troisième tour a fortement été perturbée par la pluie. « Comment vais-je faire pour jouer un match complet du début à la fin ? », a-t-il lancé après sa qualification pour les huitièmes de finale. « Ça sera une nouvelle expérience, un nouveau tournoi, mais c’est un tournoi à deux vitesses, car même les têtes de série ont gagné le droit de jouer sur ces courts couverts. Ils ont des routines justes, des emplois du temps et des horaires bien aménagés. Ils ne doivent pas s’arrêter en plein match comme nous aujourd’hui. Je suis content d’avoir gagné assez de matches pour jouer sur ces courts. Je suis excité, jouer Medvedev, c’est le genre de match que je veux toujours jouer. Je me suis mis à nouveau dans cette position, c’est super. » Opposé à Daniil Medvedev (n°5) en huitièmes de finale, le joueur australien est désormais assuré de joueur sur un court couvert.

Quant à Grigor Dimitrov (n°10), il a débuté son troisième tour sur un court annexe, vendredi, avant de le voir déplacé sur le Court Philippe-Chatrier (justement avant la fameuse night session de Novak Djokovic et Lorenzo Musetti) samedi. Lui aussi a fait part de la difficulté de devoir gérer une météo capricieuse. « Ça n’aide pas du tout de passer 15 heures dans le vestiaire », a indiqué le joueur bulgare en conférence de presse. « J’étais content de sortir du terrain, même s’ils m’avaient mis sur Jean-Bouin ou sur un autre terrain, j’aurais été content d’avoir joué mon premier match dimanche et le deuxième jeudi, maintenant c’est dimanche. J’ai perdu la notion du temps, du lieu, etc. Je dois être concentré, c’est tout. Après 17 siestes, j’ai mangé beaucoup de riz et de fruits… Honnêtement, pour moi, ça a été toute une expérience de vivre quelque chose de nouveau après 15 ans. » Ironique, Grigor Dimitrov a tout de même pointé une réalité : cette édition 2024 de Roland-Garros semble se dérouler dans une autre dimension.