À quelques jours du début de Roland-Garros, nous avions envie de nous intéresser à un métier indispensable dans le monde du tennis. Sans ces hommes de l’ombre, le joueur ne serait rien car il n’aurait plus son arme fétiche. Nous voulons parler du cordeur, ce métier si technique et spécifique. Gaël Chevalier, cordeur pendant la quinzaine de Roland-Garros, a raconté ce qu’était le quotidien de ces pros du cordage.
Quand Gaël Chevalier arrive à Paris, il sait qu’il va avoir entre 25 et 30 raquettes à corder chaque jour. Originaire du Doubs, il tient un magasin à près de Besançon, et sera l’un des deux Français à faire partie d’une équipe internationale de cordeurs pendant le tournoi de Roland-Garros. « En tout, je vais faire environ 300 raquettes. C’est un vrai marathon », expliquait-il en 2023 à nos confrères de France 3 Bourgogne Franche-Comté. Ce métier est exigeant, car les joueurs sont professionnels et le sont tout autant. « Les joueurs le sont avec eux-mêmes et donc avec nous, ça nous pousse à être performant », avait-il ajouté. Les consignes des joueurs et les délais très serrés de ces compétitions sont toujours les mêmes : environ douze minutes par raquette, pas une de plus. Surtout quand un joueur envoie une raquette en plein match. « Les Top 10 ont besoin d’avoir toujours la même sensation à la frappe, donc il faut un cordage neuf tout le temps », avait confié Gaël Chevalier. « Ils utilisent plusieurs raquettes par match, soit quasiment une tous les changements de balles. »
Gaël Chevalier exerce ce métier depuis une dizaine d’années. Mais comment est-il devenu cordeur sur un tournoi di Grand Chelem ? Il a dû passer des sélections, qui ont notamment consisté à corder des raquettes pendant dix heures quasiment en non-stop. « C’est une fierté ! En France, on doit être une dizaine de cordeurs à pouvoir prétendre être à ce niveau-là », avait-il déclaré avec fierté et humilité. Il a même déjà été cordeur sur l’US Open, en 2022, étant le seul Français à s’offrir ce luxe. Mais quand il n’est pas sur les plus grands tournois du monde, Gaël Chevalier travaille dans son magasin Court Central, à Pirey dans le Doubs. « Je corde de la même façon un top 10 mondial qu’un client ici », avait-il tenu à rassurer. Aujourd’hui, Gaël Chevalier est célèbre dans sa profession. Mais son parcours vient surtout assouvir un rêve d’enfant, comme il l’avait lui-même raconté : « Depuis tout petit, je voulais avoir mon magasin et depuis que j’ai eu six ans et une raquette dans les mains, j’ai toujours voulu travailler dans ce sport-là. »
Article rédigé par Yannick Giammona
Crédit photo : @MMOPEN
À LIRE AUSSI :
Malgré le soutien du public, Gabriel Debru n’a pas réussi ses débuts dans ce Roland-Garros…
1 réflexion au sujet de “Gaël Chevalier : cordeur à Roland-Garros, il explique l’exigence de ce métier”